L' "Auberge participative" veut développer l'éco-tourisme à Lyon

Un projet innovant d'auberge de jeunesse, entièrement écologique et participative, a été lancé à Lyon. Il s'inscrit dans une démarche éco-touristique. Pour boucler leur financement, les fondateurs participent au concours La Fabrique, lancé par l'assureur Aviva. À la clé, une aide pouvant aller jusqu'à 25 000 euros. Soit la somme nécessaire pour implanter leur structure d'hébergement dans le 7e arrondissement de Lyon.
Romain Beugnot et Samuel Boggio souhaitent créer à Lyon une auberge responsable et participative.

Assis à la table d'un café, en plein cœur de Lyon, Romain Beugnot sirote calmement son jus de fruit. Quelques mois plus tôt, il descendait avec dynamisme le Rhône en kayak, de la Suisse à Port-Saint-Louis (Bouches-du-Rhône). Le but de cette opération ? Promouvoir auprès du public le projet qu'il partage avec Samuel Boggio et Alain Berhault depuis près de deux ans : la création d'une auberge de jeunesse innovante à Lyon, centrée sur le développement durable et le renforcement du lien social. "Nous voulions une auberge hors-norme", souligne Romain Beugnot.

Une initiative qui s'inscrit dans une tendance du moment. Depuis une dizaine d'années, l'éco-tourisme se développe en France, et dans le monde. À Lyon, le mouvement est enclenché, avec notamment l'établissement Le Flâneur Guesthouse (7e arrondissement).

Un concours pour boucler le financement

Suite à leur opération de communication singulière, les fondateurs lancent une campagne de crowdfunding sur la plateforme Ulule. Objectif 20 000 euros. Ils en récoltent 21 500. Mais pour finaliser leur projet, il leur manque un apport de 30 000 euros. Aussi, ils ont postulé au concours organisé par La Fabrique Aviva, comme 1 150 autres entrepreneurs. À la clé, une enveloppe de 25 000 euros.

"Pour l'instant nous sommes bien partis. Mais il faut faire attention à ne pas perdre le rythme."

Lire aussi : La Fabrique Aviva : un million d'euros pour l'entreprenariat solidaire et social

Alors, sur les réseaux sociaux, ils mobilisent leur communauté jusqu'au 19 février, date du résultat final. S'ils gagnent, ils pourront acheter leur local et lancer les travaux. Avec une ouverture prévue fin 2016 ou début 2017. Le résultat de trois années de travail.

Apprendre à entreprendre

L'idée a d'abord germé dans la tête de Samuel Boggio, professeur de sport et directeur de centre d'animation, après un tour du monde. Ce Lyonnais d'adoption propose à Romain Beugnot, éducateur spécialisé, de s'associer au projet. Quelques mois plus tard, les deux hommes se lancent.

"Au Salon de l'entrepreneuriat de Lyon, nous avons participé à deux concours : l'un organisé par la CCI, l'autre par EMLYON."

En arrivant parmi les quatre premiers au concours de la CCI, ils accèdent à une formation de cinq jours pour apprendre à entreprendre. Car ni l'un ni l'autre n'ont à l'origine de connaissances approfondies dans ce domaine. Pourtant, un an plus tard, rien ne le laisse paraître.

Au fil des mois, ils affinent leur projet. Leur auberge de jeunesse sera innovante, responsable et participative. Des toilettes sèches seront installées, le pain bio sera livré par la Miecyclette, le chauffage sera solaire thermique, l'eau de pluie, récupérée. L'autre axe développé sera le participatif. Par exemple, une Givebox sera installée dans les locaux. Le principe ? S'échanger des objets, des livres. Certains les déposent, d'autres les récupèrent.

Un déficit d'hébergements low-cost

Maintenant le concept finalisé, il ne leur manque plus que le local.

"Notre quartier de prédilection est celui de la Guillotière, indique Romain Beugnot. Cet endroit est riche en associations, et nous avons déjà noué des partenariats avec des commerces du quartier."

Pour l'achat du local, ils sont soutenus par le Grand Lyon, et passent par des investisseurs privés. "Nous leur louerons avec un crédit bail. Ce qui signifie qu'au bout de dix ans, le local nous appartiendra."

Outre un salon et une cuisine, plusieurs dortoirs, allant de douze à quatre places, seront installés, afin de contenter une clientèle éclectique :

"Nous disposerons également de chambres doubles, avec salle de bain privative. Si la majorité des backpackers ont entre 18-30 ans, un nouveau type de voyageurs émerge : les post-68. Ces derniers disposent d'un pouvoir d'achat plus élevé et tiennent à leur confort."

Mais les prix resteront dans tous les cas abordables, car c'est en cela que réside leur business model : se démarquer de l'offre lyonnaise. À Lyon, l'offre d'hébergement low-cost est peu développée. Il existe "une seule auberge de jeunesse affiliée au réseau national, et trois hostel", détaille Romain Beugnot. De plus, selon des chiffres de la CCI et de la métropole de Lyon, il existe un déficit de 700 places par jour sur le segment backpackers.

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Commentaire 1
à écrit le 29/01/2016 à 4:47
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Belle et courageuse aventure qui dessine un monde nouveau avec des moyens écolo, de bon sens favorisant le lien et le partage : on adhère et on se joint à cet enthousiasmant projet qui peut générer bien d'autres idées et concepts originaux dans le mê...

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