Comment Precia Molen veut révolutionner le pesage industriel

Le groupe ardéchois Precia Molen vient de dévoiler sa dernière innovation : le terminal de pesage i25 touch. Une petite révolution dans le domaine. L'occasion de rappeler également sa stratégie et ses perspectives de développement. L'entreprise familiale emploie aujourd'hui 1 030 personnes à travers le monde, dont 200 en Ardèche.
Depuis son berceau historique, en Ardèche, Precia Molen rayonne à l'international.

Dans tout process industriel, il y a du pesage. Un marché dont s'est saisie la société Precia Molen, depuis 1887. L'entreprise, dont le siège est implanté à Veyras - près de Privas (Ardèche) -, est ainsi en mesure de peser des volumes allant de quelques grammes à plusieurs tonnes.

Cette semaine, elle a dévoilé sa dernière innovation : le terminal de pesage i25 touch. Les premiers appareils devraient être livrés en avril prochain.

Innovations et projets spéciaux

L'interface - tactile - rappelle celle d'un smartphone, conformément au but recherché. La société souhaitait ainsi gagner en simplicité d'utilisation, à travers une interface intuitive et personnalisable. Un écran toutefois solide, puisqu'il est destiné au monde industriel. La connectivité (connexion à un ERP client, wifi, bluetooth, prise en main à distance) était déjà un élément existant auparavant. Prix : moins de 1000 euros. Près de 500 unités pourraient être vendues cette année.

"Dans le cadre d'une recette par exemple, un employé pourra se référer à une couleur. Cela peut être utile lorsqu'il y a un turn-over important ou des intérimaires. Le temps de formation pourra être limité", explique un dirigeant.

i25 Precia Molen

L'indicateur i25 touch a été dévoilé cette semaine. Crédit : Precia Molen.

Il faut dire que la R&D - qui pèse près de 3 % du chiffre d'affaires (105 millions d'euros en 2015)  est véritablement un axe stratégique dans l'entreprise. Une équipe de 30 personnes y est dédiée.

Un autre service est quant à lui chargé des "produits spéciaux". La société Precia Molen est aujourd'hui présente dans tous les secteurs : chimiques, agroalimentaires, l'industrie extractive (carrières, mines), etc. A chaque métier son pesage. Mais au regard des besoins de certaines entreprises, des produits doivent être créés sur-mesure. Precia Molen a ainsi proposé ses capteurs ainsi que son savoir-faire de métrologie à Air France Industries afin de peser les avions. De même, outre des ponts-bascules, des produits périphériques ont été créés pour Lactalis, afin que les chauffeurs puissent s'identifier automatiquement à chaque entrée sur site. Precia Molen a aussi fabriqué des fûts d'uranium enrichi pour Areva (Tricastin) ou encore près de 3 000 balances pour La Poste. L'Ardéchois a également travaillé avec l'intégrateur IER (groupe Bolloré) pour la partie "pesée" d'automates d'affranchissement.

balance LaPoste

Une balance pour La Poste, dans l'un des ateliers de la société, à Veyras (Ardèche). Photo A.T.

Renforcer (encore) la présence à l'international

Aujourd'hui, en France, Precia Molen estime ses parts de marché entre 40 % et 50 %. Le groupe ardéchois mise donc désormais vers l'international pour se développer davantage et pénétrer de nouveaux marchés. Cela avait débuté en 1993 avec l'acquisition de l'hollandais Molen et du français Yernaux. Depuis 2007, de nombreuses autres acquisitions ont été menées à l'international : le Royaume-Uni, la Pologne ou l'Afrique. Precia Molen compte aujourd'hui 17 filiales et est présente dans une quarantaine de pays.

Certaines entreprises, implantées en France, requièrent aussi l'attention de l'Ardéchois. Car outre concevoir et commercialiser des instruments de mesure, la filiale "Precia Molen Service" est quant à elle chargée d'entretenir et vérifier ces appareils qui sont homologués. Une activité, plus rémunératrice, qui pèse tout de même 45 millions d'euros. Un autre axe stratégique pour l'entreprise. Cette société compte aujourd'hui en France près de 53 sites, répartis sur l'ensemble du territoire.

Une collaboration avec Unilever

Mais c'est en Inde que les perspectives de développement pourraient être les plus intéressantes. "L'activité économique s'y déplace. C'est là-bas qu'il y aura les gros projets, de grosses capacités de production", souligne René Colombel, président du directoire de l'entreprise. Precia Molen y a d'ailleurs installé l'un de ses sites de productions, en raison du taux d'importation dont le montant s'élève à 35 %. Un choix essentiel afin de rester compétitif, une partie des composants étant toutefois exportée depuis la France.

C'est notamment grâce à cette implantation que Precia Molen a pu travailler avec Unilever, son centre d'ingénierie mondial étant situé à Bombay. "Nous avons réalisé des ventes au Sri Lanka, au Vietnam, en Inde, en Iran ou encore en Indonésie", précise encore le dirigeant. Le groupe compte aussi quatre autres sites de production, dont 2 en Ardèche. L'un d'eux sera d'ailleurs agrandi d'ici quelques semaines (environ 2 millions d'euros d'investissement). Assurer les activités de fabrication permet en effet à l'entreprise de maîtriser les coûts et les délais.

Marché du grain

Parmi les autres axes de développement figure le marché du grain. Des balances de circuit peuvent en effet être commercialisées auprès des ports céréaliers, des silos, des coopératives ou encore de malteries. Six appareils ont d'ailleurs été vendus récemment au port de Dalian (Chine).

En août dernier, l'ardéchois avait annoncé son installation aux Etats-Unis avec la reprise des activités de la société J&S Scales. Il s'agissait pour Precia Molen d'élargir l'offre de cette entreprise. Cette dernière sera alors en mesure de prétendre à des débits plus importants. Il y a quelques jours, Precia Molen participait ainsi à un salon dans le Kansas, afin de présenter ses solutions aux acteurs du grain. Un premier pas. Avant de prétendre à d'autres marchés, tel celui de l'industrie extractive.

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Commentaire 1
à écrit le 20/03/2017 à 16:59
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Precia Molen : une belle réussite française ! Quel dommage que le service après vente ne suive pas... Les écrans tactiles en industrie ? la blague ! En bijouterie ? C'est mieux.

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