La formule a fait ses preuve à la Confluence, le Grand Lyon la reproduit donc à la Part-Dieu. Désormais c'est via la SPL Lyon Part-Dieu, détenue à 90% par le Grand Lyon et 10% par la ville que la collectivité va mener à bien les opérations nécessaires au réaménagement du quartier. « Nous avions besoin de la puissance de cet outil pour conserver la maîtrise budgétaire, opérationnelle et réglementaire du projet et pour lui donner plus de lisibilité et de crédibilité », a justifié Gérard Collomb, jeudi lors de la présentation de la SPL.
Les déplacements au cœur du projet
La SPL Lyon Part-Dieu va donc désormais veiller sur la destinée de quelque 170 hectares sur lesquels pèsent de lourds enjeux, notamment celui de la gare ultra saturée. Le premier vise donc à redéfinir les mobilités, en partant de la gare qui voit chaque jour transiter 120 000 visiteurs alors qu'elle est dimensionnée pour en accueillir 35 000. « Outre la création d'une nouvelle voie, notre objectif est de libérer de l'espace dans le hall en déplaçant les commerces au sein de deux galeries à l'est et à l'ouest de la gare », explique Ludovic Boyron, ex directeur de la Mission Part Dieu, désormais directeur de la SPL.
Le parvis de la gare est lui aussi appelé à changer radicalement de visage, tout comme le Centre commercial qui pourrait voir une rue intérieure le traverser. « Aujourd'hui, les circulations sont bloquées par le centre commercial que l'on est obligé de contourner », commente Ludovic Boyron qui commence juste à discuter avec les propriétaires du centre commercial, sous la houlette de l'architecte Winy Maas qui vient d'être désigné pour donner vie à ce projet.
Mixité des fonctions
Le deuxième enjeu consiste à faire de la Part-Dieu un quartier à vivre en s'appuyant sur les équipements structurants existants comme l'auditorium, le centre commercial, les halles Paul Bocuse et d'autres à venir, - notamment des espaces verts dont un parc sur le toit du centre commercial - pour organiser des manifestations et proposer des activités. L'objectif est aussi de créer quelque 2000 logements nouveaux dont environ 25% de logements sociaux dans ce quartier où les bureaux sont majoritaires.
Enfin, même si les acteurs du projet Part-Dieu misent sur la mixité, le deuxième quartier d'affaires français entend bien maintenir ses positions. Plus de 650 000 m² de bureaux verront donc le jour dans les dix à quinze prochaines années afin de garantir une offre tertiaire qui fait presque défaut aujourd'hui, puisque le taux de vacance s'établit à 3%.
Partenariats public privé
Fidèle à ses convictions, Gérard Collomb entend s'appuyer sur des partenariats public privé pour mener à bien ces différentes opérations qui s'étaleront sur au moins une petite quinzaine d'années. Entre 2,5 et 3 milliards d'euros devraient donc être investis dans le quartier de la Part-Dieu, dont 300 à 400 millions de fonds publics.
Un schéma bien rodé avec toutefois une spécificité. Alors que sur la quasi-totalité des grands projets de l'agglomération, notamment la Confluence et le Carré de Soie, le Grand Lyon possède la maitrise du foncier, à la Part Dieu, les terrains et les bâtiments sont entre les mains d'opérateurs privés qu'il va falloir convaincre de participer à ce vaste changement.
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