Montagne : ce que demandent les CCI d’Auvergne Rhône-Alpes

Les CCI d’Auvergne Rhône-Alpes montent au créneau : alors que le gouvernement français vient de confirmer la fermeture des remontées mécaniques durant le mois de février, que l’on savait déjà crucial pour la filière, le président de la CCIr AuRA, Philippe Guérand, demande un plan de relance plus massif pour l’écosystème de la montagne, qu’il estime désormais en "grave danger". Le président LR de la Région, Laurent Wauquiez, appelle aussi à la tenue d'une réunion de crise dès la semaine prochaine à l'échelle régionale.
Pour le président de la CCI de région, Philippe Guérand, il faut désormais un véritable plan de relance pour la filière montagne, qu’il estime désormais en "grave danger" avec les 80.000 emplois directs associés à l'échelle de la région AuRA.

Branle-bas de combat en territoire alpin. Bien que les acteurs de la montagne s'étaient préparés à une telle nouvelle, le maintien de la fermeture des remontées mécaniques sur l'ensemble du mois de février résonne comme un nouveau coup dur pour la filière. Et confirme les craintes d'une saison blanche.

A nouveau, les réactions se multiplient depuis hier : déjà, les 112 stations regroupées sous la bannière Savoie Mont Blanc, en Savoie et Haute-Savoie, rappelaient qu'après une première fermeture lors des vacances de Noël estimée à 2 milliards d'euros de pertes, la non-ouverture des remontées mécaniques durant la très haute-saison (février pesant 35 % du volume total des nuitées en hiver) creuse désormais le déficit « de manière historique ». Et d'ajouter :

« La perte de recettes touristiques dépassera les 4 milliards d'euros à échéance de la fin des vacances de février, et pourrait même être portée jusqu'à 5,8 milliards d'euros en cas de restrictions postérieures », selon des données comparées à la saison 2018/2019 par Savoie Mont Blanc Tourisme.

Un impact de taille pour ce territoire, qui emploie près de 200.000 professionnels. Même si les stations sont toujours déterminées à accueillir leur clientèle en dépit de la fermeture des remontées et de leur proposer d'autres activités, elles savent déjà que leurs volumes ne seront pas au rendez-vous pour assurer leur rentabilité.

Lors de ses vœux à la presse, le président LR de la région Auvergne Rhône-Alpes Laurent Wauquiez a également estimé ce jeudi qu'il s'agissait d'un « cataclysme potentiel pour des dizaines de milliers d'emplois dans notre pays », ajoutant que ce que demandent « ces personnes très modestes dans les salaires dépendent de ces quelques mois de travail acharné (...) n'est pas des aides mais du travail ».

Alors qu'il avait soutenu ses professionnels lors du dépôt d'un référé au conseil d'État contre la fermeture des remontées mécaniques aux vacances de Noël décidée par le gouvernement, Laurent Wauquiez a affirmé « comprendre la colère et l'amertume des professionnels aujourd'hui », regrettant que le gouvernement ait entretenu « de faux espoirs ». Le président de la Région s'est par ailleurs engagé à tenir une réunion de crise avec les acteurs de la filière dès la semaine prochaine, en vue d'établir un diagnostic et de définir un plan de crise.

Un appel à destination du gouvernement

Pour la CCI de région Auvergne-Rhône-Alpes, qui regroupe les 13 Chambres de commerce et d'industrie du territoire, l'heure est grave : son président, Philippe Guérand, appelle à « un plan de relance massif pour l'écosystème de la montagne », qu'il estime « en grave danger ».

Tout en affirmant « regretter » la décision du gouvernement de maintenir les domaines skiables fermés pour le mois de février, les CCI d'Auvergne Rhône-Alpes estiment que « cette décision laisse fortement augurer d'une année noire pour l'économie de la montagne, qui fait vivre plus de 80.000 personnes à travers la région, sans compter les très nombreux emplois induits ».

Relevant également « l'incompréhension des acteurs économiques de la montagne face à une décision qu'ils estiment injuste (...), les remontées mécaniques semblant être le seul moyen de transport interdit d'ouverture à ce stade », les CCI rappellent que « le tourisme n'est pas interdit en France. Le monde de la montagne se sent aujourd'hui stigmatisé ».

Face à cette situation, la chambre régionale vient d'adresser un message clair au Ministre du Tourisme, Jean-Baptiste Lemoyne : « Le plan d'aide massif annoncé doit être à la hauteur ».

Plusieurs propositions pour une véritable relance du secteur

A ce titre, les CCI d'Auvergne-Rhône-Alpes se sont emparées du sujet et proposent d'ores et déjà plusieurs mesures complémentaires à la première version du plan de soutien du gouvernement, annoncée en décembre dernier.

A savoir : un renforcement des aides dans les stations afin que les entreprises et les commerces puissent couvrir 75% de leurs frais fixes, prenant en compte le fait que « près de 80% de l'économie touristique de la montagne se fait sur la saison hivernale ».

Les CCI demandent aussi à ce que le Fonds de solidarité soit réactivé et généralisé à 1.500 euros pour l'ensemble des entreprises des zones de montagne ayant subi une perte de plus de 50% du chiffre d'affaires, et ce, « conformément aux dispositions ayant disparu au 31 décembre ».

Elles appellent également un élargissement du dispositif d'aide, portée à 10.000 euros par mois à un plus large spectre d'activités concernées, ainsi que la mise en place « d'un grand Plan de relance de la montagne française », qu'elles estiment désormais plus que jamais « indispensable » pour sauver les milliers d'emplois des entreprises aménageant ces territoires de montagne. « Cela permettant ainsi un rebond et un regain de compétitivité rapides pour nos stations de ski, qui sont dans une compétition internationale », justifie la CCIr.

 « Nous devons sauver l'économie de la montagne. Auvergne-Rhône-Alpes est la première région européenne du tourisme blanc, et compte bien le rester », a rappelé Philippe Guérand, président de la CCI de région.

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Commentaire 1
à écrit le 22/01/2021 à 17:45
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A-t-on vraiment besoin des CCI pour imaginer un plan de relance de la filère "montagne"?. Comment se fait-il que les structures de cette filère ne soient pas capable de négocier en direct (sans intermédiaire) avec les "élites bac+10" de Bercy? Pour...

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