Métropole de Lyon : le climat social s’électrise

Les huit syndicats du Grand Lyon et les quatre du Département du Rhône appellent à la grève ce jeudi 6 novembre. Tous dénoncent un nivellement par le bas des acquis et demandent que maintenant Gérard Collomb, le président de la Communauté urbaine et futur président de la Métropole, les reçoive, seul.

Le climat se crispe entre les partenaires sociaux à 56 jours de la naissance de la Métropole. Cette nouvelle collectivité se substituera au Grand Lyon en absorbant sur son territoire toutes les compétences de l'actuel Département, le 1e janvier 2015. Un préavis de  grève a été déposé, in fine, par les 8 syndicats du Grand Lyon ainsi que les 4 organisations du conseil général, ce jeudi 6 novembre. « Nous voulons montrer que nous pouvons mobiliser », avertit Franck Garay délégué Cftc du Grand Lyon. « Un des objectifs du mouvement est de nous compter. Et de créer un rapport de force vis à vis de la collectivité qui va nous accueillir », renchérit Agnès Breneaud, déléguée Cfdt du Département.

Les raisons de la colère

Dans un communiqué, l'une des deux intersyndicales énonce clairement les raisons de cette colère : « Gérard Collomb (Ndlr : Président du Grand Lyon) refuse toute négociation et propose une harmonisation par le bas faisant fi des acquis des personnels de chaque collectivité ». Un rassemblement est prévu  à 13h30 devant le siège du Grand Lyon où se réunit la commission locale chargée de l'évaluation des charges et des ressources transférées du département à la Métropole. Une première manifestation organisée le 3 juillet dernier n'avait concerné que les agents du Rhône.

500 à 700 postes en moins ?

Au fur et à mesure que l'échéance approche, les agents de la Communauté urbaine s'aperçoivent qu'ils vont devoir allonger leur temps de travail pour respecter les 1607 heures annuelles contre 1571 aujourd'hui. « On nous dit que nous sommes dans l'illégalité. C'est un discours que nous n'acceptons pas. Nous avons l'impression d'être des voleurs », tonne Franck Garay. Celui-ci rappelle que cette situation a été voulue par Gérard Collomb lui-même qui avait gagné en appel en 2003, suite à un recours déposé par Canol, association de contribuables de l'agglomération, qui avait obtenu gain de cause en première instance. Ce syndicaliste déclare n'être opposé ni à certains aménagements, ni à une certaine polyvalence à condition que les « efforts demandés n'aillent pas tous dans le sens d'une régression ». D'autant que, assure t'il, « selon nos estimations nous allons perdre entre 500 et 700 postes, au 1er janvier, des départs à la retraite non remplacés. Ces postes sont budgétisés mais non financés. L'administration fait des économies sur la masse salariale et elle ne nous a rien communiqué à ce propos"

Un baluchon allégé

Côté conseil général, Agnès Breneaud, constate que le dispositif de mobilité ne s'est pas passé aussi bien que la direction nous le disait. « Le 23 octobre, 33 agents n'étaient toujours pas positionnés : 10 fléchés Nouveau Rhône et 23 Métropole. Pour ces derniers nous avons constaté une surreprésentation des personnes classées travailleurs handicapés car la politique du conseil général est plus exemplaire que celle du Grand Lyon». « Dans un mois et demi 4000 agents vont dépendre d'un nouvel employeur qui ne s'est jamais adressé à eux », déplore Philippe Pottier, délégué Cftc du Département du Rhône. « On nous a dit prenez votre baluchon et allez là-bas. Or ce baluchon n'est plus le même. Nous perdons du pouvoir d'achat ». Il énumère, entre autres, une baisse de la participation aux chèques restaurant, une diminution des 2/3 des chèques vacances (ramenés à 170 euros contre 650 auparavant) ; ce alors « qu'il nous a été indiqué que nous ne bénéficierions pas du régime indemnitaire du Grand Lyon ». S'ajoute aussi moins de souplesse dans l'aménagement du temps de travail du fait de la réduction à trois du nombre de formules.

Rencontrer Gérard Collomb

Les organisations attendent d'être reçues ce jeudi par Gérard Collomb, seul, sans Michèle Vullien, vice présidente chargée de la Métropole et des ressources humaines. « Nous espérons obtenir ce rendez-vous car cette situation est mauvaise pour tout le monde : les agents, les élus politiques et le service public », reconnaît Philippe Pottier. Une partie des organisations a boycotté la totalité des réunions de concertation, une autre a décidé de ne pas jouer la politique de la chaise vide « pour mieux dénoncer tous les points », spécifie José Rodriguez de l'UNSA. A cette échelle l'opération est inédite dans l'univers des collectivités locales.

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Commentaires 8
à écrit le 12/11/2014 à 10:42
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En réponse a certains commentaires( 35 jours de RTT ??, conception du nantis !), je me pose 2 questions: soit leurs auteurs sont tres mal informés soit ceux ci ont un QI ne leurs permettant pas d ' avoir une reflexion plus ellaborée ! Sa...

à écrit le 06/11/2014 à 19:25
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Parlons social : des manifestations ont lieu depuis hier un peu partout en Europe, en Grande-Bretagne, en France, en Bruxelles, en Espagne…. sur la presse à pensée-unique pas un seul mot là-dessus, pas une seule photo. En France, les médias se presse...

à écrit le 06/11/2014 à 17:49
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Grève de nantis, "pour se compter". Vous ne pouvez pas vous compter en travaillant ?

le 06/11/2014 à 21:01
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Nantis! Regardez vos impôt foncier département plus 20% vous payez les enprunts toxique de Mercier et sans oublier en plus d'argent pour le musée du confluent renseignez. Vous la métropole sera la même chose. Bonsoir

à écrit le 05/11/2014 à 21:06
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Regression, cela veut dire qu'il ne va leur rester que 35 jours de RTT + 6 semaines de congés??

le 05/11/2014 à 23:35
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Effectivement, c'est terrible... Insoutenable pour ce "genre de personnes"

le 06/11/2014 à 20:51
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N'oubliez que sur vos impot vous payez les emprunts toxique de mercier ( département ) et n'oubliez aussi les travaux du musée du confluent. Bref renseignez vous

le 07/11/2014 à 10:59
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Renseignez-vous avant de dire n'importe quoi !

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