Les 5 scénarios de la station du futur

Face aux mutations de l'économie touristique, aux changements climatiques, technologiques et sociétaux, quel sera le visage de la station du futur, mais aussi son modèle économique ? Le département de l'Isère s'est entouré de 75 experts du domaine de la montagne afin de réfléchir, ensemble, aux nouveaux usages de la montagne en 2030. Les résultats de ces travaux ont été présentés mercredi 18 avril, durant le salon Mountain planet, qui se déroule à Alpexpo Grenoble jusqu'à demain.
(Crédits : Adbar ((CC BY-SA 3.0))

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"Une démarche participative qui associe l'ensemble des acteurs de la montagne." Près de 75 experts ont planché, durant cinq jours en décembre dernier, aux côtés du département de l'Isère, de la CCI de Grenoble et du Cluster Montagne, afin de réfléchir aux différents visages de la station de demain. "Nous avons réuni 130 thématiques autour de 9 idées fortes, concernant des questions comme les nouveaux services, l'accessibilité, l'hébergement, etc.", souligne Chantal Carlioz, présidente d'Isère Tourisme, bras armé du Département chargé des questions touristiques.

Résultat ? Ces discussions ont abouti sur la création de cinq modèles de station du futur à développer et expérimenter au niveau local.

"Comme on ne fait pas la même chose à 1000 m d'altitude qu'à 4000, nous avons imaginé plusieurs possibilités, qui vont de la station "pleine énergie", qui offrirait à la fois des valeurs de mieux être, mieux manger, avec la pratique d'activités sportives, à la station "100% plaisir", où l'on repartirait la tête pleine d'émotions en couple ou en famille, à la station "extrême sport", où l'on se rend car on veut se dépasser", détaille Chantal Carlioz.

Elle évoque également deux autres modèles : la station "nouvelle humanité", qui prônerait de nouveaux modèles HQE, des assiettes issues des circuits courts, et la station "smart resort", un lieu hyper connecté où l'on pourrait aussi venir pour travailler.

L'ère de l'expérimentation

Avoir avoir constitué ces différents modèles, la collectivité va désormais passer à l'étape supérieure en proposant à des stations pilotes d'expérimenter les scénarios recueillis, en vu de tester et de créer de nouveaux modèles attractifs, qui pourraient ensuite devenir généralisables demain à l'ensemble des 25 stations iséroises.

"Un laboratoire à ciel ouvert va s'appuyer sur des stations pilotes sur les quatre massifs afin de mettre en application ces scénarios", affirme la présidente d'Isère Tourisme, qui glisse : "Mon rêve est de faire de l'Isère, le Centre européen du développement de la montagne".

Si le Département n'a pas encore communiqué d'enveloppe concernant cette étude ni cette expérimentation, Chantal Carlioz a assuré que la collectivité jouerait un rôle d'impulsion dans cette démarche et proposerait également des cofinancements aux stations qui se lanceront dans cette réflexion sur le long terme.

"Les stations vont devoir déterminer ce que signifie pour elles le modèle de station pleine énergie par exemple, les éléments qui vont faire qu'elles vont être représentatives de cette famille, et ce qu'il faut donc mettre en place pour y parvenir", indique la présidente d'Isère Tourisme.

De la station « green » à « l'ultra connectée »

Plusieurs stations pilotes en ont profité pour dévoiler leurs ambitions : Denis Séjourné, président de la communauté de communes Cœur de Chartreuse, a détaillé son objectif de devenir une référence du "green resort". "

La Chartreuse est un massif historique où l'on prend son temps, avec un fort attachement des Chartrousins à leur territoire. Nous souhaitons continuer de développer cette image de sérénité et de station douce, à l'image des partenariats que nous avons avec les eBikes de Rossignol, les hébergements insolites des Cabanes de Chartreuse, et les espaces bien-être d'Oréade."

A Villard-de-Lans, Didier Lalande, directeur adjoint de l'office du tourisme évoque aussi sa vision de la station "pleine énergie". "Une station où l'on peut respirer l'air pur, vivre des moments de ressourcement et se gonfler d'énergie." Villard-de-Lans souhaite notamment développer son accessibilité et limiter la fréquentation des voitures, en privilégiant les modes de déplacements doux comme le vélo électrique, voire même un projet par câble -impulsé en 2012 par la métropole grenobloise puis suspendu en 2014-.

A Chamrousse, la positionnement retenu est plutôt celui d'une station "smart resort" connectée, "qui développe des services pour faciliter la vie de ses clients". Pour cela, le directeur de l'office du tourisme, Franck Lecoutre, souhaite travailler également sur la question des transports, afin de développer une harmonie entre les différents mode de déplacements. Avec un rêve : celui de développer un "ascenseur valléen", autrement dit, une liaison de transport par câble, qui connecterait directement la ville à la station.

"Nous aurions ainsi un produit unique en France", déclare Franck Lecoutre.

Pour autant, aucune date ni aucun budget n'ont encore été avancés.

Loisirs et sports déclinés en quatre saisons

station du futur

Gilles Vanheule, directeur de l'office du tourisme des 2 Alpes, se positionne quant à lui sur un modèle "extreme sport", "qui correspond aux attentes de la clientèle jeune et sportive qui vient pratiquer une ou plusieurs activités". Pour cela, la station a déjà commencé à développer le VTT de descente, tout en renforçant son positionnement sur le tourisme 4 saisons avec le lancement d'un festival outdoor qui regroupera les cinq activités phares de la station (mountain bike, parapente, ski et snowboard, trail et golf).

"L'objectif est que le client trouve une activité qui lui corresponde dans cet environnement de montagne."

A Autrans, le maire délégué, Thierry Gamot, mise lui aussi sur des activités de loisirs pour proposer une nouvelle image de la station.

"Autrans est réputée pour le ski nordique, mais nous avons aussi développé un projet avec la Chine pour la création, d'ici quelques mois, d'un centre international des arts culinaires, avec un partenariat avec l'institut Bocuse", détaille l'édile.

Reste désormais à savoir quel sera le budget ainsi que le plan que se donneront les stations pilotes pour atteindre 2030. "L'aventure ne fait que commencer : les premiers ateliers de réflexion se sont tenus en décembre dernier. Mais il faut que les résultats soient là et qu'il y ait un élan", concède Chantal Carlioz.

En attendant, le département de l'Isère a également annoncé, en parallèle, la mise en place d'une étude sur le transport et le tourisme, "afin d'avoir une vision globale des forces et faiblesses du parcours clients".

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