[2/7] Chambéry veut retrouver de la densité

222. C'est le nombre de petites et moyennes villes retenues dans le cadre du plan national "Action cœur de ville" présenté par le gouvernement fin mars 2018. Ce plan de 5 milliards d'euros mobilisés sur 5 ans vise à redonner de l’attractivité et du dynamisme aux centres de ces villes. Dès ce printemps, elles devront mobiliser les acteurs de leur territoire pour proposer un projet transversal, intégrant toutes les dimensions de revitalisation des centres-villes (habitat, commerce, transports, etc.) et ainsi pouvoir signer la convention qui leur permettra d'accéder aux précieux fonds. Parmi les villes sélectionnées, 24 sont implantées en Auvergne-Rhône-Alpes. A l'heure de l'état des lieux et des diagnostics indispensables, zoom sur quelques cités emblématiques, plus ou moins touchées par un commerce moribond, un habitat déserté et une offre globale de services inadaptés aux besoins actuels. Direction Chambéry, en Savoie. Deuxième volet de notre série consacrée à la revitalisation et l'attractivité des centres-villes de la région.
La place Saint-Léger avait été réhabilitée dans les années 1970, avec un soutien important aux propriétaires immobiliers.

Pour consulter la série en accès libre, souscrivez à notre offre d'essai gratuite et sans engagement.

À Chambéry comme dans de nombreuses villes moyennes de France, les artères commerciales du centre-ville sont ponctuées de vitrines fermées. Ce cercle vicieux, puisque chaque boutique qui ferme diminue l'attrait de sa rue, nourrit l'inquiétude des commerçants.

Et à Chambéry comme ailleurs, ce phénomène se double de nouvelles orientations en matière de mobilité, qui peuvent dérouter les commerçants et leur clientèle.

Dans la cité chambérienne, le point névralgique des transports en commun a quitté l'historique place des Éléphants vers l'avenue des Ducs de Savoie, s'éloignant de la vieille ville.

Et c'est sans compter sur la nouvelle politique de stationnement qui incite les automobilistes à délaisser l'hypercentre.

Perte de densité démographie

Mais ces facteurs récents ne suffisent pas à expliquer la perte de vitesse commerciale du centre-ville.

"Les vitrines fermées traduisent aussi le vieillissement de la population en centre-ville et le départ d'activités économiques vers la périphérie", explique Michel Dantin, maire de Chambéry.

Ainsi, les normes d'accessibilité ont poussé les professions médicales à quitter le centre pour s'installer à l'extérieur de la cité, illustre l'élu. Cela a eu pour conséquence de freiner encore davantage l'attrait du centre-ville pour la clientèle extérieure.

Si le maire de Chambéry mise sur des animations pour redorer cet attrait, à l'image de l'arrivée du Tour de France en juillet 2017 - "ce qui a généré une hausse de 7% de l'activité hôtelière annuelle de la ville", se félicite M.Dantin -, c'est bien davantage le regarnissement démographique du centre-ville que l'édile ambitionne.

"Le principal problème en centre-ville est la perte de densité : quand un commerçant avait 25 habitants au-dessus de son commerce, il n'en compte plus que 15 aujourd'hui", affirme-t-il.

Difficultés sociales

"La priorité absolue est de ramener une population disposant de pouvoir d'achat en centre ville", martèle-t-il.

Pour cela, la ville de Chambéry souhaite redorer l'offre immobilière en direction de cette population. Trois îlots immobiliers dégradés ont été ciblés. Leur requalification permettrait de proposer une offre de logement à cette population susceptible de consommer sur place, lançant ainsi la redynamisation commerciale du centre.

Le problème est que ces bâtiments sont détenus en copropriétés par des particuliers "souvent âgés, disposant de très petites retraites. La réhabilitation des immeubles nécessite un accompagnement social et économique pour compenser des capacités de financement faibles, voire nulles", souligne Michel Dantin.

Faciliter les réhabilitations

Le maire de Chambéry mise sur l'aspect multisectoriel du Plan "Action coeur de ville" pour pouvoir proposer ce qui avait été fait dans les années 1970 à la place Saint-Léger, la principale traversée piétonne de la ville, dont les immeubles avait été alors réhabilités.

"Les propriétaires n'avaient eu qu'un papier à signer et ils avaient sorti moins de 15% du coût de l'opération de leurs poches", relève-t-il, en espérant pouvoir lancer les premières réhabilitations d'ici la fin de l'année 2018.

Aucun objectif n'a encore été fixé quant au nombre de nouveaux habitants que la ville souhaite attirer dans son centre.

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.