Energie : Roanne veut produire 50% de ses besoins localement d'ici 2050

Roanne confie son projet de biométhaniseur territorial à Suez. Un pas de plus vers l’objectif affiché de produire localement, d’ici à 2050, au moins 50% des besoins énergétiques de la population de l’agglomération roannaise.
La maquette du futur méthaniseur roannais
La maquette du futur méthaniseur roannais (Crédits : DR)

Yves Nicolin affiche sa détermination à faire sortir Roanne de sa torpeur et du marasme dans lequel la ville s'était enfoncée depuis plusieurs décennies. Aidé par une conjoncture favorable, le maire de Roanne et président de Roannais Agglomération multiplie les initiatives : zone agro culinaire bio, grand projet structurant de l'Ilot Sully Foch, programme Cœur de ville etc. Dernière annonce en date : le projet de méthaniseur territorial. Le premier d'Auvergne-Rhône-Alpes évidemment. Car s'il y a une chose que l'édile apprécie par-dessus tout, c'est de parier sur un positionnement pionnier de son territoire afin de faire sortir celui-ci de l'ombre et de renforcer son attractivité.

Opérationnelle en 2023, l'installation de bio-méthanisation sera la 4e de ce type en France. Le contrat de concession, sur 18 ans, est confié à Suez, pour un budget de 52 millions d'euros. L'investissement, 19 millions d'euros, est porté par l'opérateur.

"Le groupe Suez a suivi les élus roannais car nous sommes une entreprise de développement des territoires. Il est de notre devoir d'accompagner les ambitions de nos clients. Nous avons un historique important avec Roanne puisque nous exploitons la station d'épuration et l'activité portuaire", explique Maximilien Pellegrini, directeur général délégué Eau France Suez.

Traitement des boues et des biodéchets

Ce méthaniseur sera approvisionné par les boues de la station d'épuration roannaise, mais aussi par des biodéchets produits par des entreprises agroalimentaires locales.

"Le biométhaniseur a un intérêt économique et un intérêt écologique. Il permettra d'une part de réduire le poids des boues qui doivent être mises en décharge et offrira d'autre part une solution intéressante aux entreprises agroalimentaires qui doivent aujourd'hui payer pour la collecte de leurs bio-déchets", explique Yves Nicolin.

Maximilien Pellegrini enchaine : "Avant, nous avions besoin d'énergie pour dépolluer les eaux usées, aujourd'hui ce sont elles qui sont sources d'énergie, grâce à la méthanisation".

Un groupement d'entreprises a été constitué autour du projet incluant Suez donc, mais aussi BM Environnement, producteur local de soupes de biodéchets et la startup lyonnaise BioEn Tech, pour déployer en avant-première à Roanne, un outil de pilotage intelligent des méthaniseurs.

Au terme des 18 ans de concession à Suez, l'installation, et ses ressources donc, pourront revenir à la collectivité pour une durée au moins égale.

Objectif : autoproduction de 50% des besoins

Le biométhaniseur roannais produira 2 millions de m3 de biométhane qui seront réinjectés dans le réseau de gaz naturel, l'équivalent de la consommation énergétique de 4 500 habitants. Il participera ainsi à l'objectif global annoncé par le président de Roannais Agglomération : parvenir en 2050 à produire localement au moins 50% des besoins énergétiques roannais.

Yves Nicolin ne sera probablement plus aux manettes à cet horizon lointain, même s'il a d'ores et déjà annoncé qu'il se représenterait devant les électeurs lors des prochaines élections municipales, mais il s'est engagé, "fermement" dit-il, dans cette direction.

Parmi les projets et réalisations qu'il énumère en ce domaine : une ferme photovoltaïque de 7 hectares d'ici à 2021, une aide à la rénovation thermique des logements sans condition de ressources, un réseau de bornes de charges gratuites pour les voitures électriques, une aide à l'acquisition des vélos électriques à l'instar de nombreux territoires, un programme d'éoliennes publiques etc.

"Pas besoin d'être écologiste pour faire de l'écologie", explique celui qui continue d'afficher son appartenance LR, "par loyauté et conviction".

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Commentaire 1
à écrit le 24/02/2020 à 21:09
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Y-aura-t-il des intrants provenant des agriculteurs ?

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