Quand l'Isère croit à la relance par l'investissement

C’est un budget inscrit dans la continuité qui vient d’être approuvé par le conseil départemental de l’Isère. Pour la troisième année consécutive, la collectivité locale a tenu à ne pas augmenter la fiscalité pour son budget 2018, tout en annonçant une augmentation des investissements au sein de différents postes (famille, culture) ainsi qu’une nouvelle baisse des dépenses de fonctionnement de 4,5%.

Avec un budget global de 1,5 milliard d'euros, le conseil départemental de l'Isère vient d'approuver son troisième budget de la mandature, qui s'inscrit dans la continuité des engagements annoncés lors des dernières élections de 2015.

"Comme l'an dernier, nous avons choisi de ne pas augmenter la fiscalité pour préserver le pouvoir d'achat des ménages. Malgré cela, nous avons décidé de poursuivre les investissements avec une enveloppe de 338 millions d'euros, soit le deuxième budget le plus important de la collectivité avec celui de 2016, car je crois à la relance de l'économie par l'investissement", précise le président du conseil départemental, Jean-Pierre Barbier.

Avec la taxe sur les transactions immobilières (DMTO) qui reste fixée à 3,8 % ainsi que la taxe sur le foncier bâti (15,9 %), l'Isère se place parmi les départements moins chers de France. "Cela nous permet d'assurer la promotion du département auprès des entreprises et fait qu'en 2017, les recettes ont été très dynamiques. Nous espérons qu'il en sera de même en 2018", vise le président.

Familles, culture et tourisme en hausse

Avec toujours, l'ambition de "rendre le département attractif", le Département mise encore cette année sur des projets de taille, à la fois dans le champ économique, avec le développement du très haut débit (33,5 millions d'euros), mais avec une augmentation du budget culturel, porté à 28 millions d'euros (contre 18 millions d'euros en 2016), qui doit permettre de réaliser de gros travaux au Musée Champollion, aux Archives départementales... "La précédente majorité avait régulièrement baisser le budget culture et j'ai souhaité l'augmenter car dans les moments difficiles ou l'argent public se fait rare, c'est malheureusement souvent le premier poste coupé". Le nouveau budget prévoit également de doubler les ressources accordées au secteur du tourisme (11 millions d'euros), avec la relance de projets comme le train de la Mure.

Premier poste de son budget, le budget réservé à l'action sociale grimpe également de 11% à 662 millions d'euros en 2018, avec notamment, des augmentations pour les personnes âgées (+3,1%), le handicap (+0,4%), l'enfance et la famille (+8,3%) tandis que du côté du RSA,  dont le département assume la gestion, une baisse de 3,4 % est annoncé en raison "d'une baisse du nombre de bénéficiaires".

La raison ? En dehors d'une politique de renforcement des contrôles menée au cours de l'année, qui a permis de récupérer 10 millions d'euros d'indus à travers une action conjointe de la CAF, MSA et du département, Jean-Pierre Barbier estime que c'est aussi la somme de différentes actions qui ont contribué à l'amélioration de ces chiffres. "Il y a d'abord le contexte national qui semble s'améliorer. Nous avons aussi mis en place depuis deux ans une politique d'action sociale, avec des actions comme un speed-dating entre bénéficiaires du RSA et employeurs pour le développement du THD".

L'économie bientôt transférée

Face au transfert de compétences voulu par la loi NOTRe, le département, qui finance notamment encore les pôles de compétitivité à hauteur de 10 millions d'euros cette année, se prépare à se retirer en 2019. "La loi prévoit que nous cessions tout financement aux pôles de compétitivité, au profit de la région. Ce sera une évolution majeure, qui nous permettra de réorienter ses 10 millions d'euros notamment dans le domaine de solidarités", estime M. Barbier.

Mais si le département compte se dégager des aides directes à l'économie, le président du département rappelle : "Quand nous investissons dans des routes, dans le THD,  dans les collèges,  dans le cadre de vie,  c'est aussi un soutien aux entreprises".

Des économies à réaliser

Touché, comme les autres départements, par la baisse des dotations de l'État, l'Isère a également annoncé pour 2018 une nouvelle baisse de ses dépenses de fonctionnement de 4,5% (contre 5,6% l'an dernier).

"Cela passe par des mesures très variées une meilleure utilisation du matériel, la recherche de fluidité dans les procédures.  Quand on a 4800 salariés qui utilisent des milliers de consommables, on peut faire des économies", considère M. Barbier. La gestion du parc immobilier du département va également être passée au peigne fin.

"Nous prévoyons de mettre à la vente dans l'année des biens qui ne servent pas et sur lesquels nous payons des charges importantes". Il cite également en exemple un bâtiment occupé par le service social du département, qui était en location dans le quartier de la Caserne de bonne : "En réadaptant la surface et en relogeant les services ailleurs, nous avons réalisé une économie substantielle de 280 000 € par an".

Si aucun changement est annoncé au niveau de la masse salariale, dont les dépenses continueront de grimper de 2,1% en 2018, Jean-Pierre Barbier précise que le département n'a pas hésité à internaliser certaines compétences clés lorsque cela lui semble nécessaire. "C'était par exemple le cas de la gestion des espaces naturels sensibles, qui était auparavant faite par une association, et que nous avons voulu assurer nous-mêmes, en embauchant de personnel. Cela nous a même permis de réaliser en bout de ligne une économie de 250 000€".

Un budget à boucler

Pour boucler son budget, le département a également dû avoir recours à l'emprunt (176 millions d'euros) cette année, "même si son taux d'endettement est bien inférieur a d'autres départements de taille équivalente", rappelle Jean-Pierre Barbier. "On sait que la dotation générale des finances (DGF) ne doit pas baisser cet année, mais nous attendons de voir quel sera le contrat proposé par le Président de la république".

Comme d'autres départements, l'Isère doit également assumer un reste à charge (80 millions d'euros) pour le versement du RSA. "Mais nous ne faisons pas de fixation sur cette question car nous avons l'espoir que l'économie reparte et que les gens retrouvent un emploi. L'explosion du nombre de personnes âgées et la question de dépendance est un sujet qui nous préoccupe davantage, et où le département est le seul financeur, sauf dans le cas des Ehpad, qui reçoivent également des financements de l'agence régionale de santé (ARS)".

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Commentaire 1
à écrit le 23/12/2017 à 8:07
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hey j pierre va demander comment fait le patron des pyrenees orientales pour sur tous le reseau du departement pour quelque soit la distance 1 EURO IL EST VRAI QUE NOUS NE SOMMES PAS POLLUER EN ISERE ET TRES TRES PAUVRE

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