Second bilan positif : comment Alpexpo a redressé la barre

Presque trois ans après l'annonce d'un plan de relance coordonné par la ville de Grenoble et la Métropole, le parc événementiel Alpexpo semble sortir la tête de l'eau. Après l'arrivée d'un nouveau directeur général en milieu d'année dernière, le site grenoblois signe son second bilan positif en 2017, avec 129 évènements et 377 280 personnes accueillis.
(Crédits : Alpexpo)

Une bonne nouvelle pour fêter son cinquantième anniversaire ? En tous les cas, ça y ressemble. Le parc événementiel grenoblois Alpexpo, créé à l'occasion des JO de 1968, a désormais le sourire.

Quelques semaines après avoir accueilli les athlètes des Jeux Olympiques de Pyeongchang à l'occasion d'un événement signant leur retour en France, le site grenoblois affiche ses couleurs pour un exercice 2017 dans le vert.

L'espace a pu compter sur ses trois piliers : à savoir, son activité de producteur de salons, à travers un parc des expositions (40 000 m²) qui lui a permis d'accueillir 150 000 visiteurs. Mais aussi son activité MICE (Meetings, incentives, conferencing, exhibitions), liée au tourisme d'affaires, qui a généré 75 événements et 117 000 visiteurs, ainsi que sa salle de spectacles le Summum (5 000 places), hébergeant en 2017, à elle, seule 45 événements.

"Ces résultats montrent que Alpexpo joue ses trois rôles, en étant à la fois un acteur de la vie culturelle, du commerce local et de l'activité touristique", estime son nouveau directeur général, François Heid.

Arrivé aux commandes en août 2017, après avoir contribué au redressement du parc d'attraction Vulcania, ce dernier souhaite capitaliser sur l'expertise des 36 salariés et sur le patrimoine du site, classé "architecture contemporaine remarquable", pour développer l'offre et doper le tourisme d'affaires.

Un redressement à opérer

Avec un chiffre d'affaires de 5,9 millions d'euros en 2017, Alpexpo remonte la pente sur laquelle il s'était engagé il y a quelques années... Après 7 millions d'euros de pertes cumulées de 2010 à 2014, le centre d'expositions et de congrès grenoblois avait amorcé la relance avec un chiffre d'affaires de 9,3 millions d'euros et un bénéfice de 1,2 million d'euros en 2016, en partie grâce à l'accueil du salon européen de la microélectronique, Semicon Europa.

Mais depuis le départ de ce événement pour Munich en 2017, Alpexpo est à la recherche de nouveaux relais de croissance. Pour autant, pas question de baisser les bras.

Tout en réajustant ses ambitions :

"La cible est désormais fixée à une moyenne de 8,5 millions d'euros par année, et de 8 millions d'euros à compter de l'exercice 2018", glisse François Heid.

Avec des événements phares comme la Foire annuelle de Grenoble ou le salon mondial de l'aménagement de la Montagne Mountain Planet, organisé tous les deux ans par ses équipes, Alpexpo veut redresser la barre.

"Nous avons gagné plusieurs événements qui viennent de se créer et qui reviendront, tels que le Héro Festival, le Salon du Tatouage, l'édition locale du SEPEM Industries (Salon des Services, Equipements, Process et Maintenance) ou le Salon du Bois, dont il s'agissait de la première édition à Grenoble", affiche le directeur général.

En 2017, le parc d'exposition a pu même compter sur une recette exceptionnelle liée à un remboursement de la taxe foncière qui lui permet de dégager un résultat net de 1,5 million d'euros à la clôture de son dernier exercice.

"C'est la deuxième année consécutive que nous enregistrons un résultat positif. L'exercice 2017 se clôture avec 3,3 millions d'euros de capitaux propres contre 0,4 à la création de la SPL en 2015", rappelle François Reid.

Développer le tourisme d'affaires

Mais pour transformer l'essai, son prochain défi sera de lisser les revenus des années paires, où de gros événements comme le salon Mountain Planet contribuent aux résultats de manière positive, et les années impaires, pour lesquelles de nouveaux moteurs de croissance restent à trouver.

"Nous devons passer de vendeur de mètres carrés à vendeur d'expérience et de relations clients", affirme le directeur général.

Il précise que la réalisation d'événements en propre représente actuellement 60% du chiffre d'affaires de l'espace. Les 40% restants, constitués par l'activité MICE (Meetings, incentives, conferencing, exhibitions) - qui a totalisé une centaine d'événements et 120 000 congressistes en 2017-, apportent de nouveaux défis.

"Nous aurons un enjeu commercial pour structurer notre offre sur ce segment, car nous misions jusqu'ici sur les offres entrantes, sans avoir de plan d'action pour aller chercher de nouveaux événements", indique François Heid.

Pour faire face à une concurrence, qui n'est plus seulement régionale - comme l'a montré Semicon Europa qui s'est envolé pour l'Allemagne -, les challenges se situeront aussi sur le terrain du marketing territorial. "

Il faudra travailler l'enjeu de la destination, de manière conjointe avec les acteurs du territoire (office du tourisme, taxis, sociétés de transports, hôtels, etc) afin de mettre en place de petits détails qui fassent que les visiteurs se sentent accueillis", indique le directeur général.

Il cite en exemple des partenariats développés avec des sociétés de taxis ou de transports en commun pour fournir de l'information aux visiteurs concernant les salons.

Quid de la gouvernance ?

Une fois le redressement opéré, la prochaine partie pourrait aussi se jouer du côté de la gouvernance. Car si en 2015, l'annonce d'un plan de relance était assorti du souhait, de le part de la métropole et la ville de Grenoble, de trouver un acteur du secteur privé pour mettre en place une délégation de service publique (DSP), la gestion d'Alpexpo est finalement demeurée entre les mains de la SPL actuelle, faute d'accord avec les candidats potentiels. La candidature du groupe GL Events avait un temps été annoncé, sans que l'information ne soit confirmée officiellement par les deux parties.

"L'avenir sera ensuite, à compter de l'échéance de la DSP prévue en 2021, entre les mains des propriétaires. Ce ne sera pas à la SPL de trancher", indique toutefois François Reid.

En attendant de déterminer si la gestion à la SPL sera ou non renouvelée, le centre d'expositions et de congrès pourrait passer entièrement sous le giron de la métropole. Un transfert de propriété serait actuellement en cours de discussions entre la ville de Grenoble et la métropole, qui possède déjà la compétence économique sur le territoire de l'agglomération.

"L'activité MICE a déjà démontré que l'outil a un impact métropolitain", glisse François Reid.

Car d'après la dernière étude menée avec le calculateur de performance globale de l'Unimev, l'édition 2017 de la Foire de Grenoble aurait en effet généré 14,2 millions d'euros de retombées économiques sur le territoire, dont environ 6 millions en retombées directes et 8,2 indirectes (transport, hébergement, commerce local, restauration...), comme le souligne Alpexpo dans son dernier communiqué.

De quoi séduire également de nouveaux partenaires potentiels ? En attendant, Alpexpo ambitionne d'utiliser cet outil de mesure sur l'ensemble de ses salons.

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