Comment le nouvel institut franco-chinois tisse les liens entre Lyon et la Chine

À la fois bibliothèque, salle d'exposition, résidence d'artiste, centre universitaire, lieux ressources pour les entreprises, le nouvel institut franco-chinois a réussi son pari : contribuer à développer les relations entre la Métropole de Lyon et la Chine. Des liens qui se traduisent aussi par un grand forum, Les confluences franco-chinoises, les 23 et 24 septembre à Lyon et dont La Tribune est partenaire.

En mars 2014, lors d'une visite officielle, Xi Jinping, le président de la République Populaire de Chine, fait un détour par Lyon. Il veut se rendre au domaine universitaire du Fort Saint-Irénée, dans le 5e arrondissement, qui abrita, de 1921 à 1946, la première université chinoise hors de Chine, l'Institut franco-chinois.

Un lieu renommé pour sa contribution à la construction de la Chine moderne en formant, durant toute cette période, 473 étudiants "aux études occidentales". Cette visite, hautement symbolique, signait le renouveau de l'institut tombé en désuétude et lancera, deux ans plus tard, l'activité du nouvel institut franco-chinois (NIFC).

"Notre mission principale reste toujours de conduire un dialogue universitaire, économique et culturel entre le territoire et la Chine", rappelle Candice du Chayla, la directrice du NIFC.

Initiée par des fondateurs institutionnels, dont la Métropole de Lyon, la Ville de Lyon ou l'Université de Lyon - rejoints par la région Auvergne-Rhône-Alpes depuis juin 2019 - cette renaissance s'appuie sur cette histoire universitaire commune, mais aussi sur les liens économiques des deux territoires, dont les échanges ont commencé dès le XVIIIe siècle avec la Route de la Soie.

Ainsi, et sous l'impulsion de son président, Thierry de la Tour d'Artaise — par ailleurs président directeur général du Groupe Seb pour qui la Chine constitue le premier pôle d'activité — l'association gestionnaire (budget : 700 000 euros annuel, 5 salariés) compte sur le soutien de 32 mécènes.

Leurs intérêts sont divers : ceux, déjà bien implantés qui souhaitent conserver leurs positions (Groupe Seb, Gattefossé, GL events...) ou ceux, bien impliqués parce qu'ils comptent des capitaux chinois dans leur actionnariat (Bluestar Silicones, Bank of China...). Eximium, le family office de l'industriel drômois Michel Baulé qui développe ses activités en Chine depuis 20 ans et membre du NIFC depuis l'origine, indique "valoriser ses activités en invitant ses contacts chinois à divers forum et contribuer au rapprochement avec la Chine". À cela, s'ajoutent les entreprises qui misent sur ce marché pour se développer. "Nous avons de plus en plus de PME et d'ETI qui nous rejoignent", se félicite la directrice.

"L'Institut a très bonne presse auprès des instances chinoises. C'est essentiel quand on connait l'importance du politique pour le développement économique. Être adhérent nous permet de bénéficier de cet effet réseau, mais surtout de profiter de l'expérience de nos pairs. Aborder la Chine reste très enthousiasmant, mais souvent difficile", confirme Jean-François Barral, le directeur des ressources humaines du groupe de pleine nature Huttopia à l'origine de l'implantation de la PME en Chine.

Multiplier les coopérations

Si l'Institut a trouvé sa place sur la question économique, il s'attache désormais à faire fructifier les relations entre les entreprises et les écoles d'enseignements supérieurs qui s'y côtoient.

"L'université est un acteur économique, productrice de professionnels. Mais pour être efficace, il ne faut pas seulement accueillir, il faut envoyer de plus en plus d'étudiants en Chine", souligne Jacques Comby, vice-président de l'Université de Lyon en charge des relations internationales et président de l'Université Jean Moulin Lyon 3.

"Pour les convaincre, l'Université mise sur l'entrepreneuriat.

"C'est une autre façon d'aborder le marché. Nous sommes bien placés sur ce créneau avec notre incubateur. Nous pourrions le proposer à des partenaires chinois", poursuit le président.

Reste un dernier volet : consolider l'aspect culturel - le lieu compte en moyenne 1 000 visites par mois.

"Notre projet est encore en construction. Comme notre cœur de métier, c'est de savoir mettre des gens autour d'une table, le reste devrait suivre", argumente la directrice.

Lire aussi : Les Confluences Franco-Chinoises

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