Etienne Blanc : "Laurent Wauquiez ne mérite pas qu'on lui fasse un procès personnel"

Par Denis Lafay  |   |  3264  mots
(Crédits : Laurent Cerino/ADE)
Le premier vice-président de la Région Auvergne-Rhône-Alpes Etienne Blanc défend le bilan et la cause de celui auquel, dans et autour de la collectivité, beaucoup auraient souhaité qu'il succède.

Acteurs de l'économie-La Tribune. Dix-huit mois après votre prise de fonction, quels faits saillants dressez-vous du bilan de l'exécutif ?

Étienne Blanc. D'une manière générale le fait que nous ayons mis en œuvre ce que nous avions promis. Et en premier lieu le plan de réduction des coûts de fonctionnement. L'objectif de 300 millions d'euros sur six ans prévoyait une économie de 75 millions en années 1 et 2 ; pour le seul exercice 2016, nous serons au-delà des 100 millions, et la barre des 75 autres millions sera atteinte cette année.

Ce chantier était un préalable indispensable. Indispensable pour redonner un sens à cette collectivité qui depuis 2004 s'était perdue dans une politique de dépenses et une ventilation des subventions incontrôlées - embauches et commandes d'études tous azimuts, confort des élus, etc. - ; indispensable pour ressusciter d'importantes marges de manœuvre d'investissements ; indispensable pour conférer à la Région Auvergne-Rhône-Alpes la responsabilité que nous lui destinons : devenir l'interlocuteur incontournable de l'ensemble des acteurs du territoire dans ses domaines de compétences. Une ambition d'autant plus utile dans le contexte d'extrême paupérisation des moyens de l'État et des Départements - ces derniers dévorés par les dépenses sociales.

Concrètement, quelles mesures avez-vous prises ?

Nous avons diminué les indemnités des élus, avons ramené respectivement à 5 et 25 le nombre de directeurs généraux adjoints (DGA) et de directeurs - ils étaient auparavant 12 et 60 -, avons réduit d'un tiers le parc automobile, avons fermé l'antenne de Shanghai, avons divisé par deux la surface de nos bureaux à Bruxelles, avons retravaillé nos liens avec les organismes satellites, avons supprimé des doublons - comme les Contrats de développement durable Rhône-Alpes, redondants avec les compétences des communes et des intercommunalités... Voilà quelques exemples significatifs.

Comme l'a souligné l'agence de notation financière Standard & Poor's, Auvergne-Rhône-Alpes est la seule des régions de France à avoir accompli avec autant d'ampleur un tel plan de réduction des coûts de fonctionnement. Et dès lors, elle peut prétendre à (re)devenir une collectivité d'investissements.

Dans quelles proportions ?

Avec la loi NOTRe - Nouvelle organisation territoriale de la République, NDLR - lui attribuant des compétences inédites dans le domaine des transports et de l'économie, le budget de la Région est passé de 3,5 milliards d'euros en 2015 à près de quatre milliards avec la prise en charge des transferts de l'économie et des transports (65 millions et 550 millions d'euros).

Ce budget est lesté d'environ 600 millions d'euros supplémentaires une fois la gestion des fonds européens affectée. Sur la période 2010-2015, la capacité d'investissements avait décru de 16 % (de 850 à 716 millions d'euros) ; sur le seul exercice 2016, nous l'avons restaurée à 800 millions d'euros (soit un bondissement de 12 %), et en 2017 nous lorgnons la barre des 900 millions.

Ce « succès » financier est accompli en interne au prix d'un profond malaise. Le même corps social qui souscrivait à la nécessité de ces réductions est ébranlé par la stratégie de mise en œuvre. Ne vous êtes-vous pas trompé de méthodes ?

Plus qu'un "profond malaise", j'entends des inquiétudes et une certaine impatience à voir se stabiliser la nouvelle organisation. Mais faut-il rappeler le caractère inédit et particulièrement difficile des défis que nous devons relever : la fusion de deux institutions, la chute des dotations de l'État (qui tutoiera le milliard d'euros à l'issue de la mandature), l'intégration de nouvelles compétences, le tout dans des délais déraisonnables fixés par la loi ?

Toutes les Régions de France sont confrontées à ces mutations. Auvergne-Rhône-Alpes est de celles où cela se passe le mieux. Il n'est pas anormal que cela suscite des questionnements. Surtout dans un pays culturellement rétif aux changements.

En avril, plusieurs agents de la Région étaient en grève. Ils protestaient notamment contre la gestion de la fusion des régions par Laurent Wauquiez. (Crédits : Laurent Cerino / ADE)

Ce que confient les partenaires sociaux, les agents interrogés, les interlocuteurs - politiques, institutionnels, économiques, sociaux - extérieurs, et même des membres de l'exécutif dépasse le seul stade du « questionnement ». À l'aune des quatorze mois nécessaires pour recruter un directeur des ressources humaines censé orchestrer le nouveau fonctionnement, l'instabilité et l'illisibilité organisationnelles sont en premier lieu stigmatisées...

