Drôme : quel rôle pour l'aéroport de Valence ?

L'aéroport de Valence-Chabeuil, propriété du Conseil général de la Drôme depuis 2007, est en déficit. La structure ne dépasse pas la barre des 2 000 passagers commerciaux par an mais compte toutefois près de 36 000 mouvements. Quelles perspectives à l'aube de la réforme territoriale ?
L'aéroport est situé à quelques kilomètres de Valence.

Sans les subventions et le soutien des collectivités, certains aéroports français mettraient la clé sous la porte. Dans la Drôme, l'aéroport de Valence-Chabeuil, situé à quelques kilomètres de la ville-préfecture, en fait partie. Et il ne s'agit pas d'un cas isolé. Avec ses seuls 2 000 passagers commerciaux par an, la structure est en déficit. Il lui faudrait atteindre en effet le million pour parvenir au seuil de rentabilité. Pour autant, les comptes flirtent avec l'équilibre.

Miser sur le développement économique

« Aujourd'hui, nous souhaitons faciliter le développement des entreprises. Nous ne visons pas le tourisme, ce n'est pas notre projet. Depuis deux ans, nous voulons nous servir de cette structure comme un outil de développement local » explique Marjorie Léauthier, directrice du site.

L'initiative portée par Piéric Brenier, à travers la création de l'agence de voyages BirdyFly en juin 2014, apporte ainsi un nouveau souffle et s'inscrit pleinement dans la stratégie de la structure. Seul financeur depuis 2013, le Département profitera de cet élan pour continuer à investir sur le site. La rénovation de l'aérogare, l'aménagement de salles de réunion et d'un bar destinés aux futurs voyageurs sont prévus en cette fin d'année. En 2010, la piste et le balisage avaient été refaits (à hauteur de 5 millions d'euros).

aeroport Valence Chabeuil aerogare

La rénovation de l'aérogare revient 5 à 6 fois moins chère que ce qu'il se fait dans les autres aéroports. Nous sommes dans une démarche optimisée, une gestion hyper fine. Nous sommes suffisamment petits pour nous le permettre. Nous avions calculé une fois : l'aéroport coûte moins d'un euro par habitant. Notre budget en terme de fonctionnement est de plusieurs centaines de milliers d'euros, ajoute-t-elle.

Par ailleurs, les équipes de la Direction régionale de l'aviation civile (DGAC) devraient quitter le site d'ici fin 2015. Trois personnes agrémentées seront alors chargées de l'information aéronautique auprès des aéronefs, ce qui portera à 10 le nombre de salariés présents sur le site.

Un budget de fonctionnement de 400 000 euros

Les investissements peuvent paraître nombreux. Pour autant, le budget de fonctionnement de l'aéroport n'est pas aussi élevé qu'on puisse le croire. Les délibérations, qu'Acteurs de l'économie a pu se procurer, montrent en effet que le budget de l'aéroport ne dépasse pas les 400 000 euros. "Nos équilibres financiers n'ont absolument rien à voir avec de plus grosses structures. Nous ne finançons aucune ligne", indique Marjorie Léauthier.

D'après une simulation, le déficit de la structure, en terme de fonctionnement, avoisinerait pour 2014 les 70 000 euros. Il était de l'ordre de 187 000 euros en 2011.

"Depuis deux ans et demi, nous avons renégocié tous les contrats. Ce sont les charges de sous-traitance qui sont souvent les plus importantes. Ici, notre équipe fait tout", poursuit-elle.

Un projet qui rassemble

Mais à l'heure des restrictions budgétaires et des futures régions, quid du financement de ces aéroports locaux ? Un peu plus de 100 aéroports maillent en effet le territoire. Pour Philippe Aliotti, délégué général de l'Union des aéroports français (UAF), le choix sera résolument politique.

"Les ressources ne sont pas inépuisables. Il faut établir des priorités et savoir si les collectivités territoriales sont en capacité de soutenir ces structures. Certaines d'entre elles se sont positionnées comme délégant. La recherche de la rentabilité est une question fondamentale. Mais il y a plusieurs aspects à prendre en considération et celle-ci n'est pas forcément uniquement liée au trafic passagers. De plus, le développement économique de la région où se trouve l'aéroport doit aussi être pris en compte. Si certains aéroports se tournent vers le tourisme, d'autres sont implantés auprès d'une concentration d'industries et de sièges sociaux", note-t-il.

Gérard Chaumontet, vice-président (PS) chargé de l'économie, de l'emploi et de l'innovation, ne semble pas inquiet quant au devenir de la structure. "Un parc d'activités de 10 hectares devrait voir le jour à ses abords. Rhône-Alpes est la deuxième région aéronautique de l'Hexagone. Des entreprises de ce domaine se sont déjà manifestées pour s'y implanter. Il y aura toujours une collectivité qui soutiendra ce projet", souligne-t-il.

Pour l'heure, le syndicat mixte, qui gère l'équipement, réunit seulement la Chambre de commerce et d'industrie de la Drôme ainsi que le Conseil général. La communauté d'agglomération Valence Romans Sud Rhône-Alpes présidée par Nicolas Daragon (UMP), qui compte 51 communes et près de 200 000 habitants, devrait le rejoindre d'ici les prochains mois. Une délibération en ce sens va en effet être proposée en mars 2015.

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Commentaire 1
à écrit le 28/10/2014 à 8:53
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Et une base de loisir ? Un club de parachutisme ?

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