"C'est une sortie de conflit honorable", estime Hervé Laydier secrétaire CGT du Comité central d'entreprise de la Compagnie Nationale du Rhône (CNR). Le mouvement revendicatif a été déclenché le 29 septembre dernier par ce syndicat majoritaire en réaction au projet de réorganisation de la CNR tel qu'initialement présenté par Elisabeth Ayrault, présidente du directoire. Le préfet de région, Michel Delpuech, avait conditionné la désignation d'un médiateur à l'arrêt du blocage des écluses, intervenu à plusieurs reprises.

CCE du 16 décembre

La mission de médiation confiée, fin novembre, à Philippe Dhenin, ingénieur des Ponts et Chaussées et ancien dg adjoint à la région Rhône-Alpes, s'achèvera le 8 décembre. La dernière réunion avec les instances syndicales et la direction s'est tenue lundi soir. Elle a abouti à un "relevé de conclusions" qui doit maintenant être signé par les différentes parties d'ici à jeudi soir.

Le document sera alors transmis à Alain Vidalies, secrétaire d'Etat chargé des transports. Ce calendrier a été contraint pour tenir le rendez-vous du CCE de la CNR convoqué le 16 décembre prochain à Lyon et devant rendre son avis sur le projet de nouvelle organisation.

Référent local

"Dans un processus de négociation il faut toujours faire des concessions", reconnaît Hervé Laydier. "Globalement nous sommes assez satisfaits".

Reste maintenant à connaître la réaction des équipes de terrain au sein des quatre directions régionales. La réorganisation s'articule autour d'une centralisation des fonctions dites support et de maintenance. Au niveau des fonctions support, une avancée qualifiée d'importante porte sur "la nomination d'un référent local chargé de réguler les activités. Et nous sommes contents", dit Hervé Laydier. Il admet que les "directions locales ont tendance à se comporter comme des petites baronnie prenant parfois des décisions n'allant pas toutes dans le sens de l'intérêt général".

La maintenance

Quant au sujet sensible de la maintenance des ouvrages, le document issu de la médiation apporte un certain nombre de garanties aux dires du secrétaire du CCE. Il est ainsi proposé, entre autres, qu' "en cas de crues ou avaries, les directions locales pourront reprendre la main. Et les cadres locaux pourront participer au comité de direction". Par ailleurs "le nombre des agents sera maintenu à 125 alors que la mouture d'origine le ramenait à 122".

Est également stipulé un "accord d'accompagnement des transferts de postes" avec plusieurs propositions offertes aux salariés.

"Cette bourse à blanc des emplois, selon le terme du médiateur, répond à nos revendications", poursuit le syndicaliste.

Il n'y aura pas non plus de sanctions contre les grévistes, "le conflit n'ayant donné lieu à aucune dégradation", relève Hervé Laydier.

La méthode de travail

Le processus d'évolution de la structure devrait être enclenché fin janvier et se déployer sur plusieurs mois. Le conseil de surveillance désormais présidé par Michel Blanc (Caisse des dépôts) * acceptera-t-il que l'instance de suivi proposée par le médiateur soit pilotée par une personnalité extérieure ?

Cette réorganisation répond à un souci de rationalisation et d'économies dans un contexte économique moins favorable que par le passé. La baisse du prix de l'électricité et aléas liés à la pluviométrie ont entraîné une diminution du résultat de la CNR.

"Avec la direction nous partagions un certain nombre de constats depuis un an, atteste Hervé Laydier. "C'est la méthode de travail qui a bloqué".

Le travail d'explication continue

De son côté, la direction considère que "l'important est d'aller de l'avant, de prendre les avis des uns et des autres". "Nous continuerons le travail d'explication des points qui ont pu susciter des inquiétudes", avise Thomas San Marco, délégué général de la CNR."Il n'y aura pas d'externalisation et nous l'avons redit".

Ce porte-parole précise que dès hier soir les syndicats CFE-CGC, CFDT et FO ont signé le protocole d'accord.

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 * La Caisse des dépôts détient 33,2 % du capital aux côtés de Engie (49,97 %) et des collectivités territoriales.