LPA n'entend pas laisser aux startups le marché florissant des parkings mutualisés. Le gestionnaire des parkings lyonnais, détenu à majorité par les collectivités (Ville de Lyon, Métropole et Département), annonce l'extension à l'ensemble du territoire de la métropole lyonnaise de son service connecté LPA&CO.

A la faveur de conventions signées avec des opérateurs publics (Sacvl, Grand Lyon Habitat...) ou privés (DCB international, Clinique Saint-Charles...) qui ont dans leurs parcs des places de stationnement jusqu'alors sous-utilisées, cette application mobile a déjà permis la mise à disposition de 1150 places supplémentaires dans une centaine de parkings de la métropole.

" Les conventions portent sur des volumes de quatre ou cinq à plus d'une vingtaine de places de stationnement dans des parkings qui ne sont, par exemple, peu ou pas utilisées en soirée ou le week-end. Le rôle de Lyon Parc Auto est de rechercher de nouvelles solutions aux problématiques de mobilité des habitants ou usagers de notre métropole. Car il est hors de question de construire de nouveaux parkings souterrains tant que nous n'avons pas utilisé toutes les places déjà existantes ", commente Louis Pelaez, conseiller municipal de Lyon et Pdg de Lyon Parc Auto.

600 abonnés visés à la fin de l'année

Lancé il y a un an tout juste, le démarrage de LPA&CO est qualifié de "succès" par Louis Pelaez. A ce jour, le service revendique un peu plus de 400 abonnés mensuels qui bénéficient de tarifs - courtes et longues durées - environ "20 à 25%" inférieurs aux prix des parkings classiques. Une solution alternative qui a particulièrement trouvé un écho dans les quartiers en tension de la Croix-Rousse et de la Part-Dieu.

"Nous recensons 409 abonnés, soit l'équivalent du nombre cumulé d'abonnés des parkings LPA République et Croix-Rousse. Notre service de parking mutualisé revient donc a augmenter notre capacité d'accueil de deux parkings, et cela pratiquement sans investissement", souligne Louis Pelaez.

Ce dernier table sur une poursuite de la montée en puissance de ce service alternatif qui vise le cap des 600 abonnées d'ici à la fin de l'année. Le nombre de places disponibles va aussi augmenter :

" J'estime que ce service à le potentiel pour proposer, d'ici à deux ans, un parc composé de 2500-3000 places. Nous recevons de plus en plus de sollicitations, notamment de la part de promoteurs immobiliers qui prévoient dans leurs programmes neufs des places de stationnement dédiées à la mutualisation et qui nous confient la gestion et perçoivent ensuite une part des revenus des locations", poursuit le dirigeant.

Principalement utilisé par des particuliers, LPA&CO attire aussi des entreprises, à l'image de l'opérateur Orange qui a fait appel à ce service pour ses collaborateurs de la Part-Dieu.

"LPA est légitime à répondre à ce marché"

Avec 370 000 d'euros de chiffre d'affaires prévu cette année, LPA&CO ne représente qu'une goutte d'eau pour Lyon Parc Auto (57 millions d'euros de chiffre d'affaires par an). Mais ce service n'en est pas moins considéré comme un axe stratégique. Notamment en posant la société "un pivot central" de l'offre de stationnement dans la Métropole.

"De nombreuses startups s'engouffrent sur ce marché potentiellement intéressant des parkings partagés. Ma conviction est que ce marché n'est pas un marché comme les autres. En effet, il touche souvent à des données confidentielles et à la sphère privée de nos clients et de nos partenaires. Je trouve personnellement alarmant de voir fleurir des offres souvent alléchantes commercialement mais peu sécurisées. Notre savoir-faire développé depuis 50 ans en matière de stationnement et notre statut d'acteur public particulièrement rassurant nous rendent entièrement légitimes pour répondre à ce marché", affirme Louis Pelaez.