Acteurs de l'économie - La Tribune. Emmanuel Macron a installé le 18 mai son premier gouvernement en mariant des personnalités politiques de gauche, de droite et du centre. Comment analysez-vous cette large ouverture ?
Jean-François Debat. Ce n'est pas une coalition autour d'une plateforme commune selon le modèle allemand. Ce qui ne m'aurait pas choqué. Je suis d'accord sur le fait que la vie politique française est trop clivée. Il faut que l'on sorte du mur de Berlin. Mais il y a chez le président de la République une volonté de prendre le pouvoir dans une sorte de parti unique des modérés républicains. C'est dangereux à terme.
Il faut que les électeurs aient une alternative politique dans le champ démocratique, au delà des extrêmes. Je ne veux pas que le scénario du 7 mai se renouvelle à chaque scrutin. Il faut que demeurent une gauche et une droite.
Quel rôle allez vous jouer au sein du PS dont vous êtes trésorier national ?
Je prendrai ma part pour reconstruire le PS. C'est une force affaiblie mais pas morte. Pour commencer je vais faire campagne avec un certain nombre de mes amis qui se présentent aux législatives, ce qui n'est pas mon cas. Il y a cette première échéance. Et il faut que le PS obtienne un nombre de voix et de députés suffisants. Ensuite il faudra reconstruire le parti qui a cessé de réfléchir depuis des années. Le modèle social-démocrate d'il y a quinze ans n'est plus adapté.
Reconstruire le PS autour de quoi et avec qui ?
Nous avons cinq ans devant nous. Il ne faut pas que ce soit un retour aux années d'avant. Ce qui ne signifie pas qu'il faut rompre avec ceux qui ont assuré des responsabilités. Nous devons faire notre transition écologique pour accompagner l'économie. Avec la taxe carbone on relocalise des activités. La filière recyclage permet de créer des activités avec des produits fabriqués ailleurs. La manière dont Benoît Hamon a fait campagne sur le sujet n'était pas lisible. Nous n'avons pas non plus suffisamment travaillé sur l'accompagnement des salariés au niveau de la formation.
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