Covid-19 : Comment les collectivités locales réinventent l’approvisionnement en produits frais

Face à la pandémie actuelle, les collectivités locales mettent peu à peu en place des alternatives aux modes d’approvisionnements alimentaires habituels. Avec un objectif : concilier le soutien aux filières locales avec les besoins des consommateurs.
(Crédits : Pixabay)

Crise sanitaire oblige, les marchés sont interdits, sauf dérogations accordées par les préfets. Dans ces conditions, les collectivités locales s'ingénient à trouver des solutions permettant à la fois de  satisfaire les besoins des consommateurs en produits frais tout en soutenant les producteurs locaux.

Des outils numériques au service des producteurs et commerçants locaux

Dans cette difficile équation où l'inconnue reste le risque sanitaire, plusieurs collectivités s'appuient sur le digital pour faciliter la mise en relation entre les habitants, les agriculteurs et les commerces. Le réseau des Chambres d'agriculteurs de la Région Auvergne-Rhône propose par exemple une carte interactive des producteurs sur toute la région. A Grenoble, une carte interactive des lieux de distribution de produits locaux devrait également être disponible dans les prochains jours.

Saint-Etienne, en plus de sa carte interactive des commerces ouverts, a lancé dès le 7 avril dernier www.produitslocaux.saint-etienne.fr, permettant une mise en relation directe consommateurs/producteurs. Les Stéphanois peuvent y commander des paniers de produits alimentaires provenant de la cinquantaine de producteurs locaux habituellement présents sur les marchés de la ville. Les paniers sont ensuite livrés à domicile ou retirés dans un des 8 points de vente définis.

La Métropole de Lyon a elle aussi lancé de son côté, le 10 avril dernier, sa plateforme. Objectif : offrir aux habitants une information complète des principales solutions disponibles, au plus près de chez eux, en matière d'approvisionnement en produits frais locaux. Par commune, sont ainsi répertoriés les marchés alimentaires locaux encore ouverts, les points de distribution de produits locaux par les distributeurs, les cartes de tous les points de vente répertoriés, les sites en ligne pour commander directement ses produits et les services livrant à domicile ou apportant un soutien solidaire. Pour ceux qui n'auraient pas accès à internet, la Métropole propose une plateforme téléphonique. Hormis les produits alimentaires, aide-covid recense par ailleurs des listes de services d'aides au devoir, de culture, d'activité physique etc.

Chambéry s'inscrit dans la même dynamique. Grand Chambéry et Grand Chambéry Alpes Tourisme, mettent également en oeuvre cette semaine une place de marché en ligne commercialisant des produits locaux. Pour cela, les collectivités savoyardes ont retenu le site "MesProducteurmesCuisiniers.com", plateforme éthique valorisant les circuits courts et proposant différentes solutions de commandes, paiements et livraisons, sans commission sur les ventes.

Progressivement, une soixantaine de producteurs de la vallée de Chambéry, du Massif des bauges, de Cœur de Savoie, Grand Lac ou du Pays du lac d'Aiguebelette seront référencés sur le site. La plateforme (www.chambery.mesproducteursmescuisiniers.com) leur sera mise à disposition gratuitement pendant six mois par Grand Chambéry et ils seront accompagnés dans le paramétrage de leur offre. Grand Chambéry annonce que cet outil se veut pérenne et pourra se poursuivre après la période de confinement.

Des alternatives aux marchés traditionnels

A Grenoble, les marchés alimentaires ont pu réouvrir il y a plusieurs jours déjà, à la demande d'Eric Piolle. Mais dans des conditions strictes limitant à 5 le nombre d'étals par marché, séparés par au moins cinq mètres de distance, et à 50 l'affluence simultanée de clients.

Ce n'est pas le cas à Saint-Etienne, où le maire, Gaël Perdriau, face au risque sanitaire, n'a sollicité aucune dérogation estimant que le réseau d'approvisionnement était suffisant pour pallier les besoins de la population. En contrepartie, des mesures ont été prises pour soutenir les producteurs locaux.

Le marché de gros de Saint-Etienne, privatisé depuis quelques mois (groupe immobilier Atrium), a ainsi été sollicité pour renforcer ses approvisionnements en produits locaux. Les producteurs du territoire, habituellement présents sur les marchés stéphanois, disposent par ailleurs d'un espace mis à disposition gratuitement au sein du marché de gros afin de leur permettre de vendre directement aux commerces alimentaires de proximité.

"Les Stéphanois pourront ainsi trouver des produits de producteurs locaux auparavant proposés sur les marchés. Cette solution acceptée par l'ensemble de la filière professionnelle permet de marier tous les objectifs. Elle permet surtout de respecter le principe de sécurité sanitaire qui devrait être le seul guide de tout décideur politique en ce moment", assure ainsi Gaël Perdriau.

En parallèle, les forains sont exonérés de toute redevance jusqu'au 1er janvier 2021.

Sur la métropole lyonnaise, les mini-marchés, organisés par les municipalités se multiplient. A Rillieux-la-Pape par exemple ou encore à Villeurbanne. A Lyon, LPA proposent même des drives de producteurs dans ses parkings (Parc Saint-Jean, Parc minute Villette-Part-Dieu, Parc Saint-Antoine). Un peu partout en Auvergne Rhône-Alpes, les producteurs s'organisent avec des clicks and collect, plus ou moins artisanaux mais avec une constante : un succès grandissant. Est-ce que cet élan sera durable après la crise ?

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