Ce 8 novembre, l'Opéra de Lyon tient sa traditionnelle soirée de Gala annuelle. Une représentation unique dans la programmation, ouverte au grand public mais surtout aux mécènes de l'Opéra - essentiellement des entreprises privées qui soutiennent les actions de l'institution - au bénéfice des "actions éducatives et culturelles menées par l'Opéra de Lyon auprès des plus jeunes".

C'est l'actuel directeur général et directeur artistique de l'Opéra, Serge Dorny, qui a initié ce projet en 2004, un an après son arrivée. Son ambition : ancrer l'Opéra dans sa ville tout en lui permettant de jouer dans la cour des grands opéras internationaux.

"Notre identité, à la fois locale et internationale, se retrouve dans un seul projet. Notre enracinement se traduit par notre présence dans la cité, autour de l'Opéra, dans les pentes par exemples, à Vénissieux où nous avons notre atelier de décors et où nous cultivons une relation de voisinage. Nous voulons donner du sens à notre présence : c'est là tout le travail de nos actions culturelles", explique Serge Dorny.

Soutien des mécènes

Ainsi, l'Opéra sort de ses murs et ses équipes se retrouvent régulièrement dans les écoles, les centres sociaux, les hôpitaux ou encore les prisons. Ou, selon les cas, reçoit à domicile. Chaque année, une vingtaine de projets sont portés par le pôle actions éducatives et culturelle en association avec plus de 250 partenaires. Ce qui touche près de 34 000 participants.

Les formes sont variées (accès privilégié à l'opéra, travail sur le handicap, travail par l'insertion économique, etc.) mais les objectifs finaux restent les mêmes. Par exemple, pour 2019, l'Opéra de Lyon travaille sur un grand projet participatif dont les contours seront prochainement dévoilés.

Cette implication trouve un écho favorable auprès des mécènes.

"Ces actions culturelles exigent d'être bien financées. Certaines entreprises se retrouvent plus facilement dans l'action culturelle que dans la caution artistique. Comme nous, elles ont des valeurs citoyennes à exprimer. C'est un projet que nous menons à trois, avec la puissance publique", conclut le directeur général.

Une "recette" qui contribue à l'équilibre du budget de l'Opéra (36,8 millions d'euros, 349 permanents).

Rajeunissement et mixité du public

S'il s'appuie sur un socle d'abonnés (23% du public), un taux relativement faible comparé aux opéras européens, l'Opéra compte sur un public également plus jeune que la moyenne (52% a moins de 45 ans ; 25% a moins de 26 ans). Une conséquence, selon Serge Dorny, de cette politique d'ouverture.