Nous avons pris les commandes de la collectivité en janvier 2016. Sept mois plus tard, la totalité des DGA étaient en fonction. Puis successivement ont dû être recrutés les directeurs, les directeurs adjoints et les directeurs de service. Tout cela dans le strict respect des obligations réglementaires d'embauches, draconiennes au sein des collectivités. Et j'affirme qu'Auvergne-Rhône-Alpes est la seule des régions de France à avoir conclu ce chantier organisationnel.

Vient désormais l'heure des « calages » au sein des services, qui effectivement peuvent perturber - mais la nature humaine ne préfère-t-elle pas les certitudes aux doutes ? Jamais je n'ai négligé le mal-être des salariés, et j'ai donné instruction d'être extrêmement attentif aux cas de fragilité individuels. Et nous suivons scrupuleusement ces enjeux sociaux au sein du CHSCT.

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Mais pouvez-vous nous communiquer le nombre cumulé de jours d'arrêts maladies ? Le nombre de salariés concernés ?

Ce n'est pas possible en l'état des connaissances.

Et le nombre d'emplois disparus ou non reconduits, le nombre de postes redéfinis, le nombre de salariés en mutation, en attente de réaffectation, en disponibilité ou démissionnaires, tous impactés par la réorganisation et le plan de réduction, les cernez-vous ? Il ne s'agit là que d'une classique photographie des emplois intégrée à la gestion des ressources humaines...

Il est trop tôt pour se prononcer. L'actuelle mise en place des responsables de services va s'accompagner d'une redéfinition ultime de certains postes et donc d'une réaffectation d'une partie du personnel. Lorsqu'ils seront arrêtés, ces chiffres seront d'abord communiqués au comité technique puis publiés dans les documents officiels - bilan social notamment.

Trouvez-vous que les membres de votre exécutif sont tous bien « heureux » ?

Si j'en juge d'une part la manière dont ils présentent et défendent leurs projets, d'autre part leur satisfaction de contribuer à une stratégie pleinement cohérente avec les engagements de campagne, j'en suis certain. Mais peut-être ne me disent-ils pas tout ?

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C'est un fait, si je me réfère aux confidences de certains d'entre eux... Et vous-même, êtes-vous satisfait de vos conditions décisionnelles ? Votre réputation en interne comme à l'extérieur de l'établissement est résolument positive. « A l'écoute », « ouvert au dialogue », « respectueux de ses interlocuteurs », « non sectaire », « totalement impliqué dans sa fonction » : elle est aux antipodes des particularismes dont ces mêmes témoins caractérisent Laurent Wauquiez... Est-ce tenable ?

La répartition de nos compétences est claire, et assure une parfaite compatibilité. A lui d'arbitrer, de trancher, de faire des choix parfois difficiles ; à moi de les mettre en œuvre. Et nos convictions sur l'ambition de la Région - être LE partenaire de tous les acteurs du territoire, et participer à porter la modernisation et l'avenir du pays - et les moyens de l'exaucer - réduire les coûts de fonctionnement pour dégager des opportunités d'investissements - se superposent fidèlement.

La personnalité de Laurent Wauquiez - son management, ses orientations idéologiques, ses combats politiques nationaux - cristallise pour partie la contestation en interne et au dehors. Comment gérez-vous ce facteur subjectif de protestation ?

Le malaise que peut éprouver une partie du personnel et auquel je suis très attentif est lié à l'ampleur du chantier que nous menons - assainissement des finances -, exacerbée par le contexte législatif et réglementaire - fusion des régions Auvergne et Rhône-Alpes, loi NOTRe. Je me refuse à considérer qu'il résulte de la personnalité du président.

Ce dernier est un bourreau de travail, doté d'une agilité et d'une vista intellectuelles hors du commun grâce auxquelles il produit des analyses, dessine une stratégie, procède à des arbitrages et prend des décisions toujours judicieuses. Alors oui il est pressé et il est appelé, un jour, à exercer de très hautes responsabilités nationales. Mais en quoi cela devrait-il discréditer son formidable engagement à la Région ?

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Les doutes sur son implication locale et sur son « goût » pour la Région sont pourtant aigus...

Nous appliquons à la lettre la feuille de route, constitutive de notre tandem, que nous nous étions fixée en amont de l'élection. A ce titre, mon rôle est d'apporter l'écoute, la disponibilité, la proximité nécessaires, mais aussi de piloter la gestion du personnel, des finances, des économies budgétaires - sans oublier les enjeux, à mes yeux essentiels, du bassin lémanique. Laurent Wauquiez ne mérite pas un quelconque procès personnel. Son attention et son empathie pour les sujets humains et sociaux, y compris personnels, sont réelles.

