Elections européennes : quelles sont les chances des candidats d'Auvergne-Rhône-Alpes ?

A quelques semaines du scrutin, l'ensemble des listes pour les élections européennes sont enfin connues. Parmi les candidats, plusieurs sont originaires d'Auvergne-Rhône-Alpes. Mais certains ont plus de chances que d'autres de siéger au Parlement européen.

Le 26 mai, les électeurs français seront appelés aux urnes pour élire, pour 5 ans, leurs représentants au Parlement européen, organe législatif de l'Union européenne. Sur les 705 sièges de députés, 79 reviennent à la France.

Si le Royaume-Uni participe aux élections européennes, seuls 74 eurodéputés siégeraient immédiatement, les 5 autres entreraient en fonction progressivement. Autre hypothèse : "conserver ces sièges vacants pour permettre un élargissement de l'Europe à d'autres pays", explique Renaud Payre, politologue et directeur de Sciences Po Lyon.

Contrairement aux précédentes élections, les circonscriptions ont été supprimées au profit d'un scrutin de liste à un seul tour. Autrement dit, les partis politiques présentent une liste unique de 79 candidats pour tout le territoire national.

Dans ce contexte, seules les listes obtenant au moins 5% des voix se verront attribuer un nombre de députés proportionnel à leur score.

"Les européennes sont parfois considérées comme des élections de second ordre. Or, à la relecture des différentes élections, on observe qu'elles ont souvent fait émerger des thèmes, ou des partis, qui se sont ensuite installés dans le paysage national. D'autant que les différents mouvements sont en recomposition : ce sont les premières "vraies" élections pour le parti présidentiel, l'occasion pour Les républicains d'évaluer leur forces et de voir qui des partis de gauche pourra émerger", poursuit-il.

Ceux en bonne position

Dans ce contexte, parmi les candidats déclarés par les partis, une quarantaine est originaire d'Auvergne-Rhône-Alpes. La République en Marche, associée au Modem pour ces élections, sera au coude-à-coude avec le Rassemblement national. Selon le baromètre BVA pour La Tribune, Europe 1 et Orange en date du 2 mai, LREM obtiendrait 22% et le RN 21% des voix, soit une vingtaine de sièges chacun. Cependant, depuis le week-end dernier, plusieurs sondages notent une progression du parti de Marine Le Pen, qui passerait en tête des intentions de votes.

Pour la liste de la majorité et du centre, Véronique Trillet-Lenoir, chef de service d'oncologie médicale du Centre Hospitalier Lyon Sud et présidente du comité de direction du Cancéropole Lyon Auvergne Rhône Alpes, placée en 17e position, a pour l'instant des chances d'être élue. En revanche, cela apparaît plus compliqué pour les trois autres candidats régionaux placés entre la 25e et 27e position à savoir Catherine Amalric, Guy Lavocat et Charline Mathiaut. Pour le parti de Marine Le Pen, la première candidate issue de la région, Marie Dauchy, conseillère régionale, se place à la 24e place. Son accession au parlement européen n'est donc pas impossible même si elle pourrait être à la limite des places éligibles.

Sur la troisième marche du podium, avec un score estimé à 13 et 14% des voix, Les Républicains obtiendraient une douzaine de sièges. Brice Hortefeux, 5e, vice-président de la Région et député sortant serait réélu, au contraire de Philippe Meunier, vice-président d'Auvergne-Rhône-Alpes placé en 21e place sur la liste.

Des possibilités à gauche

Bien que leurs scores soient annoncés proches, entre 8 et 9% (environ 8 sièges) chacun selon les baromètres, les candidats de la région chez La France Insoumise et Les Verts n'ont pas les mêmes chances d'être élus.

Michèle Rivasi, députée européenne écologiste sortante, 2e de sa liste, gardera normalement son siège. Pour Gwendoline Delbos-Corfield (Isère), 12e, il faudrait que le parti écologiste dépasse largement ces estimations pour accéder au Parlement européen, tout comme pour Benoît Schneckenburger, placé en 12e position sur la liste insoumise.

Deuxième sur la liste du Parti Socialiste - Place Publique - Nouvelle Donne, Sylvie Guillaume, députée sortante de la circonscription Sud-Est, devrait conserver son siège si son parti atteint les 5% des voix.

En effet, les sondages oscillent pour l'instant entre 4,5 et 5,5% d'intentions de vote pour cette coalition de gauche.

Des candidats inéligibles

Enfin, bien qu'en 2e et 3e position de la liste de l'UDI, Nora Berra et Louis Giscard-d'Estaing, ne sont pour l'instant pas éligibles, leur parti ne recueillant que 2 à 3% des intentions de vote. C'est aussi le cas de Mireille d'Ornano, l'élue grenobloise et eurodéputée sortante, qui se place 2e position de la liste Les Patriotes de Florian Philippot. Mais celle-ci plafonne pour l'instant aux alentours des 2%.

Gerbert Rambaud (11e - Debout la France), Zerrin Bataray et Corinne Acheniaux (10e et 12e - Génération.s), Sarah Chaussy (20e - Parti communiste français), la maire de Vénissieux, Michèle Picard (24e - PCF), Chantal Gomez (11e chez Lutte Ouvrière) sont dans la même situation.

Néanmoins, il reste une constante à prendre en compte, toujours difficile à évaluer : le taux d'abstention, "toujours record pour ce type d'élection", souffle le politologue. C'est elle qui fera pencher la balance. Pour le moment, la participation aux élections européennes est estimée entre 48 et 54% selon le dernier sondage BVA-Orange pour Europe 1 et La Tribune.

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