Coronavirus : "Les commerçants sont inquiets" (Pascale Jouvanceau, U2P)

La présidente de l'Union des entreprises de proximité (U2P) régionale fait le point sur la situation des entreprises de proximités de la région. Pascale Jouvanceau, par ailleurs coiffeuse dans le 6e arrondissement de Lyon, se dit très attentive à la situation des 345 000 entreprises et des 900 000 salariés en Auvergne-Rhône-Alpes représentés.
(Crédits : DR)

La Tribune - Dans quel état d'esprit se trouvent vos adhérents ?

Pascale Jouvanceau - Nos adhérents sont inquiets et se questionnent. Ils sont dans l'incertitude dans la mesure où de nombreuses choses sont mises en place pour les aider mais elles ne sont pas encore bien définies.

Certains commerçants ont le sentiment de faire beaucoup de démarches sans pour autant être assurés d'avoir une aide. Pour les commerçants qui avaient une bonne trésorerie, il y aura une possibilité de tenir bon mais tout dépendra de la durée du confinement. Pour des petites entreprises, avoir trois ou quatre mois d'avance, c'est assez rare.

Quelles sont, d'ores et déjà, les conséquences de ces 15 jours de confinement ?

Tous les commerçants vivent avec difficultés cette période, mais cela ne fait entre guillemets "que" 15 jours, c'est déjà trop et trop peu à la fois pour évaluer les conséquences.

Estimez-vous que les mesures proposées soient suffisantes et adaptées ?

Récemment, les entreprises dont le chiffre d'affaires a baissé de 50% - contre 70 % initialement - entre mars 2019 et mars 2020 ont obtenues le droit de bénéficier du fonds de solidarités. C'est une première reconnaissance et c'était également l'une de nos demandes car la mesure excluait un très grand nombre d'entreprises.

Il ne faut pas oublier que du 1er au 14 mars les entreprises ont fonctionné normalement, ce qui peut fausser les résultats puisque c'est l'intégralité du chiffre d'affaire qui est pris en compte.

Un point régulièrement soulevé par les commerçants : la reconnaissance officielle de catastrophe sanitaire pour pouvoir bénéficier de l'aide de leur assurance. Autre problème, certaines aides ne sont pas cumulables. Par exemple, si vous avez touché des indemnités journalières pour la garde d'enfant, il y a un plafond à ne pas dépasser sinon vous ne pourrez pas toucher l'aide de 1500 euros.

Vous sentez-vous suffisamment soutenus, notamment au niveau national ?

En tout cas, nous, à l'U2P nous les soutenons : nous avons la volonté de nous battre pour que le moins d'entreprises ferment. Car les dispositions mises en place ne sont que des aides, elles ne rattraperont en aucun cas un chiffre d'affaires perdu.

Nous essayons de tout mettre en œuvre pour que les entrepreneurs conservent du lien. Ils ont notamment accès à un numéro vert pour obtenir de l'aide de la chambre des métiers et de commerce.

A l'U2P régionale, nous communiquons avec les confédérations : les petites entreprises du bâtiment (Capeb), l'alimentation en détail (CGAD), les professionnels des services (CNAMS), les professions libérales (UNAPL) de sorte que l'ensemble des entreprises reste informé plusieurs fois par jour.

Nous essayons également de faire remonter au plus haut niveau les demandes des entreprises. Il y a quelque temps, j'ai pu échanger avec la secrétaire d'État auprès du ministre de l'Économie et des Finances, Madame Agnès Pannier-Runacher mais je n'ai pas eu la sensation d'un échange constructif : à ce jour, je n'ai eu aucun retour.

En revanche, nous avons listé des problématiques que nous avons fait remonter au préfet et également à l'U2P nationale, cela a été plus efficace puisque notre président, Alain Griset, a échangé avec Bruno Le Maire. Cet échange a été plus constructif : en tout cas, nous avons obtenu des réponses.

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