Ebola : le CHU de Lyon se tient prêt

Aucun cas du virus Ebola n'a encore été signalé en France, mais des dispositifs sanitaires existent pour parer à toute éventualité sur le territoire français. L'hôpital de la Croix-Rousse à Lyon possède une chambre d'isolement. Trois cas suspects ont été traités, tous étaient négatifs.
Un pack de protection sanitaire complet contre le virus Ebola. Crédits D.R

Plus de 1200 morts ! Débutée il y a trois mois, l'épidémie d'Ebola continue de faire des ravages en Afrique de l'Ouest. Aucune importation de cas n'a eu lieu pour l'instant en France et le risque est jugé très faible par les autorités sanitaires françaises, mais un protocole existe au cas où...

Dans chaque région de Défense, un établissement référent est désigné pour les maladies émergentes et extrêmement contagieuses. À Lyon depuis 2001, il s'agit de l'hôpital de la Croix-Rousse, dont le service des maladies infectieuses est équipé d'une chambre d'isolement classée au niveau de sécurité P4, le plus élevé, pouvant accueillir un ou deux patients atteints d'Ebola.

Questionnaire et chambre isolante

Un double sas pressurisé permet aux équipes médicales d'y accéder. « L'air de la chambre est sous pression négative ce qui empêche tout agent pathogène de s'échapper », précise, le Pr Christian Chidiac, chef de service adjoint du service.

Une fièvre à plus de 38,5°, dans les 21 jours après un séjour dans une zone à risque et des contacts avec les fluides d'un malade potentiel sont des indices. Mais de nombreuses autres maladies tropicales peuvent avoir des symptômes similaires à Ebola. Si la maladie n'est pas à un stade avancé, le protocole prévoit un interrogatoire très précis du patient pour affiner le diagnostic, avant d'isoler éventuellement la personne en chambre P4, pour des examens complémentaires.

C'est le centre de référence des fièvres hémorragiques, basé à Lyon dans le laboratoire P4 de Gerland qui effectue alors le typage du virus. « En trois ou quatre heures nous avons un résultat », souligne le Pr Chidiac.

Trois cas suspects négatifs

Ces dernières semaines, trois cas sont passés par l'hôpital de la Croix Rousse. Ils se sont tous avérés négatifs, mais la veille demeure. « Actuellement, nous avons un à deux appels par jour d'autres hôpitaux qui nous contactent par rapport à des possibles suspicions d'Ebola » ajoute le Pr Chidiac. Jusqu'ici, le protocole a permis d'écarter l'hypothèse Ebola du diagnostic.

Du côté du personnel soignant, on est prêt à toute éventualité. Il faut une vingtaine de minutes aux soignants, par équipe de deux, pour revêtir la totalité de la tenue protection. Combinaison intégrale, bottes, gants, masques, lunettes, un pack à usage unique d'un montant de 40 euros. « Chacun vérifie le bon ajustement de l'équipement de son binôme. Dessous, c'est un peu comme une combinaison de peintre, on transpire énormément, ça peut être assez pénible » confie une infirmière. « Il faut encore plus de temps et de précautions pour retirer la tenue après les soins, car elle peut avoir été contaminée ».

Jusqu'ici, aucun cas d'Ebola n'a jamais encore été traité dans le service. Les cas de maladies dangereuses et très contagieuses y sont pourtant habituels, en particulier les tuberculeuses multi-résistantes. Avec un risque beaucoup plus grand, puisque la contamination, par le bacille se fait par voie aérienne. Contrairement à Ebola où il faut être en contact direct avec les fluides corporels du malade pour être contaminé.

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