Tourisme : Clap de fin pour le projet de Center Parcs de Roybon

Pierre & Vacances jette finalement l’éponge. Le groupe vient d’annoncer l’annulation de son projet de Center Parcs situé dans la forêt de Roybon (38), alors que celui-ci a été soumis à une série de recours en justice depuis 2007.
Le projet de Center Parcs de Roybon (38) prévoyait la création de 468 emplois au sein de la région mais supposait la destruction de 80 hectares de forêt et de zones humides en vue d'y bâtir 1 000 cottages.
Le projet de Center Parcs de Roybon (38) prévoyait la création de 468 emplois au sein de la région mais supposait la destruction de 80 hectares de forêt et de zones humides en vue d'y bâtir 1 000 cottages. (Crédits : Facebook Center Parcs)

Les opposants au projet de Center Parcs se réjouissaient déjà de cette décision tard hier soir. Dans un communiqué, transmis à l'AFP, le groupe Pierre & Vacances a annoncé, ce mercredi 8 juillet, l'abandon définitif du projet de création d'un Center Parcs à Roybon (38), dans la forêt des Chambarans.

Lire aussi : Center Parcs de Roybon : le dossier renvoyé à la Cour Administrative de Lyon

Un projet qui tablait sur un budget de 390 millions, et sur la construction d'un millier de cottages et d'une bulle aquatique transparente, maintenu à 29 degrés toute l'année avec piscine, toboggans et jacuzzis.

Le complexe prévoyait la création de 468 emplois au sein de la région et supposait la destruction de 80 hectares de forêt et de zones humides, dont les associations environnementales avaient rappelé à plusieurs reprises le rôle dans la régulation des crues.

"Depuis plus de dix ans, des procédures judiciaires contestant les autorisations administratives ont fait obstacle à la réalisation du projet. L'autorisation de défrichement, indispensable à sa réalisation, étant devenue caduque et l'accès du site étant bloqué par des zadistes occupant illégalement le terrain depuis 2014, Center Parcs a décidé de se retirer de ce projet", a justifié le groupe, par voie de communiqué.

Alors que celui-ci assurait avoir reçu "un soutien constant de toutes les collectivités locales pour ses qualités environnementales, ses retombées en termes d'emplois et de revenus, et sa capacité à revitaliser et à rééquilibrer le territoire", le groupe Pierre et Vacances affirme que le projet se trouvait dans une impasse.

"C'était devenu inextricable entre l'occupation du site, les changements de réglementations, les autorisations pour les permis de construire, pour le défrichement, la loi sur l'eau, la préservation des espèces et les lenteurs de la justice dans les différents stades, la cour d'appel, le tribunal administratif, le Conseil d'Etat..." indique Gérard Brémond, président et fondateur de Pierre et Vacances.

Un modèle qui continue ailleurs

Le terrain, toujours sous le coup de plusieurs recours de la part de riverains et associations environnementales, était devenue une "zone à défendre" (ZAD), occupée par des militants depuis 2014 en vue d'en empêcher les travaux.

"On pense qu'il vaut mieux réserver nos moyens intellectuels et financiers pour d'autres développements, on peut très bien réussir quand le contexte n'est pas aussi hostile", a ajouté Gérard Brémond.

Un recul qui ne remettrait toutefois pas en cause le modèle de développement choisi par Pierre et Vacances pour ses complexes à venir, selon le groupe. Et ce, depuis la création du concept de village vacances, en 1988.

Avec 25 Centers Parcs installés à ce jour en Europe (Pays-Bas, France, Allemagne et Belgique), qui regroupent un total de 14 460 cottages (soit quelque 82 000 lits), plusieurs projets en dehors de l'Isère demeurent encore sur la table. A commencer par le Danemark, où un dossier en vue de développer 500 cottages en bord de mer serait en phase de finalisation du concept, de même que deux autres projets en Scandinavie.

"Nous regardons des opportunités, en Scandinavie, en Suisse et dans les pays de l'Est (...) L'Allemagne est un marché très porteur, et où il n'y a pas encore véritablement de concurrence. Nous voulons y accélérer notre développement, et nous avons identifié cinq terrains dans l'est du pays", affirmait l'an dernier le directeur général Center Parcs Europe, Pascal Ferracci.

Des dossiers français à la loupe

Alors que le groupe compte actuellement six Center Parcs implantés en France, le domaine Le Bois aux Daims (dans la Vienne), les Hauts de Bruyères (Loir-et-Cher), les Bois Francs (Normandie), Villages Nature Paris (Ile-de-France), le Lac d'Ailette (Picardie), les Trois Forêts (Moselle).

En France, un nouveau domaine, situé dans le Lot-et-Garonne, devrait être lancé au printemps 2022 pour un investissement de 188 millions d'euros.

"Le projet a été accueilli très favorablement et soutenu tant par les collectivités territoriales que par les habitants et les acteurs de la protection de l'environnement", précise le groupe.

Enfin, trois autres dossiers en cours feraient néanmoins face à des recours et oppositions locales : soit l'extension prévue du domaine de Bois-Francs, (Eure), un projet situé à Poligny (Jura), où le Plan local d'urbanisme (Plu) qui portait sur 89 hectares est toujours contesté en justice par une association locale de défense de l'Environnement, Le Pic Noir. Même chose pour un autre dossier à Rousset (Saône-et-Loire), où des militants écologistes dénoncent le soutien de la DREAL Bourgogne et de la Préfecture, qui seraient intervenus pour revoir à la baisse le classement environnemental de la Forêt du Rousset.

Sur ce dernier dossier, le groupe Pierre & Vacances précise que "le dialogue est en cours et s'engage à faire des propositions à l'automne sur des améliorations à apporter".

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