Vous venez de prendre la tête de l'économie après un parcours politique déjà bien fourni. A quel moment à démarré votre engagement en politique ?
J'ai d'abord été assistant parlementaire de Michel Barnier au Sénat, avant d'être celui de son successeur Jean-Pierre Vial en 1998, que j'ai suivi ensuite comme chef de cabinet quand il est devenu président du Conseil général de la Savoie.
En 2008, je suis devenu le maire de La Motte-Servolex (73), qui compte 12 300 habitants. J'ai été réélu depuis. Lors de la dernière élection municipale, nous étions la seule liste en présence. En 2014, je suis devenu vice-président de Grand Chambéry, en charge de l'agriculture périurbaine, des cours d'eau, du développement durable et des espaces naturels.
Conseiller départemental, je préside aussi la commission des finances. Je suis aussi premier vice-président de Chambéry Grand Lac Économie, l'agence mutualisée de soutien à l'économie des agglomérations de Grand Chambéry et de Grand Lac (l'agglomération d'Aix-les-Bains, ndlr).
Qu'est-ce qui vous inspire au quotidien?
Me rendre utile. Je me lève chaque matin en sachant que chaque journée sera différente de la précédente. Je suis un facilitateur, qui aime passer d'un dossier à l'autre, pour permettre aux citoyens d'avoir un début de réponse, ou une mise en contact avec les bonnes personnes qui leur permettront d'avancer.
Qu'est-ce qui vous a donné l'envie d'entrer en politique?
Le déclic a été l'élection présidentielle de 1981. J'étais allé écouter les candidats de passage dans la région. J'ai eu le coup de coeur pour Jacques Chirac. Cela a été pour moi un éveil à la vie publique et politique. Jacques Chirac m'a marqué par son charisme, sa volonté et son énergie. Je me suis retrouvé dans le gaullisme social. Quand je l'ai recroisé plus tard, j'ai vu à quel point il était facile d'établir un contact direct avec l'homme qu'il était.
Quelles sont les personnes qui vous inspirent?
Il y a les politiques qui m'ont marqué, comme Michel Barnier et Jean-Pierre Vial, Philippe Seguin pour l'intellect, Jean Therme, personnalité emblématique de la recherche et du développement économique à Grenoble.
Il y a aussi des personnes à l'autre bout du monde que j'ai pu rencontrer au Sénégal et en Haïti : des religieux qui agissent pour les plus pauvres, l'un en irriguant 40 hectares au milieu de nulle part, l'autre en créant des lieux de formation et des commerces pour accueillir et former les plus démunis. Ce sont des personnes avares de mots, mais riches d'actions.
Quelle est votre vision de ce que devrait être l'économie de l'agglomération Grand Chambéry ?
Nous devons préserver l'équilibre de notre territoire, à la fois attractif économiquement et doté d'un cadre de vie qui renforce cette attractivité. Nous avons un avantage face aux métropoles, c'est l'agilité. Nous avons les arguments d'une métropole sans en subir les inconvénients que sont, par exemple, les incivilités et la pollution.
Nous devons encore avancer en matière de transports, car notre attractivité repose en partie sur nos atouts naturels, Nous ne pouvons donc pas nous permettre d'être caractérisés par des pics de pollution à répétition.
Dans quel autre domaine auriez-vous aimé exercer ?
Je me serais bien vu restaurateur. Je m'évade en cuisinant. J'aime préparer des recettes sucrées. J'apprécie particulièrement confectionner des Saint-Genix et des Panettones. J'aime aller sur des recherches de goûts particuliers en alliant originalité et mélanges, ce qui m'a amené à mettre au point une recette de tiramisu au citron et au basilic.
Quelles lectures conseilleriez-vous aux acteurs de l'économie de votre territoire ?
Je peux suggérer l'ouvrage de Marc Halévy, Prospective 2015-2025, L'après-modernité, aux éditions Dangles. Il explique que de profondes transformations se déroulent tous les 500 ans, et que les années que nous vivons sont celles de la prochaine grande transformation. Les enjeux de l'alimentation et de la densification de la population seront fondamentaux.
Je recommande aussi le livre de Jean-Jacques Duchêne, Savoie Technolac - des racines et des fruits, aux éditions Palme. Ancien directeur général de Technolac, il raconte les rencontres, les réussites et le travail mené pour édifier le technopôle.
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