Jamais sans doute un parc de loisirs en France n'aura suscité autant de passion et de commentaires. Inauguré en 2002 par Valéry Giscard d'Estaing - président du Conseil régional d'Auvergne de 1986 à 2004 -, le parc européen du volcanisme a connu bien des soubresauts.

"Crime dont le but essentiel est le profit"

Décrié pour son coût (44 millions d'euros), contesté devant les tribunaux par ses détracteurs, le parc Vulcania dédié aux volcans et aux sciences de la terre, a finalement vu le jour, après des années de polémiques, à Saint-Ours-les Roches, près de Clermont-Ferrand. Le vulcanologue et ancien secrétaire d'Etat Haroun Tazieff parle alors de "massacre d'un des monuments naturels les plus préservés de France, crime dont le but essentiel est le profit".

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VGE, sourd aux critiques, rêve alors pour son "bébé" d'un destin grandiose à "800 000 entrées par an en vitesse de croisière". Mais en 2006 le parc est dans le rouge (2,5 millions d'euros de déficit), passé de 600 000 visiteurs la première année d'exploitation à 210 000. Loin, très loin même des rêves de grandeur du président.

A son arrivée à la tête de la région, le socialiste Pierre-Joël Bonté qui vient de détrôner VGE, décide de relancer le parc, en créant un " Vulcania 2", en 2007, plus ludique et surtout plus attractif. La moitié du personnel est alors remerciée, et la région injecte dans un premier temps 18 millions d'euros renouvelant la quasi-totalité de l'offre.

344 000 visiteurs en 2015

Depuis, Vulcania a renoué progressivement avec le succès, au prix de forts investissements supplémentaires, sans jamais atteindre toutefois le résultat historique de l'année de lancement.

La saison 2015 s'est terminée avec tous les compteurs au vert et une fréquentation en hausse de 7%. Le parc auvergnat enregistre ainsi sa meilleure performance depuis sa relance engagée en 2007, avec 344 000 visiteurs contre 322 000 en 2014.

Son approche familiale alliant l'ambition pédagogique et "des animations en phase avec les attentes du public", plaisent à un large public.

"Vulcania est une destination familiale, nous le constatons depuis plusieurs saisons et son attractivité bénéficie indiscutablement au développement du tourisme régional. Cette année encore, près de 80 % de notre public vient d'en dehors de l'Auvergne ! En 2015, l'agence de voyages a commercialisé plus de 28 000 nuitées hôtelières, une hausse de 30 % par rapport à 2014", précise la direction du parc.

Un demi-million de visiteurs d'ici 2031

"L'étape de la relance est définitivement franchie, Vulcania vise désormais de nouvelles ambitions. Nous prévoyons de créer de nouveaux univers thématiques avec des attractions à sensations inédites mais fidèles à ce que nous sommes. Notre objectif est d'atteindre un demi-million de visiteurs en développant la fréquentation sur deux jours et en assurant une revisite croissante du public régional", détaille Grégory Mouilleseaux, nouveau directeur de Vulcania.

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La Société d'économie mixte Volcans, qui gère le parc, prévoit pour cela un investissement de 33,2 millions d'euros sur 15 ans et le développement de nouvelles attractions.

L' ambition d'atteindre 500 000 visiteurs en 2031 - soit 54%  d'augmentation - est-elle pour autant vraiment crédible ? Les géants d'Auvergne n'ont pas encore dit leur dernier mot...