Grenoble : un plan de 182 millions d'euros de travaux pour le CHU

Le CHU de Grenoble vient de dévoiler un ambitieux plan de restructuration de 182 millions d'euros, dont 22 millions proviendront d'une aide de l'État. A travers le développement d'un nouveau plateau technique pour les urgences et la modernisation des salles opératoires de Michallon, le CHU mise sur le développement de l'ambulatoire et des chirurgies micro-invasives pour développer une médecine de "territoire".
L'hôpital doit entamer sa rénovation d'ici 2022

La nouvelle était attendue depuis plusieurs années par le personnel soignant tout comme la direction. La direction générale du CHU ainsi que le maire de Grenoble, Eric Piolle (également président du conseil de surveillance du CHU), ont dévoilé un plan de financement de 182 millions d'euros visant à effectuer une restructuration complète des urgences et des services du bloc opératoire, et à améliorer également la circulation et le flux des patients entre 2016 et 2022.

Sur ces 182 millions de travaux, près de 22 millions d'euros seront apportés par l'État, par l'entremise du Comité Interministériel de Performance et de Modernisation de l'Offre de Soins (COPERMO), tandis que 55 millions proviendront du CHU lui-même à travers  de l'autofinancement, et 105 millions par des dispositifs d'emprunt.

Des financements mixtes

Alors que le CHU fait face, comme plusieurs établissements de santé, à la baisse des tarifs hospitaliers (en baisse de 1% cette année) l'ayant conduite à entamer un plan triennal d'économies et d'optimisation des ressources, la direction affirme que les coûts sont parfaitement maîtrisés. Elle avance notamment un budget annuel de 700 millions d'euros, qui la place au 11e rang national dans le classement selon le budget des hôpitaux publics, et une dette de 385 millions d'euros "qui diminue".

"Nous n'avions pas emprunté depuis 3 ans, et notre ambition est de ne jamais franchir le cap des 400 millions d'euros de dettes. Nous sommes d'ailleurs quasiment revenus à l'équilibre en 2014, avec un déficit de 200 000 euros ", glisse Jacqueline Hubert, la directrice générale du CHU, qui précise que l'une des conditions pour l'octroi du financement COPERMO prévoient que le projet soit à l'équilibre. "Chaque année, nous investissons en moyenne 28 millions d'euros dans les travaux et équipements".

"Un hôpital de territoire"

Pour faire face aux enjeux de demain, le CHU de Grenoble mise notamment sur le développement de la chirurgie ambulatoire -qu'il espère faire grimper de 30 à 40 % cette année- et des chirurgies micro-invasives (endoscopie, cardiologie, neurologie...). S'il pourra compter sur accueil, un bloc opératoire et des urgences repensées, ainsi qu'une augmentation du nombre de lits de réveil, le CHU prévoit de continuer à fonctionner avec le même nombre de salles opératoires (31 actuellement dont 7 au Pôle Couple Enfant et 4 à l'Hôpital Sud) et une masse salariale stable.

Positionné sur l'aire du sillon Alpin

Il affiche la volonté de s'inscrire en collaboration avec les acteurs du territoire tels que l'hôpital de Voiron ou de la Mure, rejetant en même tempe toute compétition avec ses voisins lyonnais. "Nous sommes positionnés sur l'aire du sillon Alpin tandis que Lyon a son propre territoire. Il faut arrêter la notion de concurrence entre les établissements publics et s'inscrire dans une logique de maillage du territoire", estime Jacqueline Hubert. En  rappelant que Grenoble prend en charge l'ensemble des pathologies à l'exception des grands brûlés, Jean-Pierre Zarski, président de la Commission Médicale d'Etablissement (CME), insiste sur la nécessité "d'avoir une vision régionale de chaque discipline, en développant des partenariats avec de grands centres régionaux comme Annecy ou Chambéry".

Penser la médecine de demain

Alors que des médecines comme la chirurgie ambulatoire n'existaient pas lors de la création du CHU dans les années 1970, le défi est de continuer à adapter constamment les bâtiments grenoblois aux progrès techniques.

"Ce plan est une première pierre concernant la rénovation d'ensemble que doit entamer l'établissement à partir de 2022 et qui comprend notamment la rénovation des chambres et la restructuration de tous les secteurs hospitaliers", annonce Marc Penaud, directeur adjoint du CHU. A partir de 2022, le CHU s'est fixé l'objectif d'atteindre également le seuil des 80% de chambres privatives, contre 15% aujourd'hui.

"L'une des solutions sera également de développer l'hospitalisation à domicile, pour laquelle le CHU de Grenoble est déjà bien positionnée en tant que premier service de province avec la gestion de 80 lits", précise Marc Penaud, directeur adjoint du CHU.

Durant toute la durée des travaux, la direction assure qu'une restructuration de l'accueil des urgences et de l'entrée Chartreuse permettra de ne pas avoir d'impact sur la prise en charge des patients et des familles.

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Commentaires 2
à écrit le 15/06/2015 à 16:46
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Habitant sur les bords de l'Isère en face de l'hôpital il faudrait que l'héliport soit entouré de barrières antibruit comme sur les autoroutes car le bruit à l'atterrissage est vraiment trop important.

à écrit le 14/06/2015 à 8:15
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Peut on penser aux riverains côté grenoble, qui voient passer les hélicoptères et qui subissent les nuisances très bruyantes. Puisque des travaux sont envisagés, envisagez aussi les possibilité anti-bruit, merci

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