Il avait clairement annoncé faire de la Région AURA un « laboratoire » de ses convictions promises à être dupliquées dans l'Hexagone. N'est-ce pas davantage à une instrumentalisation, c'est-à-dire à servir prioritairement un intérêt politique « personnel », que s'apparente cette confusion des prismes local et national ?

Les combats politiques que mène Laurent Wauquiez sur la scène nationale sont parfaitement compatibles avec sa responsabilité de président de Région. Par sa population et son PIB, Auvergne-Rhône-Alpes constitue un territoire digne d'un pays d'Europe. Que son président veuille faire la démonstration que ses succès locaux peuvent servir la réflexion et l'action nationales ne me gêne nullement. Bien au contraire. Déployée au niveau de la France, l'envergure des réductions que nous menons à bien dans la région assurerait à la nation d'être à l'équilibre budgétaire d'ici à cinq ans ; n'est-ce pas un enseignement fructueux ?

"Notre Région est la seule de France à avoir accompli avec autant d'ampleur un tel plan de réduction des coûts de fonctionnement", estime le premier vice-président de la Région. (Crédits : Laurent Cerino / ADE)

Sauf qu'il n'est pas possible de comparer des ensembles aux périmètres si dissonants. La Région ne rémunère pas les enseignants et les policiers, ne finance pas l'armée et la justice, ne gère pas l'impôt...

Bien sûr. Mais le signal que nous diffusons est que « c'est possible ». Oui, il est possible de ne pas se résigner, de ne pas abdiquer, il est possible de renverser des logiques qui ont prévalu pendant si longtemps qu'elles semblaient s'être enracinées définitivement dans l'esprit commun. Et cela vaut dans tous les domaines, y compris celui de la formation professionnelle dont nous voulons bouleverser les réflexes qui dominent depuis des décennies. N'est-il pas vertueux de démontrer que rien n'est inéluctable ?

Dans ce domaine de la formation professionnelle, l'incompréhension et même la colère sont palpables. Pour n'évoquer que les seuls cas du Greta et du Cnam - révélés sur acteursdeleconomie.com le 12 avril -, certaines orientations sont douloureuses, et même jugées iniques et dogmatiques. Fixer comme règle d'arbitrage intangible la barre des 50 % de taux de réinsertion professionnelle, c'est nier la réalité des parcours sociaux et humains...

Je suis en parfaite symbiose avec la politique de Laurent Wauquiez : qu'y a-t-il de plus noble que de privilégier les formations qui permettent - notamment aux jeunes - d'acquérir de l'autonomie et des compétences employables, donc un travail, donc de se réaliser et de construire leur vie utilement ? C'est ainsi que nous pourrons contribuer à changer la société française.

Une subvention de trois millions d'euros accordée à la Fédération régionale des chasseurs simultanément à une réduction de 30 % du budget alloué à l'environnement et à la disparition de 17 emplois à la Frapna : pour ne faire référence qu'à cette mise en perspective, comment peut-on ne pas soupçonner de partiaux, d'idéologiques, d'intéressés certains arbitrages de Laurent Wauquiez ? Peut-on nier que la cartographie substantielle et géographique de ces arbitrages épouse celle de son électorat ?

Les chasseurs ont, de tous temps, été raillés, méprisés. Or leur contribution à la préservation de l'environnement et des écosystèmes, mais aussi à celle d'un certain esprit de convivialité est incontestable. Les reconnaître dans cette singularité était nécessaire et justifié. Au-delà de ce seul cas, la politique de la région est de participer au rééquilibrage des forces territoriales, notamment en réaction à l'hyperconcentration des richesses, des moyens, des opportunités dans les grandes métropoles. Les leviers de recherche, d'innovation, de numérique, d'apprentissage, où les trouve-t-on : à Saint-Flour ou à Gerland ? Lutter contre la paupérisation des territoires les plus fragilisés par la désertification des services publics d'État est l'une de nos missions.

L'adéquation des fléchages régionaux et des intérêts électoraux de Laurent Wauquiez ne serait pas soulevée si le levier de vos interventions privilégiait les corps intermédiaires aux aides directes...

Lorsque nous mettons en place des contrats de bourgs pour soutenir la création ou le sauvetage de commerce de proximité dans des zones frappées par la désertification, ne faisons-nous pas œuvre essentielle, particulièrement utile au tissu socio-économique local ? Réhabiliter les fonctions supérieures rurales est l'une de nos missions, comme d'ailleurs y concourt cette « fameuse » subvention à la Fédération régionale des chasseurs. Seule cette exigence dicte nos arbitrages.

Ces interrogations sont intimement liées aux responsabilités, obscures voire opaques, qu'exerce Ange Sitbon, objets de nombreux fantasmes et critiques. « A quoi » cet ex-responsable des élections au sein de l'UMP, désormais délégué général aux missions transversales et à la relation aux élus, « sert-il » ?

