A Vénissieux, Christophe Girard ratisse large pour battre le PCF

Suite à l'annulation du scrutin, Christophe Girard repart en campagne en présentant une liste d'union dès le premier tour, avec la participation notamment de l'UDI, du Modem et de l'UMP. La société civile et les indépendants sont intégrés à ce rassemblement. L'élection s'annonce très serrée.
Pour conquérir la mairie de Vénissieux, Christophe Girard rassemble plusieurs partis politiques

"En 2014, nous avons démontré que Vénissieux n'est plus un bastion communiste imprenable". Cette fois-ci, Christophe Girard (DVD) y croit dur comme fer. L'ancien candidat, instigateur d'un des deux recours qui ont entraîné l'annulation du scrutin, fédérera, dès le premier tour, alliés politiques (UDI, Modem, UMP), indépendants et "société civile" sur une liste d'union. "Ce rassemblement est inédit, dans un contexte très particulier", justifie M. Girard, qui avait réalisé 30,4 % des suffrages au second tour en 2014.

Union et opportunités

"Ce mariage de raison", comme le qualifie Maurice Iacovella est la conséquence d'une prise de conscience après les événements de janvier. "Dans le contexte actuel, suite aux attentats, il faut être au-delà des clivages", affirme le candidat DVD. Et pour cela, Christophe Girard promet "une liste composée entre 70 % et 80 % de personnes issues de la société civile". "Celle-ci doit être un laboratoire politique pour un renouveau plus global", ajoute Fabienne Levy, présidente de la section Rhône de l'UDI.

Mais cette union résulte aussi d'une opportunité politique. "C'est une fenêtre de tir unique pour mettre fin à la gestion clanique des communistes", avance Maurice Iacovella. Une rhétorique déjà entendue lors des dernières élections. Le rapprochement entre le responsable UDI et Christophe Girard est partiellement piloté par la direction départementale du parti centriste. "Dès la première décision d'annulation par le tribunal administratif en octobre 2014, nous avons organisé des rencontres", confie Fabienne Levy à Acteurs de l'économie. Le but ? Partir ensemble dès le premier tour, alors qu'au printemps 2014, il avait fallu attendre le second pour nouer une alliance, sous la pression d'une quadrangulaire inédite.

Ce rapprochement, entre les différentes parties prenantes, était dans les tuyaux depuis plusieurs années. Certains acteurs ont déjà travaillé ensemble. Mais aucun accord n'avait pu être trouvé jusqu'alors. "En réalité, c'est un long cheminement. Nous avons imaginé des rapprochements depuis 2008, mais des barrières subsistaient, approfondit Maurice Iacovella. Si nous voulons atteindre nos objectifs communs, il faut savoir se raisonner". Et accepter de se ranger derrière un autre.

Liste de terrain

Au-delà des clivages, les membres se retrouvent sur un point précis : "Nous sommes tous, depuis de nombreuses années, des acteurs du terrain, rappelle Christophe Girard. La liste se veut ancrée sur le territoire". Les leaders sont pour certains des acteurs associatifs. C'est notamment le cas de Sahlia Mertani (Modem), au sein de l'association "bien vivre pour bien vieillir". Marc Soubitez (DVG), syndicaliste (CFDT) a été en pointe du combat des salariés de Bosch, dans la requalification de l'usine vénissiane. Mireille Chevassus, issue de la société civile estime pour sa part "qu'on ne peut pas gouverner les Vénissians si on ne vit pas comme eux".

Mais cette union résistera-t-elle dans le temps ? En réunissant ces fortes personnalités, "où le bon sens doit primer", le dialogue doit être incessant entre les différents acteurs, sous peine de voir le rassemblement exploser. "Compromis sans compromission", clame Sahlia Mertani. "Je suis classé à gauche et je le reste", défend pour sa part Marc Soubitez.
Et justement, les grandes lignes du programme politique, qui n'est pas encore dévoilé, se fondent sur des sujets fédérateurs et prioritaires : économie, sécurité, éducation, assainissement des finances publiques, soutien à l'action associative et mise en place d'une gouvernance "réellement démocratique".

Un scrutin incertain

Pour imaginer remporter l'élection, la liste devra lutter contre l'abstention, qui est généralement plus forte lors de scrutins partiels. En 2014, celle-ci avait été de 55,75 % au premier tour et de 52,41 % au second. "Sur le terrain, nous constatons que les choses commencent à changer. L'annulation des élections, puis la reprise en main de la Ville par une délégation du préfet a créé un électrochoc chez la population", estime Sahlia Mertani.
Les divisions à gauche pourraient jouer en faveur de Christophe Girard. Michèle Picard (PCF, 37,64 % au 2d tour en 2014), maire sortante n'est pas certaine d'obtenir le précieux ralliement du PS de Lofti Ben Khalifa (21,69 % au 2d tour), malgré l'intervention de Gérard Collomb. Michel Picard propose cinq sièges aux socialistes, alors que Ben Khalifa en réclame 14.

Christophe Girard devra surtout se méfier d'une potentielle liste d'extrême droite, qui ne sera pas menée par Yvan Benedetti, inéligible après l'annulation du scrutin. Mais le Front national pourrait présenter une liste, dans la dynamique des élections européennes, où le parti avait réalisé un score de 27,06 % loin devant le PS (15,76 %), le Front de Gauche (14,38 %) et l'UMP (14,38 %).

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Commentaire 1
à écrit le 17/02/2015 à 15:57
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Vénisieux est à la croisée des chemins. Cette liste d'unin de la droite ouverte à des personnalités diverses est une chance unique pour la ville. Mais pou cela il faut prendre son destin en main et aller voter !

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