Auvergne-Rhône-Alpes : fertilisatrice innovation ?

Pleins feux sur l’innovation lors de de la seconde table ronde proposée, le 25 novembre, dans le cadre de la matinée de débats initiés par Acteurs de l’économie-La Tribune et RCF, en partenariat avec Orange et Agrica, et animée Philippe Lansac. Peut-elle constituer un fil conducteur rapprochant les deux régions Rhône-Alpes et Auvergne ? Il semblerait que oui.

Auvergne et Rhône-Alpes sont bien dotées en pôles de compétitivité : sept côté Rhône-Alpes, cinq côté Auvergne. Un facteur déterminant pour booster l'innovation dans cette grande région reconfigurée, les pôles ayant en effet pour objet de faire émerger des innovations et de rapprocher des entreprises.

Pour Isabelle Guillaume, déléguée générale du pôle Minalogic, pôle de compétitivité dédié aux technologies du numérique, le potentiel du rapprochement entre les deux régions s'est révélé au cours d'une expérience récente. C'était en juillet, dans le cadre d'une rencontre entre les pôles et clusters des deux régions :

"Ce fut une révélation. On peut vraiment parler de "Waouh effect" ! J'ai découvert à cette occasion  que l'agriculture était grande consommatrice de numérique. Limagrain, groupe coopératif auvergnat d'agriculteurs et producteur de semences, l'utilise par exemple pour modéliser la croissance des plantes ou la traçabilité du grain. J'ai entrevu un énorme potentiel si l'on croise les savoir-faire des deux régions dans l'agriculture et le numérique."

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Isabelle Guillaume, déléguée générale du pôle Minalogic (crédit : Laurent Cérino/ADE)

Attirer des angels

Michel Coster, professeur en entreprenariat et directeur de l'incubateur d'EMLYON, également membre du label Lyon French Tech, se félicite de cette richesse en pôles et clusters mais il faut, selon lui, aller plus loin:

"Il faut booster notre attractivité pour attirer des startups. Il est essentiel de lier innovation et entreprenariat. Auvergne-Rhône-Alpes veut être un poids lourds mondial, mais tout reste à inventer pour créer des synergies en terme d'attractivité. Il faut communiquer, parler de la recherche, mais aussi des étudiants, des startups déjà présentes."

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Michel Coster, professeur en entreprenariat et directeur de l'incubateur d'EMLYON (crédit : Laurent Cérino/ADE)

Il faut aussi, toujours d'après Michel Coster, favoriser le financement de ces startups :

"La future grande région sera l'occasion d'améliorer ce financement qui, aujourd'hui, passe essentiellement par les business angels et le crowdfunding. Nous sommes très en retard sur ce point en France."

Attirer les angels : telle devrait donc être une mission d'Auvergne-Rhône-Alpes .

Le poids du collectif

La start-up innovante Oorace, éditeur d'une plateforme digitale pour le commerce (via des technologies de recommandation), s'inscrit bien dans le paysage de la nouvelle région : son laboratoire R&D se situe à Lyon, son siège social et son centre de développement, en Auvergne.

"En Auvergne, nous avons très vite trouvé et identifié tous les acteurs pour mettre en route notre startup" explique Jean-Luc Marini, président et directeur R&D d'Oorace.

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Jean-Luc Marini, président et directeur R&D d'Oorace (crédit : Laurent Cérino/ADE)

Pour Jean-Luc Marini, organiser une réunion efficace en Auvergne se fait très facilement lorsque le faire à Lyon demande du temps et parfois plusieurs rencontres avant de toucher au but poursuivi. Aussi tempère-t-il son enthousiasme :

"Créer une start-up dans une grande région va peut-être s'avérer difficile. Nous avons pu éclore en Auvergne car nous n'étions pas anonymes. Comment la Région gèrera-t-elle les fonds d'innovation  ? C'est une question fondamentale."

Cela dit, les preuves encourageantes du potentiel d'innovation d'Auvergne-Rhône-Alpes sont tangibles. En janvier 2015, Minalogic, basé à Grenoble, était présent au salon CES (Consumer Electronics Show) de Las Vegas, déployant sous son ombrelle 15 entreprises de Rhône-Alpes et 10 autres d'Auvergne.

"Nous avons mesuré le poids du collectif. Au CES, nous étions la deuxième représentation, derrière celle des Etats-Unis", décrit Isabelle Guillaume.

Et en Auvergne, le géant Michelin, superbe carte de visite à l'international pour la nouvelle région, peut, via son incubateur "maison", soutenir les startups du nouveau territoire. Pour encourager l'innovation à l'échelle de la nouvelle région.

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