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Emin Leydier, fabricant de papiers pour ondulé et de cartons, basé dans l'Ain, devrait passer dans le giron de l'espagnol Saica (2,4 milliards d'euros de chiffre d'affaires), d'ici au début du 2e trimestre 2018. Le fonds américain First Eagle Amundi International, détenteur de 51 % du capital de l'entreprise française, a annoncé être entré en négociations exclusives avec l'industriel basé à Saragosse, le 26 décembre dernier. L'opération doit être soumise à l'approbation de la Commission européenne et à la consultation du personnel.
Un pacte d'actionnaires
Par ailleurs, Saica a manifesté son intention d'acquérir la totalité du capital d'Emin Leydier employant 1 030 collaborateurs. Les deux familles fondatrices (Emin et Leydier) possèdent 46 à 47 % des actions tandis les 2 ou 3 % restant se répartissent entre un grand nombre de collaborateurs. En vertu d'un pacte datant de 2009, ces actionnaires familiaux et salariés se sont engagés à accompagner les décisions de First Eagle dont la vocation n'était pas de devenir un investisseur industriel. Il avait pris le contrôle du groupe, alors très endetté, il y a huit ans, pour lui éviter son dépôt de bilan.
Complémentarité
Plusieurs candidats avaient été amenés par la banque d'affaires Rothschild, mandatée à la fin du dernier trimestre 2016. Avec Saica, Yves Herbaut, président, apprécie "un professionnel reconnu. Cette société familiale possédant des moyens financiers très importants a besoin de se développer pour conserver son rang face aux deux gros leaders en Europe, Smurfit Kappa et DS Smith".
Et le dirigeant évoque une complémentarité géographique dans le papier : Emin Leydier apporte à Saica une plateforme pour les marchés de l'Europe du Nord. Dans l'emballage la firme ibérique compte une demi-douzaine de cartonneries en France.
"Ils travaillent pour des secteurs d'activité différents", observe Yves Herbaut. "Ils sont plus dans l'industrie et nous l'alimentaire".
Investissements dans les cartonneries
De cet adossement au groupe espagnol est attendu le soutien financier nécessaire pour exécuter le programme d'investissement d'une cinquantaine de millions d'euros dans les trois cartonneries d'Emin Leydier. A ce stade, seuls 5 millions d'euros ont pu être financés à Châteauneuf-la-Forêt, en Haute-Vienne. Acquérir des machines garantissant une meilleure productivité pour abaisser le coût de revient et faire des produits à plus forte valeur ajoutée (pour l'alimentaire, l'hygiène ou la pharmacie), tel est l'objectif de ce plan initialement prévu sur 2016, 2017 et 2018.
"Les banques n'ont pas oublié notre passé et nous accordent difficilement des lignes de crédit", rappelle Yves Herbaut.
Perspectives pour le premier semestre 2018
Sur le plan des affaires, Emin Leydier devrait terminer 2017 sur une activité meilleure que celle anticipée. Le chiffre d'affaires avoisinerait les 356 millions d'euros de l'exercice 2016 qui avait dégagé 4 millions de bénéfice net. Les perspectives 2018 ?
"Nous avons le sentiment que le premier semestre devrait être favorable", répond Yves Herbaut. "Toutefois, nous allons adopter une règle de prudence car de nouvelles capacités de production (de papier) concurrentes sont attendues en Espagne et en Turquie, par exemple".
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