Le ton monte entre les actionnaires minoritaires et l'Etat à propos de la privatisation de la société des Aéroports Lyon Saint-Exupéry. Emmanuel Imberton, président de la CCI Lyon Métropole, détentrice de 25 % des actions des aéroports lyonnais, fustige la décision de l'Etat de présélectionner deux dossiers (le groupement Vinci et l'australien Macquarie, NDLR) "alors qu'aucune disposition du cahier des charges ne l'obligeait ainsi", précise-t-il dans un communiqué.
"Quand j'en ai eu confirmation vendredi dernier, j'ai tenté de négocier avec l'Etat. Comme cela n'a pas abouti, nous avons décidé de nous retirer de la procédure de concertation qui se termine d'une façon inimaginable pour des raisons que j'ignore", a-t-il précisé à Acteurs de l'économie - La Tribune.
"Dans la vie il n'y a pas que le prix"
En d'autres termes, le président de la CCI Lyon Métropole, qui agit de concert avec ses élus, ne se rendra pas demain à Paris pour "auditionner les candidats de l'Etat. Nous ne cautionnerons pas la décision prise par le gouvernement, car dans la vie il n'y a pas que le prix". Emmanuel Imberton dénonce "un centralisme qui l'emporte sur les intérêts du territoire". "Du projet industriel on ne tient pas compte", martèle-t-il.
Pour autant, l'organisme consulaire jouera bien son rôle d'actionnaire minoritaire dans le futur contexte et promet d'être vigilant.
Région et département du Rhône
De son côté, le conseil régional Auvergne Rhône-Alpes, actionnaire à 5 %, et présidé par Laurent Wauquiez (LR) annonce qu'il refuse aussi de participer à cette dernière consultation " laissant ainsi la place aux seuls acteurs de cette mascarade". Enfin, le département du Rhône (2 % du capital), présidé par Christophe Guilloteau (LR) affirme, via un communiqué, "son souhait de ne plus participer aux travaux de la commission d'attribution, estimant que les conditions de transparence et d'égalité pour l'ensemble des candidats ne sont plus réunies."
Pour sa part, Gérard Collomb, président socialiste de la métropole de Lyon, confirme qu'il poursuit le processus prévu et se rendra demain à l'audition des candidats. L'élu assure qu'il plaidera auprès de Bercy la cause des acteurs économiques locaux qui s'étaient ralliés au fonds Ardian pour qu'ils soient associés au consortium qui remportera la mise. Parmi ceux-ci figurent Jean-Michel Aulas via sa holding ICMI, le groupe de prévoyance APICIL ou encore la Caisse d'Epargne Rhône-Alpes.
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