Courchevel : des bus low cost pour casser l'image bling-bling

Cet hiver, les skieurs chambériens pourront accéder à Courchevel et Méribel (Savoie) par une ligne directe d'autocar - à bas prix - entre la préfecture savoyarde et ces stations. Une façon pour la Société des Trois Vallées de donner une image moins bling-bling de ses deux stations.

À partir du 10 décembre, l'agence de voyages lyonnaise Travel Mania lancera une nouvelle ligne de car grand tourisme qui reliera directement Chambéry et les stations de Méribel et de Courchevel. Chaque passager déboursera 47 euros pour le trajet aller-retour, forfait de ski journalier inclus.

Assumer le bling-bling

La Société des Trois Vallées (S3V) ne participe pas au financement de la ligne, mais elle a "fortement encouragé" Travel Mania à ouvrir la liaison, indique Jean-Pierre Lalanne, directeur commercial de la S3V. La société d'économie mixte, chargée de l'exploitation des remontées mécaniques et du domaine skiable des deux stations, travaille depuis plusieurs années avec l'agence de voyages lyonnaise qui offre déjà une liaison entre Lyon et les stations de Tarentaise.

Lire aussi : P. de Thiersant : "Les stations doivent avoir un plan de fond face aux changements climatiques"

En ciblant la clientèle savoyarde, cette ligne d'autocar à bas coût tranche avec l'image de Courchevel, plus souvent associée au bling-bling qu'au low cost.

"Nous assumons ce côté bling-bling et délirant, commente Jean-Pierre Lalanne. Cela fait travailler beaucoup de monde dans la station, nous ne rejetons pas cette image. Autant que cette clientèle vienne en France plutôt qu'à l'étranger!"

Redorer l'image de proximité

Mais la S3V, dont l'actionnaire majoritaire est le département de la Savoie, vise aussi à entretenir un autre volet de son image. "Nous voulons rappeler que nous sommes une destination attachée à la clientèle de proximité, affirme M.Lalanne, en rappelant que Courchevel accueille 20 000 journées scolaires chaque hiver. Peu de stations françaises peuvent en dire autant!"

L'image véhiculée ces dernières années sur les excès de clientèles argentées, russes notamment, a pu faire oublier cet attachement au local.

"Cela nous a porté préjudice par rapport à la clientèle française, soutient le directeur commercial de la S3V. Les gens se sont fait une idée que Courchevel n'est pas pour eux, parce que les tarifs seraient trop chers... Alors que le forfait de ski à Courchevel est moins élevé que de nombreuses grandes stations des Alpes."

L'enjeu du transport

Ce renforcement de l'image locale a aussi un intérêt en terme de volume, alors que la fréquentation des stations de la S3V est en baisse depuis plus de dix ans. "La clientèle hyper haut de gamme ne représente que 10 % des lits de Courchevel et de Méribel... le plus important pour nous est de s'occuper des 90 % restants", assure Jean-Pierre Lalanne.

Pour accueillir davantage de skieurs, l'accessibilité est un enjeu primordial.

"Nous souhaitons lever les freins pour venir au ski. Or, le transport est un élément déterminant, explique M.Lalanne. De Chambéry, même si vous ne mettez qu'une heure de route en voiture, cela vous coûte de l'essence et le péage d'autoroute, en plus de trouver une place pour se garer et toute la fatigue du trajet."

Et la S3V pourrait bien jouer une carte encore plus locale à l'avenir. L'exploitant des stations de Méribel et de Courchevel souhaite qu'à terme, une ligne directe d'autocar soit ouverte à partir d'Albertville, aux portes de la vallée de la Tarentaise, située à 50 kilomètres de Courchevel.

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Commentaire 1
à écrit le 21/11/2016 à 16:06
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Hé oui la clientèle riche ne suffit pas à faire tourner une économie.

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