Métropole de Lyon : les dessous de l'élection de David Kimelfeld

David Kimelfeld a été porté ce lundi à la tête de la métropole de Lyon succédant à Gérard Collomb qui régnait sur cette assemblée depuis 2001. Sous l'égide du nouveau locataire de la place Beauvau, d'intenses négociations ont eu lieu avec Marc Grivel, président de Synergies-Avenir, groupe charnière, pour sécuriser cette élection. Récit d'une élection.

Sans surprise, David Kimelfeld a été élu à la présidence de la métropole de Lyon, dès le premier tour, en recueillant 92 voix, soit la majorité absolue de l'assemblée composée de 165 conseillers, ce lundi. Précédemment 1er vice-président, le quinquagénaire (56 ans en juin dernier) succède à mi-mandat à Gérard Collomb qui a démissionné le 26 juin après sa nomination à la fonction de ministre d'Etat chargé de l'Intérieur. Synergies-Avenir, groupe indépendant composé de 30 élus représentant 29 des 59 communes du Grand Lyon a une fois encore joué un rôle "charnière" pour porter le dauphin de Gérard Collomb à la tête de l'exécutif métropolitain. En conséquence, six vice-présidences ont été confiées à ce groupe. Synergies-Avenir est également fortement représenté au sein de la commission permanente.

Tractations jusqu'aux derniers moments

Les négociations se sont prolongées jusqu'au dernier moment avant qu'un document en cinq chapitres soit signé, ce lundi même, par Gérard Collomb, David Kimelfeld et Marc Grivel, président du groupe Synergie-Avenir et 1er édile de Saint-Cyr-au-Mont-d'Or. Sont formulés cinq points principaux : changement du mode de scrutin au suffrage universel direct de la métropole, en 2020, afin que toutes les communes disposent au moins d'un représentant ; assouplissement de la loi SRU ; redéploiement de l'offre des déplacements urbains pour désenclaver les communes périphériques ; adoption du nouveau PLU-H* (initialement prévu en janvier dernier) et renforcement des solidarités en dotant les maisons de la métropole (ex maisons du département) de moyens supplémentaires.

 Changement des règles de scrutin en 2020

De nombreuses réunions de travail se sont tenues, notamment avec le directeur général aux collectivités locales du ministère de l'Intérieur. Des engagements réciproques auraient été scellés.

"Nous ne sommes pas dans le tout ou rien. Le travail continu" confie Marc Grivel à Acteurs de l'économie-La Tribune.

Il en va ainsi pour le changement des règles de scrutin : "Cela consiste à amender l'article 54 de la loi MAPTAM**. Le temps est limité à 2017, 2018 et un peu 2019", insiste le président de Synergies-Avenir. Quant à la loi SRU, "nous ne demandons pas son abrogation. Il est normal de répartir les logements sociaux au sein de la métropole", précise-t-il. "Mais exiger de passer de 20 à 25 % dans toutes les communes en 2025, c'est une bêtise. Se posent des problèmes de fonciers disponibles et de préservation des identités des communes. Quoi qu'il en soit cela ne peut pas être une mesure nationale".

Le nouveau PLUH adopté en septembre

"Monsieur le ministre de l'Intérieur, j'aurai besoin de vous", a lancé David Kimelfeld à l'adresse de Gérard Collomb, lors de son discours d'investiture. Le nouveau président, qui a rejoint La République en Marche, a promis le vote du nouveau PLU-H dès septembre prochain.

"Il nous faut de la continuité et de la stabilité. C'est ce que vous avez voulu garantir en me confiant cette responsabilité. Pour relever ce défi je ne suis pas seul. Ma méthode sera fondée sur l'écoute", a assuré le nouvel homme fort de la métropole.

Il pourra compter sur Marc Grivel, élu 1er vice-président alors qu'il n'était pas entré dans l'exécutif en 2014. Jean-Paul Bret, occupe-lui le fauteuil de 3e vice-président (comme précédemment). Le maire PS de Villeurbanne entend que le pacte de cohérence métropolitain (préservant l'équité des territoires et habitants) voté en décembre 2015 ait un effet véritable sur l'évolution des "modes d'organisation et de fonctionnement métropolitain".

Commission permanente

L'ouverture de la commission permanente aux différents groupes en proportion de leur poids respectif dans l'assemblée, demandée en particulier par le groupe Les Républicains, n'a pas été acceptée. "L'élection d'un nouveau président de la métropole de Lyon était l'occasion d'apporter un renouveau du système politique incarné par Gérard Collomb depuis 16 ans", ont déploré dans un communiqué les élus LR et apparentés. L'ombre du ministre de l'Intérieur plane plus que jamais sur la métropole de Lyon.


Les 25 vice-présidents

1er vice-président : Marc GRIVEL,
2ème : Fouziya BOUZERDA
3ème : Jean-Paul BRET,
4ème : Michèle VULLIEN
5ème : Richard BRUMM,
6ème : Jean-Luc DA PASSANO,
7ème : Myriam PICOT,
8ème : Michel LE FAOU,
9ème : Pierre ABADIE,
10ème : Roland CRIMIER,
11ème : Thierry PHILIP, 12ème : Alain GALLIANO
13ème : Karine DOGNIN-SAUZE,
14ème : Jean-Paul COLIN,
15ème : Bruno CHARLES,
16ème : Hélène GEOFFROY,
17ème : Murielle LAURENT,
18ème : Laura GANDOLFI,
19ème : Guy BARRAL,
20ème : Sandrine FRIH,
21ème Gérard CLAISSE,
22ème : Béatrice VESSILLER,
23ème : Renaud GEORGES,
24ème : Prosper KABALO
25ème : Georges KEPENEKIAN

* plan local d'Urbanisme et de l'Habitat ; ** loi du 27 janvier 2014 de modernisation de l'action publique territoriale et d'affirmation des métropoles

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