La métropole de Lyon veut rebattre les cartes du trafic automobile

La métropole de Lyon délibérera le 15 décembre prochain sur les premiers crédits destinés à la requalification de l'A6/A7 sur la portion déclassée. La création de lignes de bus express est annoncée au Nord et au Sud pour relier soit la gare de Vaise soit la place Bellecour toute comme une grande expérimentation autour du co-voiturage. L'horizon 2030 est espéré pour la fin de la transformation de cet axe en boulevard urbain "apaisé". Cette même échéance est prévue pour la mise en service de l'Anneau des Sciences, maillon manquant du périphérique à l'Ouest.
l'A7 à l'entrée sud de Lyon, vient d'être déclassée.

Le transfert est effectif depuis le 1 er novembre 2017 : la portion d'autoroute A6/A7, de part et d'autre du célèbre tunnel de Fourvière, appartient désormais à la métropole de Lyon. Cette assemblée a eu le temps de se préparer puisque l'arrêté préfectoral entérinant le déclassement des 16 kilomètres situés entre Limonest au Nord et Pierre-Bénite au Sud date de février dernier.

Une première enveloppe de 20,4 millions sera votée lors du prochain conseil fixé au vendredi 15 décembre prochain. Elles sera affectée aux premiers aménagements estimés à 29,3 millions d'euros. L'Etat doit y contribuer à hauteur de 5 millions et la Caisse des dépôts pour 175 650 euros.

Un triple enjeu

Le programme de requalification de l'A6/A7 en voirie urbaine apaisée (vitesse limitée à 70 km/h) et arborée, s'effectuera en trois temps principaux :  2020, 2025 et 2030.

"C'est un enjeu d'attractivité, de mobilité et de qualité de l'air", résume David Kimelfeld, président de la métropole lyonnaise.

La première étape entend donner l'esprit des lieux placé sous le signe de la multimodalité. Au Nord, est ainsi annoncée, entre autres, la création d'un site propre dans les deux sens pour une ligne de bus express circulant (au départ) sur la bande d'arrêt d'urgence (entre  l'échangeur de La Garde et la station métro de Vaise ). Avec à la clef un parking de 150 places à La Garde qu'il faudra sans doute rapidement agrandir.

Au Sud, un bus express reliera la Halte d'Yvours à la place Bellecour. Tout sera mis en oeuvre pour inciter au co-voiturage avec des aires dédiées. Ce dispositif fera l'objet d'une expérimentation avec le partenariat de l'Etat. Les vélos ne sont pas oubliés.

Un établissement public à gouvernance locale ?

La ligne d'horizon 2030 coïncide aussi avec l'achèvement de ce qui a été rebaptisé l'Anneau des Sciences : coût global estimatif : 3 milliards d'euros. Cette liaison de 14,6 km, enterrée à 80 %, est destinée à boucler le maillon manquant du périphérique de la ville (entre Ecully et Saint Fons) sur un mode multimodal.

Il est précisé que la concertation se poursuit après le débat public, organisé entre 2012 et 2013, et que des études complémentaires sont lancées sur les modalités de financement et de contribution des usagers. La constitution d'un Etablissement public à gouvernance locale, pouvant disposer d'une fiscalité propre sur le territoire concerné, fait partie des hypothèses envisagées pour endosser la maîtrise d'ouvrage.

La question du grand contournement autoroutier

A l'Est l'élargissement à 2 fois 3 voies de l'A46, sur 21 Km, doit, en particulier, résorber les principaux nœuds de congestion de Ternay et Manissieux. ASF (Société des autoroutes de Vinci) a remis à l'Etat son dossier présentant les scénarios possibles.

"Nous préconisons l'option B car elle préserve le plus de terres agricoles", précise Stéphane Bouillon, préfet d'Auvergne-Rhône-Alpes. La fin du chantier est espérée en 2023.

La récurrente question d'un grand contournement autoroutier de Lyon reste toujours ouverte. Mais il est difficile de l'imaginer à l'Ouest. "A ce stade rien n'est exclu ni écarté", avertit le préfet. C'est plutôt à l'Est, où une partie du tracé existe, que la solution se confirme comme la plus envisageable. "On travaille sur le prolongement de l'A42 vers le Sud jusqu'à Vienne", reconnaît David Kimelfeld, président de la métropole. Le sujet est sensible. Il reviendra à la commission nationale d'arbitrer.

Radars tronçons

Le propos de ces projets est évidemment d'arriver à régler la confusion des flux de circulation. Et de faire en sorte que les véhicules en transit - aujourd'hui estimé à 44 000 véhicules par jour*- n'utilisent plus les itinéraires traversant le cœur de Lyon. La métropole a souhaité que dès 2020, l'ensemble des poids lourds en transit n'empruntent ni le tunnel de Fourvière, ni le boulevard Laurent Bonnevay, ni la rocade est. Et cette interdiction pourrait s'appliquer à tous les véhicules en transit à l'horizon 2025.

L'installation de radars tronçons, selon un calendrier non encore précisé, permettra de procéder aux vérifications en définissant au préalable les modalités de contravention.

*Ils se répartissent ainsi : + de 16 000 véhicules pour l'A6/A7, 3 000 pour Laurent Bonnevay et 25 000 la Rocade Est

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Commentaire 1
à écrit le 09/12/2017 à 10:17
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L'achèvement du périphérique ouest offre également la solution la plus pertinente de l'arrivée de l'A45, ce lien SaintéLyon en 30 mn' tant attendu.

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