Quand Michelin "fait le pari de la France"

Jean-Dominique Senard, président du groupe Michelin, inaugurait ce vendredi matin le tout nouveau Campus R&D, à Ladoux, près de Clermont-Ferrand, au côté du Premier ministre, Manuel Valls. Un investissement de 280 millions d'euros entièrement dédié à l'innovation.
Jean-Dominique Senard, PDG de Michelin et Manuel Valls, Premier ministre.

Le nouveau centre de recherches et développement de Michelin, à Ladoux, près de Clermont-Ferrand, accueillait ce vendredi matin, son tout premier VIP. Le Premier ministre en personne est venu inaugurer ce bâtiment ultra-moderne au budget faramineux de 280 millions d'euros, entièrement dédié à l'innovation et à la recherche.

Le Campus RDI, cathédrale de verre et d'acier ultra-moderne de 67 000 m² abritera d'ici 2018, 1 700 chercheurs et ingénieurs. Ce vaisseau amiral de tous les superlatifs, traversé par une "Rue de l'innovation" de 313 m enjambe les célèbres pistes d'essais Michelin où sont réalisés chaque année près de deux milliards de kilomètres de roulage.

« Le principe d'innovation »

« C'est d'ici que sont sorties toutes les grandes technologies qui ont bouleversées le monde du pneumatique », a indiqué à ses nombreux invités le président du groupe Jean-Dominique Senard, avant de rappeler à Manuel Valls que le leader mondial avait « fait le pari de la France » et « compte bien le gagner ». Allusion à peine voilée aux nombreux industriels de l'Hexagone trop souvent tentés par les sirènes de la délocalisation.

Jean-Dominique Senard en a également profité pour distribuer les points au gouvernement et évoquer quelques pistes pour l'avenir auprès du Premier ministre.

« Nous avons des aspects positifs : le crédit d'impôt recherche, les programmes d'investissement d'avenir. Ce sont des institutions maintenant, qui font consensus et qu'il faut maintenir. Mais il faut probablement aller plus loin, il faudra habituer les esprits à un changement d'état. Dans un pays comme la France où le principe de précaution a atteint un niveau constitutionnel, il serait peut-être bon de le tempérer par un principe d'innovation. Après tout, nous sommes quand même là pour ça ! ».

« Une belle rencontre »

De quoi piquer Manuel Valls au vif. Une fois à la tribune, le Premier ministre a préféré rappeler à quel point l'identité de Michelin et l'histoire de France sont indissociables.

« Moi aussi j'ai fait le pari de la France, a-t-il lancé. C'est une belle rencontre avec un grand peuple qui a un grand avenir... La France est le pays de l'innovation. Il y a un avenir en développant une stratégie industrielle à long terme (...) C'est comme ça qu'on retrouvera des emplois ».

Manuel Valls a ensuite pu visiter quelques ateliers de recherche et d'essais. Ceux où, depuis plus de 50 ans, le leader mondial teste toutes ses grandes innovations. Soixante-dix pour cent des pneus Michelin qui circulent dans le monde ont vu le jour ici.

Quelques chiffres

  • 67 000 m² soit le plus grand bâtiment de la région Auvergne Rhône-Alpes
  • 80 plateformes de travail de 300 m²
  • 1 600 postes de travail dans la première phase d'ouverture du Campus RDI
  • 26 000  m² : la surface de l'ombrière  destinée à maîtriser les variations thermiques  et à économiser l'énergie
  • 50 kWh/m2 par an : la performance énergétique du bâtiment

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaires 9
à écrit le 19/09/2016 à 8:09
Signaler
On voudrait savoir combien d'emplois vont etre crées en France ??? Car y a des millions de chomeurs...

à écrit le 17/09/2016 à 10:16
Signaler
Et ils fabriquent les meilleurs pneumatiques du monde ne prenant pas leurs clients pour des pigeons, une gestion intelligente mais restant tout de même un peu trop paternaliste et quand une multinationale de cette puissance est implantée dans une rég...

à écrit le 17/09/2016 à 9:52
Signaler
Mensonges permanents....! Que d'entreprises non citoyennes dans ce pays, délocalisation, beaucoup en roumanie en ce moment...!

à écrit le 17/09/2016 à 8:47
Signaler
A clermont, 30 000 employés dans les années 1980. 8500 prévu en 2017. Plan de reduction des effectifs des 'fonctions support' en cours. Production délocalisée de l europe de l ouest a 80% vers les pays a bas cout. Il faut effectivement faire beauco...

le 17/09/2016 à 10:21
Signaler
Que tout cela est réducteur ! Un, il n'y a jamais eu 30.000 personnes chez Michelin mais 28.000 au plus fort (début des années 80). Deux, c'était alors une majorité d'ouvriers. Or, mondialisation oblige, aujourd'hui les coûts font que... Mais surtout...

à écrit le 17/09/2016 à 7:54
Signaler
...par un principe d'innovation. L'innovation, ce serait de réduire le cout du travail en reportant le financement des charges sur une participation de l'énergie. (Une taxe sur l'énergie pour financer les charges sociales).

à écrit le 16/09/2016 à 17:50
Signaler
Et Wauquiez relégué au 3 rang et même pas cité dans l'article la honte !!!! son attachée de presse ( souvent des femmes) va se prendre un savon ...et pire se faire virer !!!.

le 17/09/2016 à 10:11
Signaler
@ldx: que de pessismisme. Ne dit-on pas que les relations s'arrangent sur l'oreiller, sauf si évidemment son attachée de presse a beaucoup de kilomètres au compteur :-)

à écrit le 16/09/2016 à 17:13
Signaler
"la recherche marche bien en France", dixit Terry Gettys, directeur R&D du groupe dans L'Usine Nouvelle.

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.