Lyon-Turin : des marchés publics bloqués par l'Italie depuis six mois

Le chantier du Lyon-Turin promettait des investissements et des retombées économiques considérables, notamment pour les entreprises des vallées alpines. Mais la nouvelle pause ordonnée en septembre par le gouvernement italien laisse les entrepreneurs dans l'attente. Actuellement, 460 personnes sont employées sur le site de Saint-Martin-la-Porte, là où est actuellement percée la galerie de reconnaissance du futur tunnel transfrontalier. La moitié de ces travailleurs viennent de la vallée de la Maurienne, où est situé le chantier.
(Crédits : Antonio Calani/AP)

Si les chiffres demeurent modestes, c'est que les ouvrages les plus importants sont encore loin d'avoir débuté. La galerie de reconnaissance en travaux ne représente que 9 km. Les trois quarts de la galerie ont été percés à ce jour. Celle-ci pourra être convertie en tube pour le tunnel transfrontalier qui comportera à terme deux tubes, longs de 57,5 km. Il reste donc un montant considérable de marchés publics à attribuer, si le Lyon-Turin va à son terme.

Un deuxième chantier en mars 2019

Ce mois-ci, un deuxième chantier entrera en action, celui de la tranchée couverte de Saint-Julien-Mont-Denis. Mais seuls 16 000 heures ont été inscrites dans l'appel d'offres - soit cinq emplois permanents - passé avant la pause décrétée par le gouvernement italien, ce qui contraint Telt, le promoteur chargé par la France et l'Italie de réaliser ce tunnel, à suspendre ses commandes.

Il ne s'agit pas d'une première pour ce chantier titanesque. Ballotté depuis 1996, année de la signature du premier accord franco-italien, le projet avait été suspendu dès la nomination du gouvernement d'Édouard Philippe en juin 2017. Cela n'avait pas empêché les travaux engagés de se dérouler. Au même moment, Telt annonçait le lancement de 81 appels d'offres pour un montant de 5,5 milliards d'euros d'ici 2019, soit 66 % du coût total du tunnel transfrontalier (8,3 milliards d'euros selon Telt). 20 000 entreprises auraient dû profiter de cette avalanche de commandes, grâce au découpage des appels d'offres en tranches de différents montants (moins de 5 millions d'euros, entre 5 et 500 millions, entre 500 millions et 1,3 milliard) afin de permettre à des PME de prendre part aux marchés publics. 6 000 à 10 000 emplois directs et indirects devaient être créés, précisaient les services de la Région Auvergne Rhône-Alpes.

Les opposants au Lyon-Turin avaient alors dénoncé une opération de communication. Vingt mois plus tard, Telt concède que seuls 20 % des 160 km de tunnel ont été attribués à ce jour.

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