Une innovation française, à destination des pratiquants de foot et de rugby. Mais qui pourrait aussi intéresser, à terme, chasseurs, runners mais également golfeurs. C'est l'idée que propose la jeune pousse Tiraka, avec sa brosse nettoyante visant à faciliter le nettoyage des crampons utilisés par les sportifs.

Son produit s'avère ainsi capable de réaliser cette opération en 40 secondes, tout en réduisant la quantité d'eau nécessaire (soit 30 cl d'eau, contre une moyenne habituelle de 30 litres). Rechargeable, il présenterait aussi l'avantage de ne nécessiter aucun produit chimique.

Publiée dès 2018, la vidéo expliquant son fonctionnement avait d'ailleurs fait le buzz sur les réseaux sociaux, avec près de 7 millions de vues.

"La seule solution de nettoyage résidait jusqu'ici dans des brosses placées par terre devant les vestiaires, mais qui nettoient uniquement les semelles, et pas les crampons", indique son fondateur, Thomas Perrot.

Titulaire d'un bac pro de commerce, cet isérois a eu l'idée de développer sa propre brosse lorsqu'il a travaillé au sein des rayons de l'enseigne Intersport, en s'associant à l'époque à un ami d'enfance.

"En tant que footballeur depuis 15 ans, je me suis aperçu que nous ne réalisions aucune vente complémentaire pour les crampons alors qu'il existait un besoin en ce qui concerne le nettoyage".

60 000 unités à produire d'ici le mois d'août

Après une collaboration avec un designer en septembre 2017, le jeune entrepreneur et son associé de l'époque avaient mis 40 000€ de sur la table afin de produire une première série de 5000 brosses.

"Nous souhaitions demeurer en France mais il nous fallait fabriquer deux moules, que nous n'étions pas en capacité financière de produire". Celui-ci s'est donc rapproché de la société lyonnaise Zelup, "qui a développé un système de verrouillage breveté et qui possédait lui-même une usine au Vietnam", explique Thomas Perrot.

Depuis, sa brosse a remporté en février dernier le Trophée de l'Innovation de la Fédération Française de Football (FFF), alors que près de 250 startups internationales étaient en lice. Le jeune isérois - qui a désormais racheté les parts de son associé et opère pour l'instant depuis son domicile à Izeron (38 )-, se prépare déjà à saisir cette occasion pour monter en volume.

Son objectif : lancer la production d'une centaine de milliers d'unités d'ici la rentrée prochaine, toujours à un prix public de 14,99 euros.

Des idées en plein confinement

Et le confinement pourrait bien avoir boosté la créativité du jeune entrepreneur, qui en a profité pour sortir une seconde version de sa brosse, fabriquée désormais à 100% en plastique recyclable. Avec une disponibilité prévue dès août 2020.

"Tiraka était déjà un produit écologique mais nous avons souhaité aller encore plus loin en étant éco-responsable au maximum", soutient Thomas Perrot.

Une première série de 60 000 brosses vient d'être lancée en production, sous cinq couleurs différentes.

"Nous avons également retravaillé l'emballage en supprimant le sachet à zip en plastique en le remplaçant par un pochon en coton réutilisable, tandis qu'un nouveau site marchand et un nouveau logo arriveront prochainement", précise-t-il.

L'entrepreneur a toujours dans son viseur le marché des clubs sportifs. Le football français représentant, à lui seul, un vivier de près de 2 millions de licenciés, auxquels pourraient s'ajouter les quelques 290 000 pratiquants du rugby tricolore. Et c'est sans compter d'autres disciplines qui pourraient également être intéressées par son innovation, telles que les adaptes de la chasse, du running ou encore du golf.

Pour les séduire, Thomas Perrot prévoit d'offrir des services de personnalisation aux couleurs des clubs.

"On pourrait par exemple proposer de rajouter sur les brosses les initiales des joueurs, leur numéro, ou encore le logo d'un club ou d'un sponsor", indique Thomas Perrot.

Dans cette phase de montée en puissance, celui-ci prévoit d'ailleurs de faire appel à des investisseurs financiers. Avec l'objectif de boucler une première levée de fonds d'environ 500 000 euros en vue de l'accompagner sur cette nouvelle étape.