"La gastronomie est une porte d'entrée capitale pour le tourisme dans notre région. Pour une majorité de touristes, l'offre de produits et de bonnes tables influe grandement dans le choix de leurs destinations. Certains en font même leur unique critère de choix", assène sans aucune hésitation Lionel Flasseur, directeur général d'Auvergne Rhône-Alpes Tourisme.
Face à ce constat, sur les terres de Paul Bocuse et de Marc Veyrat comme aux pays de la rosette ou du Saint Nectaire, les acteurs du tourisme ont pris le parti de dépasser les limites du bien manger pour séduire les touristes.
"Nous parlons plutôt d'un art de vivre autour de la gastronomie, de l'œnotourisme et de la culture", explique Lionel Flasseur.
Pour incarner cette ambition, la Région peaufine notamment un nouveau concept bâti autour d'une "Vallée mondiale de la gastronomie".
Lancée cet été, cette destination englobera un vaste territoire de Dijon à la Méditerranée. L'idée est de parsemer cette déambulation de plusieurs centaines de kilomètres d'étapes gourmandes et culturelles.
Des acteurs de mieux en mieux organisés
Sans attendre ce nouveau concept, les acteurs locaux ont déjà bien mitonné leur offre. Lyon, traditionnellement présentée comme la capitale de la gastronomie, capitalise plus que jamais sur ce titre.
A l'automne, elle ouvrira la Cité Internationale de la gastronomie qui attend 300 000 visiteurs par an, au sein de l'ancien Hôtel Dieu où se mêleront expositions, animations culturelles et pédagogiques et démonstrations culinaires. Le défi semble réaliste si l'on en croit l'engouement des touristes pour les traditions culinaires locales.
"Nous avons lancé en 2017, Lyon Food Tour, des visites guidées de la ville organisées autour de haltes chez des restaurateurs, et des artisans de bouche. Le succès a été immédiat avec 95% de clientèle étrangère", raconte Cédric Théoule, co fondateur de Lyon Food Tour.
Décisif pour séduire les touristes, l'art de vivre gastronomique local est aussi un secteur économique de premier plan notamment pour les territoires ruraux, où restaurateurs et producteurs locaux s'investissent sans compter.
"Chaque fois que nous développons une activité en marge du restaurant, nous essayons de proposer des services qui n'existent pas dans le village. L'hébergement a été un premier pas, aujourd'hui nous envisageons d'installer une épicerie fine et peut être une boulangerie qui fait défaut ici", explique le chef étoilé Serge Vieira installé à Chaudes Aigues dans le Cantal depuis 10 ans.
La boucle est vertueuse car en investissant dans des petits bourgs ou en implantant leurs élevages au cœur des vastes espaces naturels, ces acteurs contribuent activement au maintien de la qualité du patrimoine bâti et naturel.
D'autres atouts plébiscités par les touristes.
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