Lyon :  la Vallée de la Chimie poursuit sa mue

La transformation de la Vallée de la Chimie continue. "L'Appel des 30" propose près de 30 nouveaux hectares aux porteurs de projets dans les secteurs de la chimie, des énergies et des cleantech. Pour la première fois, certains espaces sont ouverts aux projets privés et citoyens.

Depuis son lancement en 2014, l'Appel des 30, une initiative réunissant une trentaine de partenaires privés et publics coordonnée par la métropole de Lyon, se mobilise pour redynamiser la Vallée de la Chimie, au sud de Lyon - un territoire de 11 000 hectares s'étirant sur 25 km, regroupant 14 communes, plus de 100 000 habitants et 50 000 salariés.

Concrètement, chaque édition met en lumière des hectares libérés (une soixantaine identifiés depuis 4 ans) par les industriels de la vallée, composés de locaux délaissés ou des terrains contraints par le Plan de prévention des risques technologiques. Après une phase de sélection collégiale, ils sont cédés ou loués (baux emphytéotiques), par les propriétaires, aux porteurs de projets dans les secteurs de la chimie, des énergies et des cleantech, la Métropole ayant un rôle d'animation et d'accompagnement. 

Lire aussi : Vallée de la chimie : "L'Appel des 30 !" est lancé

30 hectares identifiés

Ce troisième - et dernier - appel à projets (ouvert jusqu'en octobre 2018 pour une désignation en mars 2019) met en lumière 30 hectares de fonciers disponibles dont 10 000 m2 de surfaces immobilières existantes ou à construire.

Près de dix hectares sont dédiés aux projets de la filière "paysages productifs". Ces espaces, trop contraints par les risques technologiques, ne peuvent pas accueillir d'activités. Ainsi, ils servent de terrain d'expérimentation à de nouveaux projets : dépollution des sols par phytoremédiation, valorisation et la transformation des terres fertiles, la culture de biomasse ou simplement l'esthétique d'un paysage industriel. Une façon de redonner vie à ces terres difficilement exploitables.

À l'instar du projet porté par Serpol qui a installé à Feyzin, en partenariat avec le cimentier Vicat, un "phytocentre" pilote de trois hectares ou de Terres fertiles, un regroupement d'une dizaine d'entreprises régionales qui expérimente la revalorisation des terres excavées (les terres extraites d'un grand chantier urbain comme le creusement d'un tunnel pour le métro par exemple) pour les transformer en terres fertiles.

Projets privés et citoyens

Cette année, les candidatures sont également ouvertes aux initiatives privées ou citoyennes.

"L'idée, c'est de mieux connecter le territoire industriel avec ses habitants. Car en réalité, ils ne sont plus aussi nombreux qu'avant à travailler dans la Vallée de la Chimie, qui reste méconnue à leurs yeux. Une façon aussi pour les industriels de la Chimie de mieux faire connaître leur travail et d'attirer de nouvelles compétences", avance Julien Lahaie, le nouveau directeur de la Mission Vallée de la Chimie.

Ainsi collectifs d'habitants, associations, comités d'entreprise peuvent se porter candidat pour occuper bâtiments et petits terrains afin d'installer des jardins partagés, dédiés au compost, des terrains de sport ou des projets destinés à réhabiliter des bâtiments, comme la gare de St Fons.

"Plus globalement, ces projets peuvent porter sur la mobilité, l'énergie, la voirie innovante, la restauration, la conciergerie ou le coworking. Ils doivent servir aux habitants, mais aussi aux salariés des entreprises voisines", poursuit le directeur.

Depuis 4 ans, 45 hectares ont été revalorisés (26 nouveaux projets) générant au total près de 205 millions d'euros d'investissement et 195 emplois directs. Plusieurs projets, issus des phases 1 et 2, sont toujours en cours de déploiement, dont l'installation "d'un grand industriel" sur une trentaine d'hectares.

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