L'avenir de Rhône-Alpes passe par le très haut débit numérique

Rhône-Alpes a été pionnière dans les infrastructures et les usages numériques, mais un risque majeur existe d'accroître la fracture territoriale et sociale en l’absence d'une ambition collective pour le très haut débit.

La Région Rhône-Alpes s'est affirmée depuis une dizaine d'années comme pionnière et animatrice des collectivités publiques dans les infrastructures et les usages numériques. Ainsi assure-t-elle une cohérence territoriale et une optimisation des effets de levier de l'initiative privée. Elle est la seule de France à avoir accompagné tous les départements ou syndicats intercommunaux maîtres d'ouvrage du déploiement des infrastructures. Les usages et services en ligne impulsés par la Région foisonnent : accompagnement des publics, appui à l'artisanat, formation avec l'équipement en simulateurs, imprimantes 3D, robots lycéens, etc.

L'avenir des territoires

Depuis 2010, le Ceser s'est exprimé plusieurs fois sur cette thématique. Il vient notamment de le faire à l'attention de la Commission européenne dans le cadre de la consultation sur la stratégie de l'Union européenne pour la région alpine. L'avenir de Rhône-Alpes, de ses citoyens, de son économie, de ses territoires, passe par une ambition collective pour accéder au très haut débit numérique, soit le « bon débit » attendu par les utilisateurs. L'avenir de la transmission par le fil de cuivre est désormais révolu, alors que les limites de capacité de la fibre optique, à combiner avec le réseau hertzien, sont sans cesse repoussées.

Fracture territoriale et sociale

Pourtant, la France intègre peu la « révolution numérique », une des plus rapides de l'histoire de l'humanité. Notre pays figure au 18e rang européen sur 22 en termes de taux de pénétration de la fibre optique, loin derrière la Russie et les Pays de l'Est.
Un risque majeur existe d'accroître la fracture territoriale et sociale, et d'aggraver les délocalisations d'activités. Il est très important en Rhône-Alpes, région aux trois-quarts montagnarde, et encore plus grand en Auvergne, avec laquelle il est envisagé de fusionner.

L'État reconnaît que les opérateurs souhaitent équiper intégralement moins de 10 % des communes françaises d'ici à 2020. Pour le Ceser, il est urgent de faire évoluer le dispositif national en vigueur, défavorable aux collectivités territoriales pour leur accorder le droit à une péréquation tarifaire entre zones denses et zones moins denses. Le Ceser s'est étonné, dans sa récente contribution adressée à Bruxelles, que Bercy invoque le respect de règles européennes en fait plus souples. Sortir de l'impasse s'impose, par une mutualisation des efforts publics et privés.

Surcroît d'ambition

Ceci s'impose aussi pour tirer parti du potentiel majeur de Rhône-Alpes en matière d'innovation sur les usages numériques, pour lesquels le Ceser a appelé, en février 2014, un surcroît d'ambition. Il faut notamment élargir à l'ensemble du territoire régional le concept de « ville intelligente », intégrer au mieux les enseignements de masse ouverts en ligne (Moocs), expérimenter les usages de demain et les valoriser par une mise en réseau, dans un souci permanent d'efficience de l'action publique.

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Commentaires 2
à écrit le 08/01/2015 à 15:46
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Oui, je confirme les propos de Mr Hugo: pas d'amalgame SVP entre contenant, contenu et usages. Dans ce domaine, les pratiques priment toujours sur la théorie, pour ne pas dire la politique.

à écrit le 07/01/2015 à 19:48
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Ayant été DG d'un opérateur à l'international , je suis consterné par cette vision ! Je m'explique, en essayant de vous éclairer sur les vrais enjeux: Ne mélangez pas usages, contenus, et contenants. 2Mbps soit une bonne ligne 3G ou adsl Sony p...

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