Grenoble : l'agence économique régionale sur les rails

Après sa mutation en Agence économique régionale, l'ex-AEPI est enfin en ordre de marche. Yannick Neuder, co-président aux côtés de Christophe Ferrari, trace les grandes lignes de ce qui marque une nouvelle étape pour l'Agence régionale.
(Crédits : Milky2 ; Architecte Tomasini design — Milky2, CC BY-SA 3.0, https://fr.wikipedia.org)

Acteurs de l'Economie : Ce jeudi, s'est tenue la première réunion du Comité de Développement Territorial de l'Isère (CDT), nouvel organe de gouvernance de l'antenne iséroise, en présence de représentants des collectivités mais aussi de plusieurs chefs d'entreprise du territoire réunis au sein des locaux de la Région. En quoi consistait cette rencontre ?

Yannick Neuder : Il s'agissait plutôt d'un point politique car c'était la première réunion d'installation du Comité de Développement Territorial pour l'Isère. C'est un CDT que je copréside au titre de la Région avec le président de la métropole, qui partage la compétence économique. Jean-Pierre Barbier, le président du département, en est le vice-président. Nous avons voulu, dans cette démarche, associer également les intercommunalités et les représentants des chambres consulaires et des entreprises, tels que Vicat, Ryb, STMicroelectronics, qui étaient aussi présents.

Lire aussi : Quel devenir pour la nouvelle agence d'études et de promotion de l'Isère ?

Quel était votre principal message ?

Nous n'avons pas uniquement présenté la gouvernance : nous sommes revenus sur les changements récents, et notamment sur les implications de la loi NoTRE. En conséquence, l'AEPI a été dissoute fin 2017, et l'intégralité du personnel a été repris au sein de la nouvelle antenne iséroise, installée dans les locaux de la Région basés à Grenoble, où elle partage un étage avec d'autres fonctions supports. Cette équipe se trouve d'ailleurs à mi-distance entre la Préfecture et le Département afin que toutes les équipes puissent travailler ensemble pour accompagner les entreprises dans leur développement.

Cette installation s'inscrit dans une logique plus globale : quel sera le rôle de ces CDT ?

L'objectif est de restaurer du lien et de créer un climat de confiance, en simplifiant les choses pour que les entreprises n'aient pas en face d'elles 36 interlocuteurs différents. Neuf comités de développement territoriaux seront mis en place dans les différents territoires, Grenoble est le quatrième à être installé.

Des discussions sont encore en cours pour la Haute-Savoie et la Loire. Même si on tend à uniformiser les choses, plusieurs territoires concernés n'ont pas forcément la présence d'une métropole.

A Lyon, les choses sont déjà très intégrées car il n'y a plus de département (après la fusion de la communauté urbaine et du département, nrdl). Nous voulions faire en sorte que même si les départements n'ont plus la compétence économique au sens de la loi, ils puissent tout de même rester des partenaires.

Comment se déroulent les relations avec la métropole, qui avait mis elle-même sur pied son propre service de développement économique en recrutant sept anciens employés de l'ex-AEPI ?

Un protocole de coordination a été conclu entre les différentes parties et prévoit que le CDT soit financé à parts égales entre la Région, le Département et la Métropole, qui verseront chacun 800 000 euros, pour un budget global de 2,4 millions d'euros.

Ce protocole prévoit également que le personnel recruté par la métropole travaille ensemble avec les équipes de la région, et a notamment été chargé des questions liées à l'attractivité. Il n'existe plus d'inquiétudes à ce sujet, les choses se sont calées.

Quels sont les changements concrets que cette nouvelle organisation va amener pour les entreprises ?

L'objectif est de remettre les entreprises au cœur du dispositif, avec la mise en place d'un numéro Vert qui sera diffusé sur l'ensemble de la région pour mettre en lien les entreprises avec l'Agence Auvergne Rhône-Alpes et ses différents partenaires, qui peuvent être les chambres consulaires, etc.

Lorsqu'une entreprise est éligible à des aides régionales, elle aura ainsi une réponse unique et adaptée, et ce, quelle que soit sa taille (TPE, PME...). Nous avons aussi l'objectif de faire émerger 1000 entreprises par an à haute valeur ajoutée. Sur l'Isère, nous avons même identifié une quarantaine d'entreprises qui sont des pépites à haute valeur ajoutée pour en faire des champions de demain.

Quel type d'accompagnement comptez-vous leur proposer ?

Pour atteindre cet objectif d'accompagner des entreprises régionales à haut potentiel, une convention cadre de la Région pour passer à l'étape supérieure est en cours de finalisation et devrait être présentée d'ici un mois.

Nous ne réécrivons pas tout, car il existe déjà certains dispositifs d'aide qui ont été validés dans le cadre du schéma directeur, et qui seront complémentaires avec des dispositifs liés à l'enseignement supérieur et à des cofinancements européens.

Nous serons aussi chargés de nous assurer que les entreprises soient bien mises en relation avec l'écosystème en place, comme les pôles de compétitivités notamment.

Qu'en est-il de la stratégie à l'international ?

L'accès à l'international était déjà présent et va être largement maintenu. L'agence régionale a déjà repris les antennes de l'ex-AEPI existant en Allemagne, aux Etats-Unis et en Corée et va même en développer de nouvelles au Canada, au Japon, au Mexique ou encore en Russie. Sur ces sites, il s'agit surtout de s'assurer que nous avons du personnel et des chargés de mission qui peuvent agir sur place pour le compte du CDT.

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