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Le marché de l'immobilier locatif ne suit pas la même courbe ascendante que celle du marché de la vente. Avec un loyer moyen qui s'établit ces douze derniers mois à 13,1 euros, Lyon reste dans une fourchette de prix raisonnables. Et surtout sans grandes variations, puisqu'en un an, ces prix ont  augmenté de 2.1 %. Dans certains secteurs, les tarifs s'inscrivent même à la baisse. "Nous constatons ce phénomène dans les quartiers en manque de nouveaux programme neufs et aussi de plus en plus dans le cadre de relocations", commente Olivier Dumas, représentant de l'Unis Lyon-Rhône.

Cette tendance pourrait passer pour une bonne nouvelle pour les candidats à la location, mais selon l'Unis, elle cache une réalité toute autre.

La qualité et la disponibilité se dégradent

"Les bailleurs privés ont de plus en plus de mal à retrouver de la rentabilité sur leurs investissements immobiliers, donc l'entretien des biens s'en ressent", explique Olivier Dumas. Selon l'Unis, beaucoup de propriétaires renoncent à réaliser des travaux de plus en plus coûteux et préfèrent baisser les loyers.

L'autre phénomène jugé inquiétant par les acteurs locaux est la pénurie de biens.

"Les locataires nous présentent leurs remplaçants. De fait, une majorité de biens à la location ne constituent plus une offre visible. Et depuis ces dernières semaines, nous voyons des locataires revenir sur leur préavis parce qu'ils ne trouvent pas d'autres biens à louer", se désole Patrick Lozano, président de l'UNIS Lyon-Rhône.

Un phénomène entretenu par la réforme de la loi Alur ramenant le préavis des locataires à un mois. "Cela a asséché les stocks, alors que les volumes restent les mêmes", conclut le président de l'Unis Lyon Rhône. Les petites surfaces sont les premières visées par cette situation qui fait peser une menace d'augmentation des tarifs. D'autant que comme le laisse à penser la tendance de ces dernières semaines, les propriétaires se séparent de plus en plus de leurs biens immobiliers." La hausse de la CSG et la réforme de l'ISF poussent certains investisseurs à vendre", constatent les membres de l'Unis Lyon Rhône.

L'Est lyonnais a le vent en poupe

En attendant de confirmer sur la durée ces tendances, le marché locatif est comme toujours très inégal d'un quartier à un autre. A Lyon, l'ouest de la ville (5ème et 9ème) et l'hyper-centre ont perdu un peu de terrain ces douze derniers mois. Selon l'observatoire de l'Unis Lyon Rhône, dans le 9ème il faut débourser en moyenne 12,2 euros/m² (- 1,4% en un an) pour louer un appartement, dans le 5e le prix moyen du mètre carré locatif baisse de 1,8% pour atteindre 11,9 euros. Les tarifs les plus élevés restent concentrés en Presqu'île (13,7 euros/m² dans le 2e et 13,2 euros/m² dans le 1er) et dans le sixième arrondissement (13,2 euros/m² en hausse de 0,8%).

La plus forte progression a été enregistrée dans le 7e où les tarifs des loyers ont bondi de 5,1% en un an pour atteindre 13,3 euros/m². "Il faut y voir l'impact de nombreux programmes neufs", commentent les représentants de l'UNIS.

En dehors de Lyon, les loyers les plus chers sont à Villeurbanne (12 euros/m² en baisse de 1,8%) et à Bron où leurs prix a fait un bond en avant de près de 8 % en un an pour atteindre 11,7 euros/m². Vénissieux et Vaulx-en-Velin où l'on a eu beaucoup de neuf, ainsi que Décines et Saint-Priest étant des destinations de plus en plus prisées par les locataires, les loyers flambent (10,7 euros/m² à Décines ; 10,9 euros/m² à Saint-Priest ; 10,5 euros/m² à Vénissieux et 10,2 euros/m² à Vaulx-en-Velin). En revanche, l'Ouest lyonnais perd de son attrait et les prix des loyers diminuent. "Les gens suivent les lignes de transports en commun", analyse l'Unis Lyon Rhône.