Vénissieux : la mairie attend un nouveau scrutin

La majorité communiste de Vénissieux n'a plus d'illusions sur la décision du Conseil d'État, attendu pour le 4 février. Un nouveau scrutin pourrait se tenir début avril.

A Vénissieux, les élections devraient revoir le printemps. En tout cas, la majorité du conseil municipal s'y prépare. Après l'avis du rapporteur du Conseil d'État du 23 janvier, qui préconise l'annulation du scrutin d'avril 2014, le Conseil d'État devra trancher le 4 février. "La probabilité que le Conseil d'État suive le rapporteur est très importante. Cela serait un coup d'arrêt aux projets pour lesquels les habitants nous ont élus", soulignait jeudi Michèle Picard, maire PCF lors d'un point presse.

La loi prévoit, en cas d'annulation d'un scrutin, la dissolution du conseil municipal et la constitution d'une délégation spéciale sous autorité du préfet afin de gérer les affaires courantes. Pour la majorité, cette perspective bloquerait certains dossiers.

Le budget en suspend

Parmi lesquels, le budget. Son vote était initialement prévu lundi prochain (le 2 février),  lors du conseil municipal. En attente de la décision du Conseil d'Etat,  Mme Picard a décidé d'anticiper : "La préfecture m'a conseillé d'annuler le conseil. Le délai entre la réunion et la décision était trop court, alors qu'il y a un temps légal à respecter pour ajourner le conseil municipal. Au vu de l'aspect procédurier de nos détracteurs, c'est la meilleure solution", explique t-elle.

Le budget doit légalement être voté avant fin avril. L'organisation d'un nouveau scrutin doit obligatoirement  intervenir dans les trois mois après la décision du Conseil d'État. Face à une éventuelle impasse, Michèle Picard avance le soutien du Préfet. "Il a connaissance de la situation. C'est pourquoi les élections pourraient se tenir début avril", détaille-t-elle.

Une charte avec les entreprises à l'arrêt

Par ailleurs, la possible mise en place d'une délégation spéciale ajournera d'autres sujets : la dotation de développement urbain attribué par le préfet, pour "laquelle Vénissieux ne pourra donc pas inscrire de dossier ", selon Mme Picard ; le financement de la programmation sociale de la politique de la ville ; la négociation du plan particulier d'intervention (PPI), ou encoure une charte de coopération avec les entreprises à destination de la jeunesse.

En octobre 2014, le Tribunal administratif de Lyon s'était prononcé pour l'annulation des élections de mars dernier après avoir été saisi par le candidat DVD-UMP Christophe Girard et le préfet du Rhône Jean-François Carenco. En cause notamment la liste d'extrême droite d'Yvan Benedetti, où figuraient des personnes qui ignoraient être candidates.

Le futur scrutin n'est pas joué d'avance. Lors des élections de 2014, Michèle Picard s'était imposée (37,64 %) au deuxième tour dans un quadrangulaire inédite. Christophe Girard avait obtenu 30,4 % des suffrages et 21,68 % pour Lotfi Ben Khelifa (PS). La liste d'extrême droite menée par Yvan Benedetti avait recueilli 10,26 %.

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