Quel est votre parcours en quelques mots ?

Je suis marié, j'ai deux enfants de 29 et 25 ans, un garçon et une fille. Professionnellement, je suis vétérinaire, diplômé en 1986 de l'école vétérinaire de Lyon. J'ai créé ma clientèle ici en 1990 lorsque je me suis installé. Je suis également maire de Lempdes (63) depuis 2014.

Qu'est-ce qui vous inspire dans votre quotidien d'homme politique ?

Je trouve que c'est passionnant, un mandat comme celui d'élu municipal, car c'est à peu près le seul mandat où vous voyez les effets de la décision que vous prenez rapidement. C'est un engagement très proche des gens, qui permet de faire des rencontres que je n'aurais pas faites autrement, de découvrir également des personnes, des histoires aux antipodes de ce que je connaissais.

Qu'est-ce qui vous a donné envie d'entrer en politique ?

Politiquement, je me suis engagé relativement tard. Je n'avais jamais milité dans un parti politique et pour tout vous dire, je ne songeais pas à devenir maire en me rasant le matin. Un certain nombre de circonstances font que ça s'est trouvé comme ça.

Je me suis engagé parce qu'en 2009 et 2010, ce qui se passait dans la commune de Lempdes me déplaisait. Je trouvais que le maire de l'époque mettait ses ambitions personnelles au-dessus de l'intérêt général et je constatais surtout un manque de dialogue avec la population. Mes clients, lors de mes consultations en cabinet, s'en plaignaient.

J'ai assisté à une réunion publique organisée par le groupe d'opposition de l'époque et rapidement, nous avons eu des relations cordiales et amicales. Le côté sans étiquette politique et rassemblant des citoyens d'horizons et de sensibilités politiques différents me plaisait énormément. En 2013, j'en suis devenu le président. J'ai réfléchi quelques semaines avant d'accepter, parce que je savais que ça signifiait d'être tête de liste en 2014.

Comment vous êtes-vous organisé justement depuis pour concilier votre engagement politique avec votre vie professionnelle ?

Mon engagement est relativement tardif, mais je me suis toujours intéressé à la politique, depuis longtemps. Simplement, je n'avais pas passé le pas du militantisme. Je reconnais que j'avais un peu d'inquiétude par rapport à ma clientèle aussi. Et il se trouve que nous avons gagné les élections en 2014.

Je me suis donc organisé professionnellement : je suis passé à mi-temps à la clinique et j'ai un associé, heureusement fort compréhensif. Le fait est que 10 ans après, cela n'a pas impacté ma clientèle, les Lempdais savent faire la part des choses par rapport à cela, je n'ai perdu aucun client.

Comment avez-vous vécu la constitution de Clermont Auvergne ?

J'ai vécu la création de la communauté urbaine de la métropole, puisque la loi le permettant n'est sortie qu'en 2014 (loi Maptam, ndlr), après les élections. Cela ouvrait la possibilité que Clermont devienne une communauté urbaine, avec beaucoup de transferts de compétences et qu'elle tienne ensuite le rang de métropole, au titre de l'ancienne capitale régionale. Cela a été une aventure. Nous partions d'une page blanche et le travail avec les 20 autres maires a été passionnant.

Durant le premier mandat, j'ai été amené à siéger dans notamment le conseil d'administration de la SEAu (Société d'Equipement de l'Auvergne) qui s'occupe de la commercialisation des zones d'activité économique de la métropole.

Quelle est votre vision de ce que doit être l'économie d'une métropole ?

En tant que maire, avec l'équipe d'élus sur ma commune, nous avons recréé le dialogue avec les porteurs de projets, les chefs d'entreprises, que nous considérions plus comme des partenaires, que comme de grand méchant loups. Au sens gagnant-gagnant du terme. Car les chefs d'entreprises sont aussi des citoyens comme les autres.

J'ai toujours aimé que les gens me racontent leur projet, qu'il soit économique ou autre, en allant du petit commerçant de Lempdes à un dirigeant d'un grand groupe comme Philippe Audebert, d'Auvergnat Cola, qui s'est installé chez nous. Car l'aventure humaine est fascinante.

C'est donc tout naturellement que lorsqu'Olivier Bianchi, le maire de Clermont, m'a demandé quels étaient les domaines qui m'intéressaient pour le nouveau mandat, j'ai répondu spontanément le développement économique de la métropole.

Quelles sont vos priorités pour ce mandat ?

Jusqu'en 2016-2017, la métropole s'occupait surtout des zones d'activité, de l'aménagement des routes et des infrastructures. Depuis quatre ans, il s'est aussi formé un service développement économique. Cette évolution était attendue et très demandée par le monde économique de la région.

Je souhaite instaurer un véritable partenariat avec les entreprises car l'économie demeure un enjeu important pour notre territoire. Cela représente près d'un tiers des ressources financières de la métropole, et fait partie de l'attractivité de notre bassin, en relation avec la culture et l'enseignement. Nos incubateurs d'entreprises font eux aussi progresser l'attractivité. A ce titre, les labels French tech et French Impact de l'ESS sont de véritables atouts.

Quelle lecture vous conseilleriez pour cet été ?

Je lis plutôt des magazines d'actualité que des livres... Le dernier roman que j'ai conseillé à mes enfants serait plutôt une relecture de Vipère au poing, de l'auteur Hervé Bazin.