
La Tribune Auvergne Rhône-Alpes - Votre division Centre Est couvrait jusqu'à présent près de neuf territoires dont le Grand Lyon, qui devait voter ce lundi le passage en régie publique de sa gestion de l'eau, sous l'égide de la nouvelle majorité de gauche, conduite par l'écologiste Bruno Bernard. Que représentait plus précisément ce contrat à l'échelle du groupe ?
CYRIL CHASSAGNARD - Nous avions en effet a mis en place une filiale dédiée à fin d'assurer la gestion du service de l'eau potable à Lyon. Ce dossier représentait tout de même un tiers de notre chiffre d'affaires, et près de 280 salariés sur les 1.400 collaborateurs que compte le groupe à l'échelle régionale.
Nous gérons sinon par exemple les réseaux des villes de Villefranche, Genas, Roanne, ou encore en dehors de notre secteur, de Saint-Chamond, Macôn, ou encore Beaune (Côtes-d'Or). Le contrat avec la métropole lyonnaise date de 2015, mais il avait été négocié dès 2013, conformément aux délais généralement observés dans pour des contrats de cette taille. La première année est généralement passée à négocier les conditions du nouveau contrat, tandis que le nouveau prestataire a ensuite un an pour se mettre en ordre de marche.
Vous aviez obtenu la délégation de service public depuis 2015 avec la Métropole de Lyon, et plus largement depuis 1987 au niveau de l'agglomération de Lyon, qui préfigurait la métropole. La décision actuelle, qui signe une forme de rupture avec l'histoire lyonnaise, peut-elle se lire aussi comme une reprise de terrain progressive de la part des régies publiques, sur le marché de l'eau ?
Lyon est effectivement un lieu emblématique, mais nous observons en France la tendance inverse, à savoir que de plus en plus d'intercommunalités ou de communes passent...
S'il est un domaine où le "quoi qu'il en coûte" devrait être appliqué, c'est bien celui ci. "Quoi qu'il en coûte", ce service ( tout comme celui de l'électricité, des autoroutes... ) devrait rester public, c'est à dire au service de tous, au meilleur prix, avec la constante volonté d'entretenir, d'améliorer les réseaux...ce dont se fout un concessionnaire,un délégataire de service public dont l'objectif principal est de faire de la "thune" pour ses actionnaires.
Loin de moi l'idée d'en vouloir à la santé des gens, surtout en cette période de Covid19.
Cependant, cette idée que le privé ferait mieux que le public en stigmatisant au passage les agents publics pour justifier le passage au privé est une malhonnêteté intellectuelle que je ne supporte pas.
Nb: Je ne suis pas fonctionnaire.
Le retour au public ne signifie donc pas systématiquement de meilleur tarif... (même si dans le cadre de mon domicile sur Vienne, on bénéficie d'une régie municipale efficace!)