Son équipe et lui constituent un rouage précieux du dispositif ; en effet, ils sont en contact permanent avec les maires et élus locaux, auprès desquels ils repèrent et collectent les besoins ou les projets qu'ils font ensuite « remonter » au sein de l'exécutif et des services. Ange Sitbon veille en amont à « lever » les inévitables verrous et en aval à l'application des engagements. Il s'agit là d'une tâche aussi compliquée qu'essentielle ; compliquée car elle peut être assimilée à une immixtion du politique dans les services, essentielle car elle contribue à l'efficacité de notre action.

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Mais son rôle au plus près de Laurent Wauquiez, l'indépendance dont il jouit dans l'organisation de la collectivité, la nature de ses leviers d'action - aide directe - et son domaine d'intervention aux côtés de Nicolas Sarkozy dès 2007, légitiment le « clientélisme » dont ses détracteurs qualifient ses arbitrages...

Il n'y a rien de tel. Il ne regarde pas la « couleur politique » des maires dont il décide que la Région va soutenir les projets. Et son rôle est utile pour que la Région fasse régulièrement la démonstration de l'efficacité de son action. Car c'est la récurrence des faits qui assoit la crédibilité de la collectivité, la légitimité de ses engagements, l'autorité de ses décisions. Ange Sitbon est un bon soldat. Et une institution comme la Région AURA a besoin de ce type de collaborateur.

Pour Etienne Blanc, l'attention et l'empathie de Laurent Wauquiez "pour les sujets humains et sociaux, y compris personnels sont réelles." (Crédits : Laurent Cerino / ADE)

Même lorsque ses prérogatives l'« autorisent » à court-circuiter ou à déjuger les décisions des vice-présidents, comme certains de ces derniers nous l'ont confié ?

Pas une seule fois un vice-président n'est venu se plaindre auprès de moi.

Vous aviez donné l'exemple, lors de votre nomination en décembre 2015, en renonçant à votre mandat de député afin de vous consacrer à votre nouvelle responsabilité régionale - vous avez conservé votre siège d'édile de Divonne-les-Bains. Six de vos vice-présidents - Philippe Meunier, Martial Saddier, Yannick Neuder, Stéphanie Pernod-Beaudon et Emilie Bonnivard (LR), Patrick Mignola (La République en marche) -avaient candidaté pour être députés, deux responsabilités désormais incompatibles. Que vous inspirent ces ambitions ?

La moralisation de la vie publique et politique est un enjeu fondé, mais elle fait fausse route à limiter dans l'excès le cumul des mandats. Et je suis très favorable à la possibilité pour un député d'être également maire, car la proximité et le principe de réalité propres à la « responsabilité locale » conditionnent la manière dont on exerce sa « responsabilité nationale. » « Un bon élu doit être à portée d'engueulade de ses administrés », illustre fort justement le président du Sénat Gérard Larcher.

J'ai été député pendant quatorze ans, mes responsabilités à l'Assemblée nationale m'ont amené à piloter huit lois visant à la simplification du droit, et j'ai jugé qu'à 61 ans il était alors opportun de me concentrer pleinement sur les enjeux du territoire régional. Comment pourrais-je contester l'ambition de ces six jeunes candidats, dans l'âge d'accomplir leur ascension politique ? Et puis il faut accepter que la vie politique soit celle d'un perpétuel mouvement.

Cela signifie que la moitié de l'exécutif a fait le choix de possiblement quitter l'exécutif de la Région. Une manifestation de leur déception ? Mais aussi l'assurance après la victoire de trois d'entre eux (Martial Saddier, Emilie Bonnivard, Patrick Mignola) d'un remaniement source, en interne, d'une nouvelle déstabilisation et de blocages supplémentaires ?

Il n'y a ni blocage ni déstabilisation. Ils ne se sont pas présentés aux élections législatives par déception ; ils voulaient, à l'Assemblée nationale, défendre leurs convictions. Je ne crains pas une déstabilisation, les services sont là pour assurer la mise en œuvre des politiques que nous décidons. Il n'y aura pas de vacance du pouvoir, mais, le cas échéant, une transition assumée avec des élus qui ont déjà la pleine maîtrise des dossiers.

Laurent Wauquiez ferait-il, à vos yeux, un « bon » président des Républicains ?

Absolument. Et ce qu'il entreprend avec succès en Auvergne-Rhône-Alpes a vocation à servir de laboratoire national ne fait que consolider ce jugement. Pour être gouvernée, la France a besoin d'un « patron », d'une autorité incontestable que fondent la capacité d'analyser, de comprendre le monde, d'être audacieux, de rassembler, de décider ; c'est ce qu'incarne Laurent Wauquiez.

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