Départementales : la gauche divisée en Isère

En Isère le scrutin de dimanche ne sera pas sans risques pour le PS. La majorité de gauche part divisée, avec des écologistes qui rejoueraient bien l'épisode des municipales 2014 à Grenoble. L'UMP espère en profiter, tout comme le FN bien implanté dans le nord du département.

"Porter un message positif pour être devant". Tel est le credo du maire EELV Eric Piolle, pour les élections départementales qui se joueront les 22 et 29 mars. Car à Grenoble, le Rassemblement, réunissant une coalition EELV-Parti de Gauche-citoyenne, qui a repris le même principe et les mêmes codes qu'aux municipales, espère bien rejouer le scénario qui l'a porté devant son concurrent, le parti socialiste.

Présents dans 23 des 29 cantons

 "Nous voulons avoir plus d'élus qu'eux pour prendre le leadership de la majorité à gauche", estime le coordinateur de la campagne, Lionel Coiffard. Présent dans 23 des 29 cantons du département, le Rassemblement vise "au moins neuf cantons voire plus", selon le candidat dans le canton de Grenoble 1, Olivier Bertrand (EELV). A noter toutefois que le PCF a quant à lui choisi de récupérer l'étiquette Front De Gauche et se présentera seul dans les quatre cantons de Grenoble.

Siégeant jusqu'ici aux côtés de la majorité socialiste, présidée par Alain Cottalorda depuis 2014, les élus écologistes ont pris leurs distances face au projet de Center Parcs à Roybon, ou encore sur les infrastructures routières et transports en commun. S'ils parvenaient à prendre la tête du département, il s'agirait d'une première pour  EELV.

PS et UMP sur la brèche

Cet éparpillement des candidatures à gauche inquiète le Parti Socialiste, et pourrait précipiter sa chute à la tête du département acquis en 2001. Mais le PS pourra compter sur plusieurs poids lourds : le secrétaire d'État à la réforme territoriale, André Vallini, lui-même président du conseil général entre 2001 et 2014. Il fait partie des trois ministres du gouvernement à se présenter, "par attachement à son canton" de Tullins et a endossé le rôle de tête de file du parti.

L'actuel président du Conseil Général, Alain Cottalorda, se présentera dans le canton de Bourgoin Jallieu. Mais l'image de ce dernier pourrait bien être écornée par la révélation d'un article de Médiapart,  affirmant qu'il avait employé une aide ménagère roumaine au noir pour tenir compagnie à sa mère durant un an.

L'UMP38, revendique quant à elle une "Union de la droite, du centre et des indépendants" inédite pour ce scrutin. "Nous avons de vraies chances de gagner", indique le député UMP de l'Isère et candidat à la présidence, Jean-Pierre Barbier.Elle espère surfer sur la vague de mécontentement qui s'est installée à l'égard du gouvernement  pour récupérer le département, en présentant des noms tels que le président de l'UMP38 et conseiller Général de Meylan, Jean-Claude Peyrin, ou la conseillère municipale Nathalie Béranger. Sur le canton de Matheysine-Trièves, la disparition du maire UMP de la Mure, Fabrice Marchiol, suppléant sur la liste du candidat Fabien Mulyk, a suspendu la campagne.

Climat tendu en Nord-Isère

En Nord-Isère, où le FN pourrait faire de gros scores, les candidats multiplient les actions pour essayer d'inverser la tendance. Ce n'est pas un hasard si le président de la République François Hollande a choisi d'effectuer une visite éclair dans cette région, dix jours avant les départementales. Il en a même profité pour glisser une allusion au FN en visitant les entreprises Serge Ferrari et Sigma Composites : "Regardez ces entreprises qui exportent : si on fermait les frontières, si on sortait de la zone euro, quel serait leur destin ?".

L'extrême droite part armée pour ce scrutin, et compte elle aussi capitaliser sur le rejet du gouvernement. La députée européenne FN et conseillère municipale de Grenoble, Mireille d'Ornano a stratégiquement délaissé sa ville pour se présenter à Charvieu-Chavagneux, le canton le plus peuplé du département, et le seul où les Verts et le PS proposent une candidature commune. Elle espère conquérir trois cantons du Nord-Isère et table même sur une place au second tour dans des villes du Sud-Isère, et notamment à Echirolles, Fontaine, Seyssinet, ou encore Saint-Martin d'Hères.

Reste l'abstention, qui sera également l'une des grandes inconnues de ce scrutin, réputé comme peu mobilisateur. En 2011, seuls 44 % des inscrits étaient allés voter.

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Commentaires 6
à écrit le 20/03/2015 à 10:50
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Vivement dimanche...

à écrit le 20/03/2015 à 7:26
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La démocratie au sens du respect du vote de chacun, c’est-à-dire de son choix de trouver que ceux qui se présentent souvent sans programme sauf celui de taper sur le voisin, ne règne pas dans ce pays. Le vote blanc étant rejeté comme expression DEMO...

le 20/03/2015 à 10:55
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Votre comportement, malgré votre Belle explication, n'arrive qu'à un résultat : une approbation de fait du résultat final ! Poussons votre logique à l'extrême : si tous les électeurs agissaient comme vous en se réfugiant dans l'abstention (sauf une...

à écrit le 19/03/2015 à 22:00
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EELV ou "la lutte pour etre en tete des perdants !" ils veulent faire perdre la gauche pour prendre le leadership de l'opposition, quelle ambition !!! bon, en meme temps, pour perdre, le PS se débrouille très bien tout seul !!!

à écrit le 19/03/2015 à 21:37
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Cette election est un petit concours entre notables qui veulent profiter du system On devait supprimer les départements d'après Hollande il y a à peine 6 mois Tous le monde s'en fou on devrait mettre des fonctionnaires pour gerer tous le social Je ...

le 19/03/2015 à 22:49
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Il est malheureusement vrai qu'une partie de la "clique" politique pense plutôt à protéger et conserver des avantages plutôt que de s'occuper des problèmes. Mais de là à voter FN et risquer encore plus de problèmes, c'est non.

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