Après avoir ouvert ses espaces aux entreprises, avec près de 300 privations depuis son ouverture en 2014, puis de les avoir sollicitées pour financer des oeuvres ou des activités, le musée des Confluences souhaite aller plus loin dans ses relations avec le monde économique et ajouter un niveau supplémentaire à son offre.

Pour répondre à cet objectif, il se dote d'un fonds de dotation de 600 000 euros sur trois ans. Mais le musée n'est pas seul dans cette aventure. Il a choisi de co-fonder ce produit spécifique avec le spécialiste de l'expertise comptable et du conseil In Extenso, dont le siège social est basé à Lyon.

L'entreprise a apporté 50 000 euros par an sur trois ans, la dotation initiale destinée à la création du fonds et a convaincu trois autres mécènes - Biomérieux, Boehringer Ingelheim, La Compagnie Nationale du Rhône - de les rejoindre. Le ticket d'entrée démarre à 15 000 euros "pour permettre à toutes les entreprises de participer". Par contre, elles doivent s'engager au moins pour trois ans.

"C'est pour nous l'occasion de faire racine à Lyon et de réaffirmer notre volonté d'être un acteur de la vie locale après notre indépendance acquise en avril dernier. S'engager avec le musée fait écho à nos propres actions et valeurs de solidarités et nos engagements vis à vis des jeunes et des entrepreneurs. Ce musée réinvente le musée et il permet de toucher des visiteurs qui n'étaient pas la cible habituelle des musées", explique Antoine de Riedmatten, président du directoire d'In Extenso et président du fonds de dotation du musée.

"Signe de maturité"

"Nous avons choisi cet outil car il est souple et agile, facile à mettre en oeuvre. Il est pour nous le signe de la maturité des relations entre le musée et le monde des entreprises", explique Hélène Lafont-Couturier, la directrice du musée des Confluences.

Outre sa contribution financière, le fonds ambitionne de réunir "dans la durée, les acteurs économiques autour de valeurs communes partagées avec le musée", poursuit la directrice. Ainsi, le président du fonds fait son entrée au conseil d'administration du musée.

"Le monde économique rentre dans la gouvernance du musée, c'est extrêmement intéressant pour nous", commente Hélène Lafont-Couturier.

"Nous allons faire bénéficier au musée notre savoir-faire et notre réseau. Cela va nous permettre de faire le lien entre le musée et le monde de l'entreprise. Et nous allons convaincre d'autres entreprises de s'engager à nos côtés, peut-être en premier lieu des voisins, comme nous, du musée. C'est très intéressant que tout le quartier s'approprie aussi ce lieu", abonde le président d'In Extenso.

Missions d'intérêt général

Dès à présent, les administrateurs du fonds ont acté leur soutien à deux projets, qui relèvent, pour le musée, de ses missions d'intérêt général.

Il s'agit de financer la création de "La galerie des donateurs Emile Guimet", un espace actuel du musée réaménagé pour "rendre hommage aux donateurs du musée", dont les collections sont issues du regroupement de plusieurs anciens musées lyonnais. Il devrait être inauguré en 2021 et accessible à tous librement.

Le second projet vise à porter une nouvelle "action hors les murs" pour toucher des publics "empêchés" qui ne vont pas au musée. Le fonds de dotation soutiendra une nouvelle exposition itinérante qui retracera l'histoire du Dodo, un animal emblématique de l'Île maurice qui a disparu.

"Nous sommes en phase exploratoire, mais je tiens à ce que nous nous posions par exemple devant les prisons. Ce sont des projets qui ont des mises en oeuvre relativement rapide, c'est important", conclut la directrice.