[Tourisme en 2050 4/4] Les transports réinventent la façon de voyager

En 2050, les transports ne seront plus uniquement considérés comme la bête noire des vacances et synonymes de bouchons. Au contraire. Dans les décennies à venir, ils feront entièrement partie du voyage et des loisirs. Dernier volet de notre dossier consacré au "Tourisme en 2050".
Une touriste à vélo en Suisse.

"La hausse du coût des transports sera inévitable... et le touriste devra aussi en porter le fardeau", pointent les chercheurs Yvon Bigras et Isabelle Dostaler dans un numéro de Teoros, revue universitaire sur le tourisme.

Alors qu'il représente 23% du budget des vacanciers*, faire du déplacement un loisir à part entière peut devenir pour le consommateur une réponse astucieuse afin de ne plus subir la dépense. Le transport ne sera plus seulement une façon de se déplacer mais un "lieu touristique" en soi, estiment même les deux universitaires.

"Le déplacement peut faire partie du temps de loisirs, ne pas être considéré comme du temps perdu", renchérit Cécile Clément-Werny, directrice d'étude au Cerema**. "C'est déjà le cas pour les croisières, mais aussi pour les voyages en train, dans de bonnes conditions".

Un changement de perspective qui se cristallise aussi dans l'attrait croissant pour le cyclotourisme. Aujourd'hui, les touristes à vélo génèrent deux milliards de chiffre d'affaires selon une estimation de la Direction générale des entreprises, et le marché croît de 10% par an. Un mode de déplacement doux, durable et abordable, mais qui ne conviendra pas à tous.

Plus accessible

Car l'accessibilité sera également un enjeu d'envergure. D'ici 2050, "il va falloir prendre en compte le vieillissement de la population, qui va aussi toucher la clientèle touristique. Et il va falloir adapter l'offre", avertit Cécile Clément-Werny. Près d'un quart de la population aura plus de 65 ans à ce moment là, selon l'Insee. Même s'il faut s'attendre à ce que celle-ci soit plus active et en meilleure santé, c'est l'ensemble des infrastructures qui nécessite d'être repensé. La voiture autonome, tant rêvée, peut-elle apporter une solution aux enjeux d'accessibilité ?

"Imaginons un touriste qui arrive à Lyon, il sort de l'aéroport et commande un véhicule autonome, partagé ou particulier, qui peut l'emmener directement à l'hôtel. On peut également imaginer un itinéraire autonome touristique, un peu comme les bus touristiques d'aujourd'hui. Le maître mot sera : fluidité", anticipe Diego Isaac, responsable marketing et communication chez Navya, concepteur et fabricant lyonnais de véhicules autonomes.

Navya

Exigences accrues

Mais les touristes senior ne seront pas les seuls en quête de facilité. Faire du déplacement une expérience en soi accroît les exigences des visiteurs : "Si l'une ou l'autre des facettes du transport les déçoit, cela risque d'affecter la perception globale de leur voyage", mettent en garde Yvon Bigras et Isabelle Dostaler. Embouteillages, difficultés de stationnement ou de compréhension d'un plan de transport non-traduit sont autant de sources de frustration pour des touristes, d'écueils à une expérience touristique réussie. Voyageurs expriment de plus en plus le désir d'une mobilité "sans couture".

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* Selon une étude du Centre de recherche pour l'étude et l'observation des conditions de vie (Credoc) de juillet 2016.

** Centre d'études et d'expertise sur les risques, l'environnement, la mobilité et l'aménagement.

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