Gérard Collomb, le combat de trop ?

Son retour à Lyon après sa spectaculaire démission du ministère de l’Intérieur, et son vœu de conquérir un quatrième mandat de maire ou, pour la première fois au suffrage universel, la présidence de la Métropole face à son ex-dauphin David Kimelfeld, soulèvent une levée de boucliers au sein du cénacle décisionnel. Patrons, dirigeants, élus, universitaires, institutionnels, confient un Gérard Collomb usé, un crédit lézardé et une ambition périmée. “Il s’abîme, abîme la fonction, et commence d’abîmer la ville”, synthétise l’un d’eux. Inquiets des répercussions déjà palpables et à venir, ils redoutent pour lui-même et l’avenir de l’agglomération le “combat de trop”, et exhortent le septuagénaire de se retirer d’une scène qu’en seize années il a métamorphosée “avec talent et bonheur”. Doit-il, veut-il et peut-il l’entendre ? Enquête.
(Crédits : Gonzalo Fuentes)

"Inadmissible". "Incompréhensible". "Irrationnel". "Inqualifiable". Voilà pour les qualificatifs sur sa démission du ministère de l'Intérieur, le 3 octobre 2018. "Anachronique". "Consternante". "Pathétique". "Dangereuse". Voilà pour ceux déterminant l'hypothèse de reconquête, au suffrage universel en 2020, de la Ville de Lyon et plus sûrement de la Métropole, où se concentre désormais l'essentiel des compétences.

Le verdict est cinglant. Les jurés ? Une quarantaine de proches collaborateurs et des représentants les plus emblématiques du monde décisionnel - économique, patronal, institutionnel, préfectoral, politique -, qui eux-mêmes démultiplient l'opinion perçue au sein de leurs réseaux. Des dirigeants d'entreprise, universitaires, élus, encore incapables de se découvrir.

Peur des représailles, peur des conséquences s'il sort vainqueur dans un an ; mais aussi sincère embarras au regard de son remarquable bilan depuis sa première élection en 2001, et des liens professionnels et souvent complices noués avec lui. Au sein de ce cénacle, le retour de Gérard Collomb à Lyon plonge dans la stupeur. La colère. Et l'inquiétude.

Trois émotions éprouvées au regard du psychodrame à l'issue duquel il a "abandonné" sa responsabilité de numéro 2 du gouvernement.

L'un des plus fidèles du Président de la République et réputé pour sa stature d'Etat, résume le sentiment général :

"Jamais, dans la Ve République, on avait assisté à un manquement de ce type".

Une "déloyauté", une "trahison" dont les premières manifestations remontent à l'affaire Benalla ; qui seraient, selon plusieurs ex-bras droits, symptomatiques d'une facette méconnue de sa personnalité ; auxquelles les injonctions et manœuvres de son épouse Caroline ont contribué de manière capitale.

Et qui sont exacerbées au moment où au sein de l'agglomération lyonnaise "on" redoute que le "retour de Gérard" et la joute qu'il livre à son ex-dauphin David Kimelfeld, actuel président de la Métropole et candidat déclaré, ne "prennent en otage" la dynamique socio-économique du territoire.

Lire la suite de cette enquête : Gérard Collomb : le combat de trop ? (version intégrale) et notre dossier complet :

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