Alors que le débat sur une nouvelle loi sur l'économie circulaire occupe ces jours-ci l'Assemblée nationale, la Métropole de Lyon vient de boucler la sélection d'un deuxième appel à manifestation d'intérêt dans ce domaine. L'initiative s'inscrit dans le cadre de l'opération nationale zéro déchet zéro gaspi lancée par le gouvernement, l'an dernier. Pour la collectivité lyonnaise, l'enjeu est clairement affiché.

"Ces initiatives sont porteuses d'emplois locaux", souligne Karine Dognin-Sauze, vice-présidente de la Métropole de Lyon chargée de l'innovation et de la Métropole intelligente.

Et surtout d'emplois non délocalisables. Cette filière naissante représente donc un potentiel de développement important pour le territoire. C'est pourquoi, le Grand Lyon souhaite mieux accompagner les acteurs de l'économie circulaire. 28 projets innovants, dont une majorité issue des secteurs de l'alimentation et des biodéchets, vont ainsi bénéficier d'une aide de la collectivité. Neuf projets se partageront 250 000 euros et tous pourront compter sur de l'ingénierie de projet. Ils rejoignent les 12 projets sélectionnés l'an dernier.

La force du collectif

Du côté de la Métropole, l'idée n'est pas de contraindre les porteurs de projets -entreprises et associations - à figer leur action dans le cadre d'un dispositif bridant. Elle souhaite, au contraire, permettre à chacun de trouver le bon rythme et les bons outils pour grandir.

"Nous sommes capables sur ce territoire d'incuber des projets entrepreneuriaux, de les valoriser. La Métropole entend donner un cadre pour faciliter les choses", explique Emeline Baume, conseillère déléguée à la prévention des déchets et à l'Économie circulaire.

Au-delà de son rôle de facilitatrice, la collectivité entend également user de ses infrastructures et de ses réseaux pour encourager les lauréats à travailler plus ensemble. La stratégie s'accompagne d'outils. Certains sont déjà en place à l'image de la diffusion de données publiques et privées sur l'économie circulaire via la plateforme data.grandlyon.com. D'autres évoluent au regard des retours d'expériences

"Sur le premier appel à manifestation d'intérêt, nous intervenions en subvention de fonctionnement. Là, nous sommes plus sur l'investissement, afin que les fonds publics permettent aux porteurs de projet de monter plus rapidement leur projet", décrit Emeline Baume.

Faire école

Bien identifiés et accompagnés, ces nouveaux projets, comme leurs aînés auront valeur de démonstrateurs vis-à-vis des acteurs du territoire pour les inciter, eux aussi, à se joindre à une démarche d'économie circulaire.

"Nous sommes véritablement sur une démarche au long court", revendique Karine Dognin-Sauze.

Un temps long durant lequel les concepts doivent s'affiner, les collaborations se tisser avec à la clé, l'espoir que 82 emplois équivalents temps plein voient le jour grâce à ces 28 projets a priori aussi capables d'éviter la production de 620 tonnes de déchets par an. Enfin, ces initiatives pourraient permettre au territoire de construire son avenir en se protégeant de quelques faiblesses.

"Nous avons identifié 5 secteurs très présents sur la métropole et potentiellement vulnérables, en tout cas dépendants de matières premières fragiles, parmi lesquels le pétrole, la chimie, mais aussi l'agro-alimentaire", indique Karine Dognin-Sauze.

A terme, les matières issues de l'économie circulaire pourraient ainsi venir en relais de ressources naturelles en voie de disparition.