Le programme du "Grand Lyon métropole intelligente" est fondé sur un socle de quatre piliers : "les nouvelles mobilités", "les services numériques", "l'énergie" et "les conditions d'innovation". L'objectif : traiter les enjeux fondamentaux pour les années à venir : l'environnement, l'économie, les transports, le logement.

Lyon 2030-2050, une ville du futur, où les populations issues de toutes les classes sociales devront travailler, se déplacer, grandir et bien vivre dans un environnement favorable. "La ville, c'est un état d'esprit. C'est l'ouverture, la mixité, la rencontre. C'est le lieu de tous les possibles, là où tout peut se passer", explique David Kimelfeld, président de la métropole de Lyon. Et de poursuivre :

"Pour une ville qui rassemble tout le monde, nous souhaitons de la mixité sociale dans tous les quartiers. Nous voulons lutter contre le phénomène de ghettoïsation dans les zones classées politique de la ville. Mais nous voulons aussi freiner la tendance que l'on observe notamment aux États-Unis à la création de "gated communities". Voilà pourquoi nous faisons en sorte de construire des logements sociaux au cœur de la ville. Ainsi les plus modestes peuvent y avoir accès."

Une navette autonome

Lyon se réinvente, avec de nombreux lieux d'expérimentations qui impliquent citoyens, entreprises et collectivités pour mieux vivre ensemble, mais surtout avec plusieurs programmes de constructions et de rénovations de quartiers comme celui de la Confluence, visage du Lyon de demain, connectée et durable avec, entre autres, ses bâtiments écoresponsables et ses espaces verts.

Plus récemment, les travaux du secteur de la Part-Dieu doivent opérer un grand lifting du second quartier d'affaires de France avec une gare agrandie (qui pourra accueillir 220 000 passagers en 2030 contre 120 000 aujourd'hui) et de nouveaux immeubles de bureaux d'une surface globale de 650.000 m² dont la tour Two Lyon d'une hauteur de 170 mètres, ainsi que 2 200 nouveaux logements.

"Des lieux où se croisent différentes cultures, différentes sphères ; des lieux de "mixité des écosystèmes". C'est comme cela que s'invente l'avenir", souligne David Kimelfeld.

La ville devient intelligente et durable au service du citoyen, et n'oublie pas, non plus, de valoriser le patrimoine existant à l'image de la réhabilitation actuelle des 51 500 m2 de l'Hôtel-Dieu.

Pour imaginer cette cité à venir, l'entreprise Navya a imaginé une navette autonome afin de répondre à la question du dernier kilomètre. Autrement dit, mener l'usager de son domicile jusqu'à la première station de métro, puis du métro jusqu'à son lieu de travail.

Un véhicule est en expérimentation depuis plus d'un an sur la presqu'île de la Confluence. À terme, le projet est d'installer ce type de navettes en périphérie des villes, sans surcoût pour l'usager. Il s'inscrit dans la volonté des élus de vouloir réduire, d'ici à 2030, le nombre de voitures.

Essor des villes périphériques

Face à l'augmentation de la population attendue et au coût élevé de l'immobilier, qui ne devrait pas décroître d'ici peu - en vingt ans, les prix ont augmenté de 203 % dans la capitale des Gaules, pour atteindre 3 670 euros le prix du mètre carré au 3e trimestre 2017 -, ce sont les communes périphériques qui pourraient bénéficier de la dynamique : Oullins, Vénissieux, Pierre-Bénite ou encore Feyzin. Cette dernière profiterait ainsi du déclassement de l'autoroute A6-A7, attirant entreprises et familles.

Un développement de la ville de demain qui ne pourra se faire sans un maillage efficient des transports en commun et une prise en compte des nouvelles mobilités en fonction de l'évolution des comportements des déplacements, et ce, dans le but de connecter l'ensemble des villes.