Gérard Collomb confirme ses ambitions pour Lyon en 2020

Le ministre de l'Intérieur, Gérard Collomb, déclare dans un entretien publié ce mardi, sa candidature aux élections de 2020 à Lyon, sans toutefois se positionner clairement sur les élections municipales ou métropolitaines. Une annonce sans surprise pour les élus locaux.
(Crédits : Regis Duvignau)

Dans une longue interview à L'Express, l'ancien socialiste, soutien de la première heure d'Emmanuel Macron, évoque un départ du gouvernement après les élections européennes de mai 2019.

"Si d'ici là on ne m'a pas diagnostiqué de maladie grave, je serai candidat à Lyon", déclare-t-il, ajoutant qu'il briguerait simultanément la tête de la métropole de Lyon.

"Je pense qu'à Lyon j'apporte une plus-value forte", dit encore Gérard Collomb, âgé de 71 ans.

Malgré sa nomination au gouvernement d'Edouard Philippe l'an dernier, l'édile n'a jamais vraiment renoncé à sa ville, disposant toujours de son siège à la Métropole et la ville de Lyon.

Même s'il se fait rare dans les assemblées, il revient presque chaque fin de semaine dans son fief. Par ailleurs, il reçoit régulièrement, au ministère de l'Intérieur, élus et personnalités lyonnaises.

"Nous connaissons tous l'affection de Gérard Collomb pour sa ville et la métropole lyonnaise. C'est une bonne nouvelle qu'il souhaite y consacrer du temps. Le président réorganisera l'équipe gouvernementale lorsqu'il le jugera nécessaire", a-t-on réagi à l'Elysée

Une annonce sans surprise

A Lyon, l'annonce - même si elle a pris de court David Kimelfeld, l'actuel président de la Métropole de Lyon, qui a succédé à Gérard Collomb - n'a rien de surprenant.

"Cette annonce est sans surprise. Elle est utile pour se concerter, car son retour ne se ferait pas avant un an avec une échéance électorale dans 18 mois. D'autant que la loi ne permet pas de se présenter aux deux postes...", avance David Kimelfeld

Même remarque du côté de Georges Képénékian, le maire de Lyon, qui avait aussi succédé à Gérard Collomb.

Confiant, David Kimelfeld préfère se concentrer sur ses fonctions et ses missions à la Métropole.

"Mon travail n'est pas de commenter mais de travailler sur notre plan de mandat, avec de nombreuses compétences qui se sont ajoutés au fil du temps. Faire de la politique autrement ne veut pas dire changer d'idée en permanence. J'irai jusqu'au bout de ma mission mais si cela devait arriver, je céderai mon siège à Gérard Collomb comme je m'y étais engagé ", insiste-t-il.

Et de poursuivre :

"Mon vrai ennemi ce n'est pas Gérard Collomb mais la droite incarnée par Laurent Wauqiez et Philippe Cochet qui s'opposent systématiquement ou s'abstient devant toutes nos propositions".

Une droite qui n'est pas tendre avec le Ministre de l'intérieur.

"La France mérite un ministre de l'Intérieur à temps plein et non pas un homme qui ne pense qu'à lui-même et qui exerce sa fonction à temps partiel", a réagi le vice-président des Républicains Guillaume Peltier sur RTL.

Pour Philippe Cochet, président du groupe les Républicains à la Métropole et maire de Caluire-et-Cuire, l'annonce symbolise "l'effondrement du système politique de Gérard Collomb à Lyon, que l'intéressé a toujours présenté comme précurseur du macronisme. Il y a le feu... Le ministre de l'Intérieur n'a pas d'autre choix que de rentrer ventre à terre pour essayer de sauver les meubles et assurer sa retraite lyonnaise" explique l'élu à nos confrères de Lyon Capitale.

Et Denis Broliquier, maire indépendant du 2ème arrondissement de Lyon - il a quitté l'UDI au début de l'année 2018 - de s'interroger : "Si Collomb a très envie de Lyon, Lyon a-t-elle encore envie de Collomb ? Même s'il a fait de bonnes choses, après 15 ans de pouvoir sans partage, beaucoup de Lyonnais étaient soulagés de tourner la page de sa gouvernance. Lyon mérite mieux que ce retour vers le passé !"

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Commentaires 2
à écrit le 19/09/2018 à 6:46
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Difficile pour un potentat de travailler pour un autre potentat. Vive la démocratie à la française!

à écrit le 19/09/2018 à 5:18
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La gerontocratie au pouvoir. Avec les affectueux souvenirs de l'elysee. Les francais voulaient du changement avec leur micron. Ils sont servis.

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